lundi 29 décembre 2014

Balcon sur De Lorimier


Plume et encre de chine
12 x 16 pouces
Novembre 2014

Un exercice technique qui montre les célèbres escaliers tordus de Montréal, avec des trous entre les marches (qui sont conçut ainsi notamment pour nous permettre de tout simplement pousser la neige entre les marches durant l'hiver). Et puis les escaliers sont à l'extérieur parce que ça nous évite de chauffer la cage d'escalier (je dis ça pour ceux qui ne savent pas ce qu'est un hiver québecois).

Et de tels escaliers ont en outre l'avantage de devenir extrêmement glissant l'hiver, ce qui nous permet aussi de nous péter la gueule.

samedi 20 décembre 2014

Ils ne savent pas à quoi ressemble l’extérieur





Je vais vivre avec un forestier dans une cabane en forêt. La cabane est mal isolée, construite de débris et matériaux divers empilés et fixés un peu n’importe comment, laissant passer le vent et l’humidité. C’est malpropre car nous devons garder nos bottes à l’intérieur l’hiver. 

Il fait froid, c’est la nuit et nous voulons dormir. Il me dit que la fournaise au gaz tombe souvent en panne la nuit. Dans ce cas-là, il faut lui rajouter de l’eau et faire attention de bien remplir le bon compartiment et de ne pas renverser d’eau car cela pourrait être très dangereux. La fournaise ressemble davantage à une glacière de plastique lumineuse et elle est rangée dans un placard. 

Mais c'est impossible de trouver le sommeil car on entend gratter sous le plancher. Il me dit que ce sont des ratons-laveurs. Nous n’avons pas le choix de les attraper et de les tuer car sinon ils viendront nous attaquer durant la nuit. Il y en a plein dehors qui nous assiègent juste derrière la porte d’entrée. C’est une porte pliante persienne, comme pour une garde-robe. Je donne des coups de pieds dans la porte avec la bizarre idée d’assommer les ratons en faisant ça mais je ne parviens qu’à défoncer les lattes de bois. Les ratons féroces passent au travers du trou et je n’ai pas de couteau, comme le forestier, rien d’autre que mes mains, pour les repousser. Je les attrape à mains nues pour les égorger et les rejeter à l’extérieur mais ils me griffent et me mordent les bras, je suis couverte de plaies. Mais elles ne saignent pas et ça ne fait pas mal donc ce n’est pas vraiment grave.

Le forestier me fait visiter une autre partie de sa maison. Comme si dans le fond sa cabane n’était que la rallonge d’une bâtisse beaucoup plus grosse. Et c’est un grand rectangle de tôle sans fenêtre et bien isolé, il ne fait plus froid, il fait même assez chaud. Et on se promène dans des allées aménagées en déambulatoire avec des rampes et des passerelles entre des terrariums comme au biodôme. C’est un laboratoire expérimental. Ils font des expériences sur des tribus d’hommes primitifs qui vivent là. Comme ils ont passé toute leur vie en captivité, dans ce milieu clos, ils ne savent pas à quoi ressemble l’extérieur. Une sorte de grosse gélatine bleue qui glisse au sol vient les attaquer périodiquement, c’est leur prédateur. Il s’agit d’un organisme vivant, opaque comme du bleu outremer en son centre et turquoise de cobalt sur la frange transparente et cristalline. C’est de l’eau. Une eau acide qui se répand, capture les gens comme un blob et les dissous.

Le frère du forestier a un chalet luxueux au milieu de l’eau. La seule façon d’y accéder est de marcher dans l’eau. Mais c’est une eau qui brûle. Sauf que comme on n’est pas supposé y rester longtemps, c’est correct. Le soleil fait miroiter les reflets des vagues sur le sol terreux et ocre au fond de l’eau. Et plein de créatures vivantes s’y promènent, comme des caméléons avec des ailes de libellules.

samedi 13 décembre 2014

Manifester contre l'austérité, en bleu


On se couvre le corps de maquillage bleu pour aller manifester contre l'austérité. Mais encore là, ça dépend quelle nuance de bleu. Je veux un beau bleu froid donc je mélange du turquoise de cobalt avec du outremer. Quelqu'un a mal comprit et mélange l'outremer avec du jaune indien, ce n'est pas très beau. Mon bleu est mieux.

Quelque soit le bleu, une escouade de policiers antiémeute me court après. Ils ont des gros ressorts à suspension sous leurs bottes pour sauter plus haut. Je me dis que ça doit les débalancer et que ça serait facile de les faire tous tomber comme des dominos. Mais je n'ose pas.

Je vais me cacher dans un réduit. Et je vais rester enfermée là vraiment très longtemps, le temps qu'ils m'oublient un peu. Donc pour me désennuyer je commence à sculpter un bloc de bois avec un couteau à beurre pour en faire un hibou.

samedi 6 décembre 2014

CNC maison

  Voici le résultat imprimé de ma nouvelle gravue sur linoleum. Ce qu'il y a de particulier avec cette gravure, c'est que je ne l'ai pas gravée moi-même. C'est mon père qui l'a fait graver sur sa machine CNC qu'il a fabriqué lui-même. 

La gravure est sur une tuile de linoleum à plancher (donc probablement du vinyle), collée sur une planche de mélamine. C'est donc beaucoup plus résistant qu'une gravure sur tuile de linoleum. C'est plus lisse, plus épais... en gros, ça se travaille tellement mieux!!!

En passant, saviez-vous que le véritable linoleum (qu'on n'utilise d'ailleurs plus vraiment pour les planchers) était fait avec de l'huile de lin (d'où le nom lin-oleum)? Ha! De l'huile de lin et du brin de scie posé sur une toile de jute.(Ouais, je sais, ça s'écrit BRAN de scie et non brin)

Voici donc le dessin que j'ai fait et que j'ai envoyé à mon père. Il l'a mit dans son ordinateur et l'a fait graver. Bon, c'est un peu plus complexe que ça mais en gros, c'est ça.

Ce qui est surtout formidable, là dedans, c'est que (et je le répète) cette machine CNC, IL L'A FAITE LUI-MÊME!!!
ÇA c'est impressionnant, n'est-ce pas?





Bon, et puis voilà aussi une autre gravure (deux en fait) que j'ai fait pour produire des tite-cartes de souhait avec des ti-minous. Parce qu'on est dans le temps de Noël et qu'un cadeau ça s'offre toujours mieux avec une carte.