samedi 27 février 2016

samedi 20 février 2016

Le paysage de la chambre jaune

Pleureuse aux cheveux de feu, Acrylique, 4"x5", Décembre 2015
 Ce sont les élections au centre d’achat et les gens de l’émission Infoman sont déguisés en ourson toutou mascotte pour coller des photos des leaders du NPD et QS sur le dos des gens qui ont voté PLQ et PC. Mais c’est du carton avec du ruban adhésif, un peu comme des poissons d’avril. Ce n’est pas sérieux et ça s’enlève facilement, contrairement aux autocollants que les gens des partis adverses collent sur tous le monde et qui ne s’enlèvent pas. 

Badaboum est là, en habit de lumière. Il fait son show et sa tête est en forme d’ampoule. Il saute partout dans les décorations de Noël de Loto-Québec qui sont au plafond pour décorer le hall principal du centre commercial. J’ai peur qu’il tombe mais quelqu’un me fait remarquer qu’il porte un harnais transparent.

 Comme les athlètes du cirque du soleil qui font aussi une performance en même temps. Ils sont deux, vêtus de one-pièce, l'un blanc et l’autre turquoise. Ils sortent de l’eau de la fontaine, sous les escalators mécaniques, en faisant le bacon, les membres écartés comme une étoile de mer et ils sont tirés au plafond par leur harnais. C'est minable et les personnes qui les manœuvrent font mal leur job donc les acrobates se cognent contre l’escalator et se blessent. Aussitôt, une autre équipe de remplacement apparait au fond de l’eau et est tirée vers la surface pour refaire la même performance.
 
C’est le jour de livraison des œuvres à la galerie, pour préparer une nouvelle exposition, et c’est encombré, il y a plein de monde et on court partout à la recherche des formulaires. 

Tandis que moi, je veux le vieux livre orange de partitions de piano à ma mère pour jouer la toccata de Bach. Il y a un orgue de salon avec des sourdines de trompette sur les tubes. Je n’arrive pas du tout à jouer, je ne reconnais plus les notes, il faut que je compte les lignes à partir du do à chaque fois et ça me prend un temps fou à plaquer le moindre accord, je suis complètement nulle. Finalement c’est mon copain qui la joue, et assez bien en plus, je ne savais pas qu’il pouvait faire ça.
 
La soirée est finie et il ne reste qu’un dernier spectacle. Ça tombe bien car je suis complètement crevée. Des grosses madames obèses en robes médiévales avec des cheveux immensément longs s’avancent sur la scène pour danser et nous invitent à les rejoindre. Je n’en aie pas envie. Tout ce que je veux c’est dormir et j’ai très faim, mais je n’ai que le fond d’un sac de popcorn à me mettre sous la dent. Au moins, les derniers grains éclatés sont généreusement nappés de beurre salé.
 
Je veux retourner chez moi. Je me positionne au milieu de la grand place du centre commercial, cet endroit d’où on peut voir tous les niveaux. Habituellement il y a un puits de lumière et un ascenseur panoramique qui monte jusqu’au 48 ième étage (car il y a un édifice à bureau au dessus du centre d’achat). Mais je n'ai pas besoin de prendre l'ascenseur. Je décolle en ligne droite vers le ciel (comme dans une illustration de Moebius) et j’arrive jusqu’au dernier niveau, face à un miroir un peu glauque qui réfléchit mon ombre plutôt que mon reflet. Et il est très sombre, d'un turquoise profond, comme de l’eau. 

Je me dis que je suis dans un rêve, donc je peux faire ce que je veux, c’est-à-dire passer au travers pour aller de l’autre côté du miroir et accéder à un rêve plus intéressant. Je commence par ma main et mon corps entier suit. J’aboutis dans une salle circulaire avec un miroir sur chaque mur. Je comprends que c’est un portail et que pour revenir dans un monde réel (n’importe quelle réalité) il faut que je passe au travers d’un autre miroir. Je tâche de me rappeler que je prends le miroir 888.
 
J’arrive dans mon monde. Ce n’est pas ma chambre mais une chambre faite pour moi, c’est jaune avec du linge qui me plait et des choses que j’aime. Il y a des boites à musique avec le Lac des cygnes et la berceuse de mon toutou nounours blanc. J’ai peur de regarder par la fenêtre car, à première vue, c’est sombre. Mais ça change quand je m’en approche et je vois un paysage de forêt qui défile car la maison se promène. On dirait que je suis en Scandinavie, ou en Russie, en tout cas, dans ce coin là. En regardant plus longtemps, je comprend qu’on est sur le plateau de tournage du dessin animé « la dernière licorne ». La princesse (pas lady Amalthea, une autre) fait sa primadonna et veut entrer dans ma chambre en pensant que c’est sa loge. 
 
C’est devenu un magasin de jouets rétros tenu par un vieil homme. Je veux encore retourner chez moi, dans la réalité éveillée. Mais comme je suis pieds nus, le bonhomme ne veut pas me laisser partir comme ça. Il tient absolument à me donner des chaussures de pompier. Il dit que ce sont les meilleurs souliers qui existent, plus léger, confortables, solide et ignifuge en plus. Dans le fond, ce sont des enveloppes rigides qui ont la texture du feutre ou de la pulpe de papier mâché dont il m’emballe les pieds en se servant d’outils. J’ai un peu peur quand je le vois sortir la hache et le marteau mais il est très doux avec et me fabrique des bottes en forme de palme. J'ai quelques appréhensions par rapport au résultat de son travail mais je ne dis rien pour ne pas le blesser. Et ça va faire la job. 

Le vieil homme est plutôt fière que je porte ça et me dit que c’est dommage car maintenant plus personne n’utilise ces enveloppes pour en fabriquer des chaussures. Les gens les prennent pour n’importe quoi, comme pour faire une coupe au bol par exemple.

mercredi 17 février 2016

samedi 13 février 2016

You take the red pill—you stay in Wonderland ... *

Pilule, mix média, 9"x12", Février 2016

*Citation du film "The Matrix" ai-je vraiment besoin de le dire?

mercredi 10 février 2016