mercredi 21 décembre 2011

La visite virtuelle



Nous passons lentement à travers la membrane médiatique. Il faut faire des gestes fluides pour entrer tout en douceur, sans la percer. Elle nous mène jusqu’à un univers virtuel. Un nouveau monde, sauvage et inexploré.

Il est possible d’y rencontrer des gens qui seraient trop éloignées géographiquement pour que nous puissions les voir, et de leur parler face-à-face. En pénétrant dans la membrane, nous acquerront une identité virtuelle que nous ne pouvons pas contrôler. Elle se modèle selon notre culture, nos actions, qui nous sommes et comment nous agissons… Je suis un homme roux, mature, barbu, en habit gris et cravate bleue. Mon client a l'apparence d'une jeune femme blonde vêtue de blanc (mais dans le fond je sais que c'est un homme asiatique).

Elle se fait attaquer par l’un des « feeding animal ». Mais ces animaux ne sont pas supposés être méchants. Ils n’ont été programmés dans cet univers que pour nous tenir compagnie. Nous devrions leurs donner à manger pour nous distraire. Sauf que nous n’avons rien pour lui.

C’est un gigantesque squelette de tyrannosaure qui crache du feu. Soudainement, je suis vêtu de peaux de bêtes, comme un homme des cavernes, et la femme est nue.

Elle déroule le rebord de son verre à café pour en nourrir le monstre. Son café est bleu. Peine perdue, l’animal n’est pas intéressé et les lambeaux de cartons tombent sur le sol. Elle lui tend une branche d'arbre portant des baies et un nid d'oiseau avec un oeuf sur lequel le dinosaure crache du feu. J’arrive par derrière la bête, comme un sauvage, et je l’abas avec ma massue.

Nous mangeons l’œuf cuit par les flammes en réalisant qu’il serait possible de vivre dans cet univers. Nous devenons les premiers colons du monde virtuel, les créateurs d’un nouveau peuple qui ne tardera pas à venir nous rejoindre.

dimanche 18 décembre 2011

Décover #14

Je suis très fière de vous annoncer que j’ai réalisé un de mes rêves en étant publiée dans la revue Décover. Vous retrouverez mes peintures dans le numéro 14.
Et voici quelques photos de notre performance de peinture en direct lors du vernissage.
(Les photos sont de Jean Chaîney, merci beaucoup)





Le vernissage a eu lieu vendredi le 16 décembre au restaurant Soupçon Cochon 5427 St-Laurent, Montreal.
L'exposition se poursuivra jusqu'à Noël.

mercredi 14 décembre 2011

Nu caustique



Je découvre une nouvelle technique de peinture et je m’amuse beaucoup. D’ailleurs (me direz-vous), c’est une chance que je m’amuse parce que sinon…

Trêve de fausse modestie, je suis assez fière de ce premier résultat et c’est bien la raison pour laquelle je vous le montre. Mais j’ai l’intention de faire encore mieux, dans un futur rapproché.

C’est de l’encaustique, de la peinture à la cire. J’utilise les blocs préparés chez Kama Pigment, c'est-à-dire qu’ils sont composés de cire d’abeille et de résine dammar. J’ai donc acheté ces deux simples ingrédient pour fabriquer ma propre peinture car sinon c’est assez dispendieux.

J’ai commencé avec deux outils dont nous disposons tous : un pistolet à colle chaude et un séchoir à cheveux. Mais j’aurais aussi pu utiliser un fer à repasser ordinaire pour fusionner les couches. Et c’est bien d’avoir une plaque chauffante quand on travaille avec des plus grandes quantités.
Je dispose maintenant de l’outil parfait pour l’encaustique, c'est-à-dire un mini fer à repasser à plusieurs embouts. Et j’attends un fusil à décaper comme cadeau de noël :-p

Sur cette petite peinture, je me suis inspirée à mon insu de la technique de Philippe Cognée. Mais c’est un papier ciré que j’ai déposé sur la peinture avant de la fusionner avec un séchoir à cheveux, car je n'ai pas l'intention d'arracher de la peinture dans ce processus. Et ensuite un peu de retouche avec un stylet pour la gravure à linoléum.

J’ai décidé de me mettre à l’encaustique premièrement parce que je suis fasciné par les techniques de peintures ancestrales et que j’adore manipuler la peinture elle-même afin de davantage la connaître et pouvoir mieux la plier à mes exigences. J’ai aussi entendu dire que l’acrylique ne semblait pas tenir ses promesses en ce qui a trait à la permanence, j’ai donc cherché quelque chose qui pouvait la remplacer sans utiliser de solvants toxiques (comme la peinture à l’huile). Mais je n’abandonne pas l’acrylique pour autant, ça c’est sûr.

Et ici je m’adresse à tout ceux qui aiment faire de la peinture à l’huile parce qu’ils aiment l’odeur de l’huile. Personnellement je préfère, et de beaucoup, le parfum de la cire d’abeille à celui de l’huile. Pour une fois, ça sent très bon dans mon atelier.

Je viens de découvrir quelque chose que j’aime beaucoup.

mardi 13 décembre 2011

Ver bouteille



C’est quand il fait mauvais que j’ai envie de ressortir mes dessins de vacances.
Souvenirs des beaux jours où le temps qu’il fait dehors ne représente pas une menace dont il faut se protéger. Quand s’asseoir sur une chaise et regarder la platitude du lac se mirer dans les silhouettes cristallines dont je m’abreuve constitue le seul programme. J’ai voulu l’emporter avec moi pour pouvoir m’y réfugier plus tard, quand le soleil brille tellement loin qu’on n’arrive même plus à imaginer la couleur du ciel.

vendredi 9 décembre 2011

I never draw, I make colors



Un bébé avec une grosse couronne de papier rose dessine un autoportrait dans un cahier à dessin plus grand que lui, posé sur un chevalet. C’est assez réussit.
On lui dit « Chapeau! ».
Son père nous répond : « He’s not an amateur ! ».
Alors on rétorque : « Nous non plus! »
Et le bébé demande la permission de découper son portrait, d’en faire un masque et de le coller sur sa couronne pour jouer avec.

mercredi 7 décembre 2011

Un portepluie



C’est pour supporter la pluie et éviter qu’elle ne tombe.
Car on déteste l’eau qui tombe.
Mais sinon, d’ordinaire, on aime bien.

lundi 5 décembre 2011

Alice

Alice au pays des merveilles
De l’autre côté du miroir
Lewis Carroll
Hachette
ISBN : 2-01-009458.1



p. 232 : « Il avait crié si fort qu’Alice ne put s’empêcher de dire : «Chut!» Vous allez le [le Roi rouge] réveiller si vous faites tant de bruit.
- Allons, vous ne risquez pas de le réveilles, dit Twideldom, quand vous n’êtes qu’un des objets figurant dans son rêve. Vous savez bien que vous n’êtes pas réelle.
- Ce n’est pas vrai! Je suis réelle! Protesta Alice en fondant en larmes.
- Il n’y a pas lieu de pleurer, fit remarque Twideldie : cela ne vous rendra pas plus réelle. »

p.242 : « - Je suis sûre que ma mémoire, à moi, ne travaille que dans un seul sens, repartit Alice. Je ne peux pas, voyez-vous, me souvenir de ce qui ne s’est pas encore produit.
- C’est une bien piètre mémoire que celle qui ne regarde qu’en arrière, fit remarquer la Reine [la Reine blanche]. »

mercredi 30 novembre 2011

mardi 29 novembre 2011

La Quête



Acrylique sur toile
30 X 40 pouces

Avant tout j’aimerais préciser que mes principales motivations pour peindre cette toile sont formelles. C’est premièrement l’esthétique du sujet, d’abord représenté dans une illustration pour «The Road» de Cormac McCarthy, qui m’attirait. Ensuite l’idée de recréer une lumière froide pour suggérer l’hiver, la solitude et l’isolement. J’ai aussi utilisé un jaune éteint (jaune de Naples) et un rouge froid (Magenta de Quinacridone) pour rester dans une palette plutôt délavée.
Il y a quand même un sens derrière ces préoccupations.
Un sens à ma vie.
Une quête à poursuivre, un but à atteindre.
Donnez généreusement à une pauvre artiste qui veut vivre de son art!

vendredi 25 novembre 2011

Expozine 2011

En fin de semaine, je serai à EXPOZINE 2011: 10ième FOIRE ANNUELLE DES PETITS ÉDITEURS, BANDES DESSINÉES ET FANZINES DE MONTRÉAL!

Expozine aura lieu samedi et dimanche, 26 et 27 novembre 2011, de 12h à 18h, au 5035, rue Saint-Dominique (Église Saint-Enfant Jésus, entre Laurier et Saint-Joseph, près du métro Laurier).
Entrée gratuite.

C'est à ne pas manquer!!!

Du nouveau cette année. Pour ceux qui aiment mes peintures, des mini-portfolios, cousus mains (et avec BEAUCOUP d'amour) avec un petit dessin original et unique. Le cadeau idéal pour quelqu'un qu'on aime et qui aime les belles peintures, ou pour soi-même (si on s'aime soi-même).

Je n'ai pas de visuel à présenter. Alors imaginez mes peintures dans un petit livre qui tient dans votre main ou dans la poche et près de votre coeur.

mardi 22 novembre 2011

Le jour de la transformation

Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu mon ami l’auteur. Mes livres sur la réalité mystique semblent le laisser perplexe. Il ne comprend pas qu’une telle chose soit possible, et que l’on puisse y croire sans perdre la raison. Pourtant c’est vrai, je l’ai vu. Les créatures de l’autre monde existent, elles peuvent manipuler notre plan de réalité. Et moi aussi j’en suis capable. Le monde n’est pas aussi tangible qu’on puisse le croire.

On guide mes pas vers le manoir d’une secte de vampire. Ils m’ont drogué, un démon manipule mon esprit et je vole en semant la confusion autour de moi. Les gens me fuient. Je suis prisonnière et mon amant aussi, qui est aussi mon frère. C’est mon double, une autre partie de moi. Les vampires nous isolent pour compléter notre initiation et nous font faire des choses abjectes dont je ne veux plus me souvenir. Je refuse de devenir l’un d’eux, mais mon autre moi aime ceci. Pour le punir, j’enfonce des lames de rasoir dans ma peau et je regarde le sang s’écouler. Je leur fais croire que je suis devenue vampire comme eux alors qu’en fait j’ai décidé de conserver mon humanité. L’épreuve doit se terminer par la cérémonie de l’épée. Une longue lame violette historiée d’or doit se plonger dans notre corps à tour de rôle. Nous entaillons nos nuques à l’aide d’un canif à manche de momie d’ébène pour que la fontaine de sang ruisselle le long de l’arbre vertébral.



La plus jeune fille vampire possède une bague sur sa main en squelette. Elle ne parvient pas à enfoncer le minuscule bouton pour l’enlever. Une roue d’engrenage évidée en orne le sceau. Lorsqu’elle parvient enfin à retirer l’anneau, une minuscule pièce du mécanisme tombe sur le sol et se perds dans les méandres complexes de la marqueterie qui s’enfonce profondément dans le plancher. C’est seulement ainsi qu’on pouvait ouvrir la porte secrète qui donne accès au fauteuil de la gériatrix; un trône de pierre froide recouvert de rouages sur lequel, pour s’asseoir sans mourir, il est indispensable de posséder la bague intacte. Les ancêtres vampire en ont besoin pour transmettre leur descendance, c’est la seule façon d’y parvenir. J’en profite de ce qu’ils sont absorbés par leur manège pour ouvrir tous les stores et laisser la lumière du jour baigner l’intérieur du manoir. Je peux ensuite me sauver.

Les vampires doivent reculer jusque dans les souterrains de leur terrible castel. Là où les parois de chair brûlée dégagent une vague pourriture et des toutous troublants s’amoncèlent dans les coins. L’engrenage manquant a roulé jusqu’ici et les vampires doivent demander à leur demi-frère, les goules manquées, pour le retrouver. Ils sont débiles et ressemblent à des adultes aux visages d’enfant. Leurs mains poisseuses débordent de crème guimauve au tournesol infesté de vers dont ils s’empiffrent. C’est le gigantesque canard jaune-orange en plastique velu qui possède la clé.



Pendant ce temps, je vais chez une amie japonaise qui, un jour par semaine, prend la forme d’un serpent marin rose et argent. C’est le jour de la transformation et j’accède, avec mon ami le poète, à sa bibliothèque secrète. S’y trouvent plusieurs livres que j’ai lu, comme « Le bébé de Rosemary » et d’autres romans d’Ira Levin, ainsi de que de Lovecraft, dont surtout « L’affaire Charles Dexter Ward ». Mais le plus important, Melmoth, n’y est pas. Et dans ce livre se trouve une strophe qui, si elle est lue le jour de la transformation, fera venir les démons sur terre. Les vampires s’en sont déjà emparés.

vendredi 18 novembre 2011

Ce que l’eau fera de moi



J’ai gâché ce dessin, malheureusement. Il a prit l’eau.

On me demandait quelle morale en tirer et j’ai dit :
« Ah! Vanité! Tout n’est que vanité! »

Car si j’avais mon cahier d’esquisse avec moi ce jour-là, c’était dans l’intention de ne pas me prendre pour de la marde (comme qu’on dit par ici).

On m’a répondu que j’aurais simplement dû mieux protéger mes dessins de la pluie.

J’en ai tiré une autre morale :
Ne jamais se faire à soi-même ce qu’on ne ferait pas à l’autre…

Ou plutôt :
Ne pas se punir des mauvaises intentions qu’on ne nous prête même pas.

mercredi 16 novembre 2011

Mini salon des créateurs de Noël

Car, comme les lutins du Père Noël, nous créons Noël.

Si vous voulez avoir un beau Noël en offrant des cadeaux fait avec amour par des artisans d’ici, venez nous voir! Nous aurons des Bds, du linge, des bijoux et, comme on dit, de tout et pour tous les goûts.

Ça faisait longtemps que je voulais travailler sur un salon d’artisans, et bien voilà! C’est grâce à Luc Poudrier, l’organisateur et le fondateur du salon.

Voici le petit blog que j’ai fondé en l’honneur de l’événement.

Et les coordonnées ainsi que l’horaire du salon :

Maisonnette des Parents

6651, boul. St-Laurent
Montréal, Québec
H2S 3C5
Tél.: (514) 272-7507
Téléc.: (514) 272-2367


Agrandir le plan

Horaire du salon:

Jeudi 1 décembre 17h00 à 21h00
Vendredi 2 décembre de midi à 21h00 et
Samedi 3 décembre de 10h00 à 18h00

lundi 14 novembre 2011

Salon du livre de Montréal 2011

Voici mon horaire de dédicace au stand des éditions de l’Isatis (stand #117 ERPI DLM) pour le salon du livre de Montréal 2011.
Mon nouveau livre cette année : Marie Rollet, Mère de la Nouvelle-France.

Attention, il y a une petite différence d’avec l’horaire affichée sur le site du salon. Cet horaire-ci est la bonne :

Jeudi 17 novembre de 18h à 19h

Vendredi 18 novembre de 16h30 à 17h30

Dimanche 20 novembre de 12h à 13h

jeudi 10 novembre 2011

Square Viger

Mon premier attenta tricot revendiqué au nom de « Maille Little Pony » avec les Ville-Laines.
Une installation au Carré Viger, Montréal, 10 novembre 2011 et sous la pluie. Parce que quand il fait mauvais dehors, un peu de chaleur ça fait toujours du bien.













mardi 8 novembre 2011

Les rendez-vous manqués



Il y a un monde dans lequel je ne veux pas vivre.
Parfois j’ai l’impression que la terre tourne sans moi.
Et ça ne me manque pas.

lundi 7 novembre 2011

Masques d’homme-grenouille



Oui, je sais, je fais des choses bizarres. Ma dernière idée en date? Faire des masques en récupérant des vieilles palmes tout justes bonnes pour la poubelle. Merci au Monde du silence qui contribue à mon œuvre en me fournissant leur matériel inutilisable.

mercredi 2 novembre 2011

Les murs ont des oreilles



Une oreille sur une petite porte. Plâtre et acrylique sur objet récupéré.
Exposé à l’USINE 106U (160 Roy est, Montréal) pour le mois de novembre.

mercredi 26 octobre 2011

Il faut lui remettre une fleur, pas n’importe laquelle



Les libellules, quand elles font l’amour, ont la forme d’un cœur.
Et une libellule en anglais, c’est «dragonfly», mouche-dragon. C’est joli.

Dans un dépotoir, nous recherchons une nouvelle forme de vie tombée sur terre. Et on se demande comment lui représenter l’espèce humaine selon ce qui la caractérise le mieux. En tant qu’artiste, je pense automatiquement à lui montrer la beauté. Mais à bien y réfléchir, ce n’est peut-être pas la meilleure chose. Car nous n’avons pas inventé la beauté, nous avons simplement appris à la voir. Et c’est très subjectif. Je crois que l’humour serait plus approprié. Car le rire existe même s'il est personnel. C’est un sens qu’il est possible de désigner et de nommer.
Est-ce que la plus belle chose au monde pourrait aussi nous faire rire?

dimanche 23 octobre 2011

lundi 10 octobre 2011

La clé de l’abîme



José Carlos Somoza
ACTES SUD, 2009
ISBN 978-2-7609-2932-6

P. 251 : « La Vérité sait tout.
Il n’est pas difficile de tout savoir : cela consiste à ne pas se soucier de ce que l’on ignore. »

P.356 : « La Vérité n’existe pas et, si elle existe, elle ne possède pas les pouvoirs que nous lui prêtons… »

L’auteur aime jouer avec la réalité et lui donner la forme d’une question.
La Vérité de cet univers et notre minuscule vérité réelle ne semblent pas correspondre.
Et s’il en était ainsi? Serait-il possible de modeler le monde à notre image?
Je veux le croire.
C’est mon idéal et ma Vérité.

vendredi 7 octobre 2011

Mes chaussures me restent collées à la bouche



Un ogre m’accuse de lui avoir volée la bague d’Achille, celle qui rend invincible. Il s’est tranché deux doigts avec sa machette en se rasant et il me poursuit avec les gardes du roi.

Je vais demander asile à la fée Morgane. En entrant par la fenêtre, j’interromps la cérémonie de purification de la dame de clarté. Elle est revêtue de robes flottantes et d’un voile de gaze bleue qui lui recouvre le visage, sous une coupole d’argent. On lui retire son costume pour me cacher dessous et m’assoir à sa place, sur le lit d’eau. Les dames du lac disent que les troupiers n’oseront jamais soulever le voile de la cérémonie de purification.

Mais ma vieille robe rustre et verte dépasse des tissus délicats, et mes pieds sentent mauvais. Les patrouilleurs viennent et repartent sans poser de question. On me retire les robes et la véritable dame de la clarté m’en veut beaucoup car elle devra recommencer la cérémonie de purification puisque les soldats l’on souillés de leur regard.

Les gardes, qui se doutaient de quelque chose, reviennent subitement et me surprennent. Je saute par la fenêtre pour m’enfuir avec la dame de la clarté. Nous courrons dans les bois et elle se couche dans les feuilles pour que les sortilèges de sa déesse la cache aux regards des hommes.

Je continue ma course et je vois des elfes vêtus de feuilles, immobiles, et qui prenaient le thé dans la forêt. Ils me disent de me cacher, vite. Je me roule en boule sur le sol et je ferme les yeux en demeurant absolument immobile. Les elfes disent que ça ne fonctionnera jamais. Le chien soldatesque me retrouve et pose sa patte sur mon dos. Ses griffes rentrent dans ma peau et fait couler mon sang mais je crois que les soldats ne m’ont pas vue, ils chantent.

dimanche 2 octobre 2011

Stormtrooper Calavera Maya





Toujours dans le cadre de notre exposition sur le thème du «dias de los muertos» à l’USINE 106U (160 Roy est, Montréal).
Le casque est en plâtre, assez léger. On peut le mettre sur sa tête, si on veut mais, ce n’est pas prévu pour ça.

samedi 1 octobre 2011

Calaveras

Toujours dans le cadre de notre exposition sur le thème du «dias de los muertos» à l’USINE 106U (160 Roy est, Montréal), des crânes de sucre.








Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de sculpture, j’ai eu beaucoup de plaisir à m’y remettre. Si ça fonctionne bien, j’aimerais aussi faire des masques sur le thème de mes personnages de BD. Mais ce sera pour plus tard.

Ils sont en plâtre, sur une armature en broche et peints à l’acrylique. Ils mesurent environ tous 9 pouces de haut, sur 5 pouces de larges pour 4 de profondeur et sont faits pour qu’on les accroche au mur.

vendredi 30 septembre 2011

Les couleurs du noir



Acrylique sur toile
24 X 36 pouces

Voici l’œuvre que j’ai soumise pour l’exposition concours du Musée des beaux arts de Mont St-Hilaire. Le salon d’automne, 150 variations sur « le noir en couleurs », se poursuivra jusqu’au 30 octobre 2011.

J’ai cherché longtemps pour trouver quoi soumettre en rapport avec le thème. J’ai vu ça dans mes rêves. Une image qui illustre une préoccupation très personnelle face à l’art. Comment avoir une vision nette quand des soucis trop matériels me bloquent la vue? Est-ce que je tiens à ne produire de l’art que pour vendre où si j’ai envie de peindre pour le plaisir? Le mieux serait d’obtenir l’équilibre. En attendant j’ai trouvé une job, ça règle une partie de la question.

mardi 27 septembre 2011

Ek Chuah: dieu Maya du chocolat


21 X 31 pouces
Acrylique et feuilles de cuivre

C’est surtout le dieu du commerce mais comme les graines de cacao servaient de monnaie, c’est aussi le dieu du chocolat.
J’ai réalisé cette peinture du dieu Maya en l’honneur d’une exposition sur le thème du «dias de los muertos», le jour des morts mexicain, à l’USINE 106U (160 Roy est, Montréal) pour le mois d’octobre.
Cette peinture est toujours à vendre. M'écrire pour en savoir plus: adeline@vaar.ca


Et une esquisse de la peinture, sur laquelle le dieu regardait dans la même direction que le glyphe « cacau » (signifiant cacao).

samedi 24 septembre 2011

L’heure de rien



Il n’y a pas d’heure pour rien.
Tous les riens me contiennent.
Et les heures m’écrivent.

jeudi 22 septembre 2011

Branding from e-kitten to electricity



Blanche Neige est une belle jeune-fille aux cheveux courts, mais elle n’a pas de jambes. Son corps se termine au tronc et à la place de sa jupe jaune, elle n’a qu’une marchette métallique pour vieille dame, articulée, mécanique et qui marche toute seule.

Sa maison est une prison souterraine en forme tunnel jaune et vert, creusée au fond d’une montagne comme une maison de Hobbit de la Comté. On va lui poser un miroir sur le mur, à la place d’une fenêtre. Mais un gros couvercle ouvragé de superbes motifs dorés le recouvre. Sous le couvercle, il y en a un autre, plus petit, et encore un autre, toujours plus petit, et ainsi de suite. Finalement, il y a 8 couvercles et en dessous c’est le miroir au sein d’un joli cadre, mais il est minuscule. C’est le miroir de sa belle-mère, qui lui dit qu’elle est la plus belle. Et il lui donne aussi des nouvelles de l’extérieur. C’est un sceau, qu’on a voulu pour l’enfermer et la protéger.

Pour dîner, on lui sert son couvert sur une petite table ronde et blanche. C’est un joli biscuit bleu fourré et bordé de dentelle marine. Son chien aussi mange avec elle. Comme Blanche Neige ne peut pas s’asseoir, et n’en a pas besoin, elle laisse son trône d’or capitonnée de velours pourpre à son chien. C’est un gros bulldog comme on en voit dans les dessins animés, avec une tête gigantesque et de toutes petites pattes. Devant lui, elle dépose son repas : un grand os brun et un petit os bleu. Pour dessert, il a une tarte au sac de lait. « Take the blue, it’s delicious! » lui dit-elle en parlant de l’os. Et l’os est tellement bon que le chien avale d’un coup tout le reste de son repas, Blanche Neige avec. Quand il se rend compte qu’il est tout seul, il recrache la princesse entièrement, indemne.

dimanche 11 septembre 2011

Je suis allé dans des puits récursifs

Côtelette de Savoie



La Terre est détruite. Tout est gris, sale et vide. Il n’y a presque plus d’humains sur la planète. Je suis seule et j’erre sans but. Je souhaite peut-être trouver d’autres hommes, cesser d’avoir faim et froid, je ne sais pas trop. Il semble qu’il n’y ait plus rien à espérer.

Je traverse un pont parsemé d’embuches et de pièges que je parviens tous à détecter. À l’issu de celui-ci, des gens m’attendent. J’ignore si je dois leur faire confiance mais, à la fin, la solitude m’est devenu si lourde que je décide de les suivre jusqu’à leur ville souterraine.

C’est plus ou moins une prison. Ici, il faut brûler les ordures à la main, après les avoir triées. Elles nous parviennent du monde extérieur. On fait le ménage de la Terre, table rase, on détruit tout ce que la civilisation humaine a laissée derrière elle, sans exception. Jusqu’à ce que le monde soit vide, nu et entièrement recouvert par les cendres de ce que nous aurons brûlé. Les détritus sont classés dans plusieurs entrepôts et notre parcours est bien délimité. Il ne faut jamais dépasser la ligne orange de l’an 2000 sinon les gardes obèses nous auront. Je ne sais pas ce qu’ils font de nous, mais il ne faut pas le savoir non plus.

Nous avons un grand plan des villes de la surface tracée à l’aide de détecteurs de mouvements qui nous informent quand les plates-formes de déchets nous parviennent de l’extérieur avec une nouvelle livraison. La saleté est évacuée dans des conteneurs scellés que nous poussons comme des chariots dans une mine de charbon. L’odeur est si épouvantable que je vomi.

On m’envoie me nettoyer dans les salles d’O2 ionisé. Ce sont des grands bassins de lumière bleue délimités par des canalisations. Les esclaves, comme moi, s’y lavent. Et la lumière fait apparaitre des aura autours de nos têtes. Des empreintes de circuits intégrés s’y dessinent car nous sommes tous programmés pour notre tâche.

En voulant ensuite rejoindre les entrepôts, j’entre ensuite par erreur dans une grande piscine bleue éclatante de lumières et de couleurs. Des gens riches et gras font la belle vie sans soucies. Ils vivent parmi nous.

Pour s’en sortir, il faut apprendre à sauter très haut, 50 mètres. Nous avons un gymnase dans lequel nous entraîner, avec des gros coussins bleus pour amortir notre chute. Les hommes font une très haute tour pyramidale en se tenant debout sur les épaules les uns des autres et le dernier doit sauter jusqu’au sommet. Il y a une jeune fille mince qui court plus vite que tout le monde. On croit tous qu’elle va réussir à sauter le 50 mètre mais elle atterrie trop loin et rate le coussin.

On raconte qu’il y a aussi le miroir pour sortir d’ici. Des gens disent qu’il est possible de le voir sur le plan des caméras de surveillance. Certains racontent que je l’ai déjà vu. Et je le crois moi aussi. Mais on ignore ce que c’est. Moi-même je ne saurais pas comment m’en servir. Serait-ce une porte?