mardi 30 août 2011

Les papillons de Ganesha

Je suis en Inde dans un grand palais royal. Sur un piédestal, je prends la statue de pierre rousse d’un bébé aux grandes oreilles vertes. Je dois attendre la princesse mais j’ignore que je suis dans sa chambre. Il y a un grand lit ouvragé de bois précieux et un bassin creusé dans le sol rempli d’eau de rose et recouvert de pétales. Je baigne la statue et j’étends devant moi des foulards recouvert de prières en sanskrit. Je préfère le bleu mais je me dis que l’orange et un sari blanc brodé d’or seront le mieux assortit au reste de ma garde robe, qui est bleue. Et je m’endors sur le lit.

La princesse arrive dans sa chambre et est surprise de me trouver dans son lit. Je m’excuse, je ne savais pas que c’était sa chambre. Mais ce n’est pas grave. Elle me raconte avoir établit un parcours pour moi dans le palais fastueux. Je dois suivre les portraits de Ganesh dans chaque salle, parmi les portraits de tous les autres dieux. La sculpture de bébé grandit pendant mon parcours et marche à côté de moi, sa main dans la mienne. Ce n’est qu’à la fin que je me rends compte qu’il s’agit de Ganesha à la peau de bronze et aux oreilles vertes, comme la robe de la princesse.

Mais la princesse n’est plus là. Elle est allée combattre les remparts de la nuit. Le dieu à tête d’éléphant s’assied sur un trône au milieu d’un bassin d’eau claire. Je me lave les mains, le visage et les pieds et je m’agenouille en faisant utthita balasana pour lui rendre hommage.



Au matin, la princesse Pārvatī-phénix est couchée devant moi, mourante, la peau percée par des millions de blessures d’étoiles. Ganesha est redevenu statue. Avant de partir, je l’embrasse derrière son oreille gauche et je sorts en supportant la princesse.

Je la guide jusque dans un sanctuaire en ruine dans la forêt. Il est inondé. La jungle se referme tout autour sans toutefois empêcher les touristes d’y venir méditer avec leurs tapis et leur couvertures bariolées. La déesse dit qu’ils ne sont pas supposés nous voir. Mais ils nous voient. Pārvatī fait alors venir Sītā à la robe rose, qui est la gardienne de ce lieu et l’invective de ne pas l’avoir su garder secret et sacré. Les gens partent tous sauf un vieil homme à longue barbe blanche, au grand manteau bleu et chapeau rouge qui médite en nous observant.

La déesse mourante s’effondre dans mes bras. Je la couche sur le sol, sa tête sur mes genoux et je prie pour elle avant de m’endormir. À mon réveil, je suis recouverte de pierres précieuses, des grosses billes rouges et bleues. J’en prends plein mes bras comme si je m’enveloppais dans une grosse couverte et je remonte jusqu’à la jungle par un escalier effondré recouvert de racines et de fleurs sauvages. Je dépose mon fardeau et je veux y retourner pour en prendre d’autre et dire adieu à Ganesh mais le vieillard me prévient de ne pas le faire car les papillons de Ganesh vont m’empoisonner et me tuer.



Je suis trop triste, j’y retourne quand même. Des minuscules papillons blancs aux ailes irisées de bleu me suivent. La végétation se referme sur moi. De très hautes fleurs de pourpre en grappe, comme des lupins et des digitales, dégagent un parfum étouffant. Il n’y a plus rien à l’endroit d’où je viens, qu’une désespérante mélancolie.

À mon retour, il y a de plus en plus de papillons, ils sont partout, innombrables. Ils recouvrent entièrement mon visage et entreraient dans me bouche si je l’ouvrais mais ils ne le feront pas. Leur patte me picote et leurs ailes me chatouillent mais ils ne me piqueront pas car Ganesh me protège. Je n’aurais pas dû revenir. Le vieil homme est surprit que je sois toujours vivante. Toutes mes perles ont disparues. Le vieux sage me demande de l’accompagner, il va me montrer des choses. Je lui emboîte le pas. Ganesh va me manquer et je suis très triste pour la princesse.

lundi 22 août 2011

Thousand ice cream cones to begin with


(Powder)


Un professeur asiatique fait des recherches sur les rêves. Il a les deux mains pleines. Je ne vois pas ce qu’il tient. Il me dit que ce sont des jetons de passages, pour faire des rêves.

Nous préférons le jeu des rêves dans lequel on incarne une équipe de psychologues chargées d’induire et de suivre les rêves d’une famille dysfonctionnelle. La nouvelle est la plus vieille d’entre nous. Elle n’a jamais perdu personne car elle se vente de n’avoir jamais perdu personne afin de ne perdre personne.

Ce n’est pas comme la clé du cadenas. Nous l’avons tant de fois échappée sur le sol qu’elle ne pourra plus fonctionner. Sauf que la plus jeune lâche la corde. L’une des quatre qui retient la maison. Nous devons tous sauter, c’est la thérapie par le vide. Le sol n’est pas loin. Dans le fond, c’est un ascenseur qui ne mène nulle part.

mardi 16 août 2011

Une pierre peut-elle mourir?



Le silence s’est levé.
Dessiner le soir auprès du feu, dans la forêt, sur le bord d’un lac, c’est ma version du paradis.
Pas de téléphone, pas d’internet et LE SILENCE…
Un silence immense, gigantesque, sublime, superbe. Un silence qui enveloppe tout. Jusqu’à ce qu’on devienne silence soi-même et qu’on retrouve la paix.
L’hiver, les gens vont dans le sud. Moi, l’été, je vais dans le nord.