-(Le système carcéral des cannibales)-
Il y a un prince transformé en chauve-souris qui entre dans un restaurant. Il demande un steak de lion et ça fait fuir tous les clients.
On va souper et dormir chez des amis. Ils ont libéré tout l’étage au dessus de leur logement. Il n’y a plus rien, même pas de mur ni de meuble. Il y a seulement une portion de plancher qui se soulève là où c’est pourri.
Durant la nuit, ils me réveillent, terrorisé par ce qu’on peut apercevoir par la fenêtre. Je vais voir et cela me fait peur à moi aussi. C’est un gigantesque nuage de cendre qui recouvre une partie du ciel et qui semble provenir du sol, comme une irruption volcanique. En son centre, il est vraiment sombre. Nous savons que c’est provoqué par l’atterrissage d’un vaisseau extra-terrestre car il y a d’autres signes. Juste devant la fenêtre, un oiseau est suspendu dans l’air, la tête vers le bas, les ailes déployé. Il lévite, immobile. Il est mort.
Des soldats de l’armé passent devant chez nous. Les bâtons qu’ils portent sur leurs épaules sont attirés par le nuage. Je sais ce que tout cela signifie. Il arrive que les oiseaux soient frappés par le champ de force étrange qui émane des navettes spatiales. Le même phénomène est aussi responsable du rayonnement qui attire certains objets. Je pose des questions aux soldats pour en savoir plus sur les visiteurs de l’autre monde. Trop de questions.
Le lendemain, une dame vient me voir pour me dire que je n’aurais pas dû savoir tout cela. Que les extra-terrestres désirent rester discrets et éviter que l’on reconnaisse les signes qui permettent de détecter leur présence. Mais je montre ma bibliothèque à la dame, où l’on trouve des livres d’alchimie, de physique quantique, de mathématique du chaos, théorie des cordes, dictionnaire des symboles et de mythologie, des contes, un Larousse médical de 1950, des livres d’arts de toutes sortes et, surtout, de la science fiction. Donc la dame cesse de s’en faire à mon propos.
Les extra-terrestres ont aussi perturbés le trafic aérien qui est très intense dans la région et un avion est tombé dans le lac juste en face de nous. Nous allons aider les gens à sortir de là. Sur la plage, il y a une foule qui manifeste à cause des avions et de l'occupation militaires. Une projection de soucoupe volante plane au-dessus de leur tête. Un gars déguisé en extra-terrestre typique (le visage vert et les gros yeux en amande) et habillé comme un policier fait son numéro. Il est présent à toutes les manifs, un peu comme Anonymous et Anarchopanda.
On va prendre le métro et une dame annonce dans le haut-parleur qu’il y a une panne sur la ligne verte. Et elle rajoute : « profitez-en pour aller prendre un bon bol d’air dans les espaces prévus à cet effet.» On s’éloigne un peu des rails de métro et je découvre une bibliothèque réservée aux usagers du métro. Sauf qu’ils n’offrent que des livres du domaine public et ce ne sont que des photocopies noir et blanc. Car grâce à la loi C-11, quiconque veut reproduire un document peut maintenant le faire sans payer de redevance de droits d’auteurs. Donc, à chaque fois que ces copies frauduleuses sont empruntées, l’auteur (et l’illustrateur) ne touchent absolument rien.
Je suis triste et profondément dégoûté par toute cette histoire, du début à la fin. Et je suis surtout frustrée par mon impuissance.