dimanche 31 juillet 2016

Superhéro funky bonheur



C'est notre dernière soirée à la Maison Hantée (j'y étais la cartomancienne) et nous regardons des films du souper dans lesquels on voit les fantômes. Moi aussi je suis là mais j'attends mon cue dans les coulisses et j'ai un autre costume. Comme la bâtisse est à l'abandon et menace de s'effondrer, il faut sortir. Je parviens à trouver le chemin vers la porte d'entrée du rez-de-chaussée, ce qui n'est pas nécessairement la meilleure idée car cela mène directement sur la rue de Bleury. La porte a une grande vitre et elle est cassée, je passe au travers pour sortir après avoir franchi le labyrinthe.

C'est l'hiver et j'essaie de me sauver mais la police me court après avec des chiens. Il y a trop de neige accumulée, je ne peux pas à courir donc je me couche dans la neige pour faire la morte. Le chien commence à me lécher le visage. Le policier qui me trouve pense que je suis morte à cause du chien qui en a après ma face. C'est bien connu que les chiens s'hydratent en captant l'eau sur les vers humides qui rampent sur les visages des morts. Le policier me retourne sur le dos et s'aperçoit que je respire encore.

Il va appeler le superhéro masqué qui possède un chat momie aux yeux bleus. 

Les superhéros se battent tous ensemble contre une soucoupe volante. Il y a Superman, Juggernaut, Galactus et Punisher. Ce dernier devient géant et fracasse la soucoupe avec sa tête. 

On me demande laquelle je préfère: Sailor Moon ou Fraisinette. Je choisis Sailor Moon mais on me dit que c'est un superhéro éphémère car elle doit se transformer pour devenir Sailor Moon, le reste du temps c'est une écolière. Tandis que Fraisinette est toujours Fraisinette. 

 Je me transforme moi aussi en super héro. J'ai des réacteurs dans les cheveux, pour voler, comme Suzie Fuze et quatre jambes. Dans chaque pied j'ai une petite pouliche de couleurs différentes: une mauve lilas, une jaune, une verte pâle et une rose, dont les crinières sont vivantes comme des petites limaces.

samedi 23 juillet 2016

Jésus est malade


Inspiré par la page couverture de "La femme piège".

Il y a des gens qui ne veulent pas vraiment qu'on sache ce qui arrive quand on est mort, et on meurt souvent.

Au-dessus de nos têtes il y a des nuages d'ouate en étages successifs qui mènent jusqu'à la lumière, mais ce n'est pas la vraie lumière du soleil. À chaque mort on franchit un nuage. Mais moi je suis tannée d'attendre, je veux savoir tout de suite ce qu'il y a en haut. 

Je grimpe sur les nuages et au sommet je trouve un gros tuyau de carton dans lequel j'entre et qui se connecte sur un autre tunnel au bout duquel je vois la lumière du jour. En le suivant, j'arrive sur le toit d'un gratte-ciel abandonné dans une ville déserte. Je cherche à redescendre dans l'immeuble par un autre chemin. Je trouve les escaliers. La bâtisse est vide et un concierge fait le ménage au travers des traineries, comme si l'endroit était un squat. 

Mes amis sont tous vieux, ils ne fonctionnent plus très bien et finissent par s'arrêter car ils sont cassés. 

Et Jésus est malade, dans la salle de bain.

dimanche 10 juillet 2016

Un monde où le noir n’existe plus






Je suis dans le sous sol avec deux types. Un qui ressemble à Hannibal Lecter et l’autre à Stephen King. Je dis à l’écrivain qu’à priori, je n’ai peur de rien. Ça m’arrive quand même d’avoir peur mais ça dépend davantage de mon état d’esprit et du contexte. 

Stephen King veut composer une histoire pour me faire peur.

Quand j’éteins les lumières, il ne fait pas noir. Il n’y a plus de noir mais les couleurs changent quand même. Il m’a inventé un monde où le noir n’existe plus et a été remplacé par une couleur qu’on ne connait pas encore. 

Et ça, ça me fait peur.

samedi 2 juillet 2016

Hilmann, où t’en vas-tu?




Une fillette à lunette déménage dans sa nouvelle maison. Sa chambre est beige, vide et moderne. Il n'y a même pas de tapisseries mais des gros chiens de céramique noire trônent dans les coins. La fenêtre n’a pas de vitre. Elle est grande ouverte. Un homme à tête de chien, tout noir, enjambe la fenêtre et entre dans la chambre. Il montre à la petite fille que dans sa chambre, il y a une porte secrète qui mène au balcon en bas. Et son lit est aussi en partie sur le balcon. Il lui dit qu’elle a vue sur le MOMA. Avant, elle n’aimait pas les chiens mais maintenant elle en a plusieurs et elle les adore, ils ne la quittent jamais.

Elle se fait des nouveaux amis et ils fabriquent un gros costume de loup pour tous les trois ensembles. Ils ont commencé par assembler des hautes bottes noires en papier mâché qui deviennent les pattes du loup. Ils se recouvrent ensuite tous les trois avec une grosse fourrure de loup. La tête de la bête est retenue sur le visage de la voisine avec des bungees mais, elle est trop grassouillette et les bottes ne lui vont pas bien. 

Malgré ça, le résultat est quand même plutôt convaincant.

Bien des années plus tard, ils font un costume beaucoup plus ambitieux. Ils s’échappent tous les trois lors d’une fête d’enfant en sautant par la fenêtre de leur chambre pour atterrir à chaque étage sur un gros ballon qui explose. Ils ont bricolés plusieurs gigantesques costumes de poissons oranges en latex gonflés d’air qui flottent sur la rivière. C’est beaucoup plus risqué car ils doivent embarquer à l’intérieur seulement quand ils sont dans l'eau. Les poissons portent des complets avec des gilets rayés et des hauts de formes très long et très étroits, rayés aussi, dans le style à Tim Burton. Ils vont dans la rivière jusqu’à la demeure du méchant Hilmann. Un Manoir mince et vertigineux comme les chapeaux, au milieu d’un marécage où se déverse le cours d'eau. Ils veulent lui faire peur car Hilmann, le propriétaire avare, va acheter leur maison pour vendre leur terrain.