vendredi 29 novembre 2013

Des choses qui bougent toutes seules

Une esquisse pour Lenore

Dans un petit chalet avec des meubles en rotin sur le bord d’un lac. Avec une femme et son mari docteur. Je suis seule.

Il y a un petit garçon aux cheveux noirs. La texture de sa peau est presque transparente et laisse voir ses veines. Au premier abord, je pense qu’il habite là. Mais il se transforme et devient un adolescent, puis un jeune homme. Je comprends qu’Il est un fantôme. J’ai peur mais il me fait comprendre qu’il n’est pas menaçant. Plus la journée passe et plus il vieillit.  Je ne veux pas être seule avec lui le soir ni la nuit.

Nous mangeons des tires d’eau de mer. Il a enlevé le bouton d’appel mémorisé sur le téléphone qui contenait le numéro de mon oncle, celui à qui appartient le chalet, pour que je ne puisse pas l’appeler. J’appuis quand même mais ça ne répond pas et il ne peut pas venir me chercher. Comme je n’ai pas de voiture et que le chalet est isolé, je ne peux pas partir sans me faire surprendre par la nuit alors que je serai seule dans les bois. Le fantôme me dit que certaines choses vont apparaître et se déplacer toutes seules sans que je ne les vois, comme des Poltergeists. Un livre apparaît sur la natte du lit et cela me terrifie

La femme du docteur arrive et commence à couper des poivrons rouges pour préparer le souper. Elle ne remarque rien et ne parle pas au fantôme. Et je n’ose rien dire. Je me demande si c’est parce que l’esprit et la femme veulent me jouer un tour ou si elle ne voit tout simplement pas le fantôme.

dimanche 24 novembre 2013

Il y a toujours un autre masque sous son masque


C’est au Stade olympique dans un escalier qui descend si loin qu’on n’en voit pas la fin. La descente est douce car les marches sont plus longues et très peu élevées. Le plafond par contre est très bas, à peine deux pieds. Des gens sont couchés dans des petits bains plats et blancs à peine assez grands pour eux (on dirait des moules à chocolat en polycarbonate). Ils sont tous terriblement maigres et reliés par des intraveineuses qui extraient leur sang. Certains baignent dans leur hémoglobine.

C’est le matin et ils doivent tous se lever pour aller travailler afin de nourrir leur famille. Ils rampent jusqu’en haut et sortent vêtus de suaires gris en lambeaux, comme des dépouilles humaines, si diaphanes qu’ils semblent flotter et tournoyer dans les escaliers de béton qui les amènent sur l’esplanade extérieure.

Je vois Minou, mon chat,  abandonnée. Elle saute dans mes bras et se colle fort fort contre moi pour ronronner comme elle faisait quand elle était vivante. Je la flatte, son poil est tout gras et sa peau est pleine de plaies. C’est le soir et il y a plein de chats errants qui veulent attaquer mon chat. Je la défends avec un bâton en la tenant contre moi de mon autre main. Mon bâton se brise et j’envoie mon copain me chercher une plus grosse branche d’arbre. Je monte sur un bloc de béton pour faire tournoyer la branche et dès que je touche un chat, il se brise et vole en éclat comme s’il était en porcelaine. Ils sont tout mouillés et malades. Il fait noir, c’est la nuit et je me rends compte que Minou n’est plus avec moi. Je sais qu’elle est allée se cacher dans la nuit et que je ne pourrai plus la retrouver. Elle est allé mourir seule.

Il y a plein de voyous au Stade. Des gangs de rue qui s’affrontent et je suis pris dans la mêlée. Les gens nous tirent dessus. Un ami me donne un petit pistolet doré. On se cache et on essaie de sortir mais les bandits gardent toutes les issues. La police arrive et nous délivre enfin. J’ai peur qu’ils ne m’arrêtent et me montent un dossier comme si j’étais un bandit moi aussi. Mais non, ils nous laissent sortir. Je me promène en pointant le fusil devant moi. Je n’ose pas le ranger car je ne sais pas comment mettre le cran d’arrêt. Mais mon copain me montre ce qu’il faut faire.

Je suis avec une amie dans un désert aride. Elle veut absolument m’amener jusqu’à un stationnement en béton vide pour me montrer les fresques dont les murs sont recouvert. Elles sont superbes, peintes à l’aérosol avec des couleurs vives. On va prendre l’ascenseur pour monter à l’étage mais c’est une capsule qui ne peut contenir qu’une seule personne à la fois. La fille qui l’occupe déjà se divise en deux et pendant que le haut de son corps monte, une autre capsule descend que je peux emprunter à mon tour. 

Un autobus nous attend au niveau supérieur pour nous faire traverser le désert. Le chauffeur est un rasta man qui écoute du Reggae. Il me donne un gros collier hawaiien fait avec des sandwichs en mousse coupées en croix. Je le porte pour me réchauffer car j’ai froid. Une fois rendu de l’autre côté, il ne veut pas nous laisser descendre du véhicule alors je dois sauter par la porte arrière. Et j’oublie de lui rendre son collier.

Nous sommes de retour au Stade Olympique mais c’est un matin lumineux et très chaud. Le conducteur me poursuit et grimpe les escaliers de ciment en courant pour que je lui redonne son collier. Il n’est plus dans le costume et le rôle de son personnage. C’est redevenu un jeune homme très ordinaire.

Mon amie fume un joint avec une de ses compagnes que je ne connais pas. Elles sont assises sur le toit du stade. On va voir le bébé d’une amie. Elle lui a mis un déguisement de limace et il est tout mignon. Il me grimpe dessus pour se coller contre moi et me faire des câlins. Je ne parviens pas à voir son visage car il porte un masque de bois. Il y a un masque en dessous de son masque et ainsi de suite. il y a toujours un masque. À la fin je tombe sur un filet. Et sous le filet, il y a encore un autre masque, alors que je pensais voir enfin le visage. 

Octave, sa poupée préférée est retenue prisonnière par un de ses jouet, une toute petite figurine. Le jouet tyrannique cache la poupée de chiffon dans un tiroir. Elle a les cheveux orange en laine et une robe bourgogne. C’est une de mes amies qui l’a fait. Le bébé se transforme lui aussi en jouet et je le perds avec les autres petites figurines. Je ne parviens pas à le retrouver. Une dame voudrait donner ses retailles de tissus à la fille qui a fait la poupée et elle me demande si ça pourrait l’intéresser. Je lui explique qu’elle a déjà bien assez de tissus et qu’elle ne prendra que ce qui sera exceptionnel, comme une belle dentelle ou de la fourrure colorée. 

jeudi 21 novembre 2013

« Chante la colère, déesse, du fils de Pélée...




Chryséis court pour aller retrouver son père Chrysès. En chemin elle butte sur quelque chose et entend un hurlement de douleur. C’est le nez d’Achille qui dépasse du sol pour respirer car le guerrier est enterré dans le sable. Patrocle est assis à côté de lui pour le surveiller. Nestor, l'écuyer de Gérénia vient dire à Chryséis qu’elle n’a rien à craindre de la colère d’Achille.  Quand Achille émerge du sable en fulminant, il recherche la personne qui lui a botté le nez: « Chante la colère, déesse, du fils de Pélée, Achille, colère funeste… »

mardi 19 novembre 2013

Le Necronomicon de H.P. Lovecraft

Voici ma version du célèbre Necronomicon de H.P. Lovecraft. Construit avec du carton, de la "porcelaine froide" (je ne sais pas si c'est le terme exact car en anglais on dit "cold porcelain") par dessus lequel j'ai collé un papier très fibreux. J'ai fais la patine avec de l'acrylique et de la gouache pour donner un aspect de cuir repoussé et terminé avec un couche de vernis satiné.

On peut l'ouvrir pour y cacher des petits secrets et il reste même une page, collée au fond.
Il fait 9''1/2 de hauteur par  6''1/4 de largeur et 1''1/2 de profondeur.

Exposé à la galerie Le repaire des 100 talents pour notre exposition sur le thème du livre.



mercredi 13 novembre 2013

Le château de souffre


Les murs du couloir sont en deux couleurs. La moitié  supérieure en blanc C1-F1, et l’autre partie inférieure en gris C2-F2. Pour faire entrer les enfants dans un monde Lovecraftien, les prêtres les regroupent sur des grandes plaques de forme trapézoïde en treillis métallique, comme des bouches d’égout. Et ils chantent en piétinant sur la rythmique du thème des orcs dans le dessin-animé du seigneur des anneaux de Ralph Bakshi. Les plaques entrent en résonnance et le sol s’écarte pour dévoiler un corridor au niveau inférieur. 

Le prêtre dit qu’il aura besoin de deux enfants. Deux garçons se portent volontaires et s’approchent avec enthousiasme en demandant si on va leur donner des pouvoirs spéciaux. Non. On leur montre deux grands pals aux pieds desquels sont lovés plusieurs cadavres infantiles. On va les sacrifier pour payer le passage des enfants esclave au royaume des profondeurs. 

J’arrive jusqu’à une énorme voûte souterraine en suivant une passerelle très étroite  en verre dépoli qui longe une falaise. La lumière ici est si éclatante qu’on la dirait émise par un petit soleil intérieur d’un jaune froid presque vert. Une foule énorme d’esclaves glabres et basanés s’agitent plusieurs dizaines de mètres sous mes pieds. Leur peau baignée de sueur reluit d’un camaïeu absinthe tellement la lueur est forte. Je ne me souviens pas ce qu’ils font mais il y a des gigantesques structures cristallines.  Et je suis étourdit car je ne parviens pas à croire que mon rêve puisse avoir l’air si vrai tout en étant si étrange. Je ne peux pas me convaincre qu’un tel endroit n’existe que dans mon imagination. Je me dis que ça doit être réel tout en sachant que ça ne l’est pas et cela me donne le vertige. Et c’est aussi la raison pour laquelle je veux y demeurer car, même si cet univers est terrible, il est merveilleux et le fait de savoir que je rêve me garantit que je saurai déjouer toute stratégie qui pourrait me faire du mal.

J’arrive jusqu’à un château construit en équilibre sur une gigantesque sphère de métal dans une grotte qui ressemble à l’intérieur d’une géode de souffre. Un couloir de lumière à la texture plastique se forme dans les airs pour me conduire jusqu’à la porte principale du château. Il faut faire vite pour le traverser car il ne dure pas longtemps. Et le château projette un rayon laser rouge qui nous pulvérise si on reste immobile plus de 5 secondes. Le pont ne m’inspire pas confiance mais je me dis que puisque je suis dans un rêve, je peux glisser sur la lumière. Rendue jusqu’au château, je m’arrête. Je bouge juste à temps pour que le laser tire derrière moi. Et ainsi de suite, je l’attire jusqu’en dessous du château. Il tire sur la boule et elle explose.


samedi 9 novembre 2013

Hastur, le roi de jaune vêtu


Hastur, le roi de jeune vêtu, Camilla et Cassilda
Acrylique sur toile
16'' X 20''
Novembre 2013

J'ai fais cette toile pour notre exposition sur le thème du livre, au Repaire des 100 talents. Je tenais à m'inspirer du Roi de jaune vêtu de  Robert W. Chambers (The King in Yellow) car il fait parti d'un mythe qui englobe plusieurs auteurs que j'aime beaucoup. Il y a premièrement l'inimitable H.P. Lovecraft, que j'admire depuis tellement longtemps que j'ai perdu le compte du nombre de fois que j'ai lui certaines de ses histoires. Et Marion Zimmer Bradley avec le cycle ténébreuse (Darkover) dont j'ai lu et relu tous les romans durant mon adolescence et à qui j'ai voué un culte sans borne durant de nombreuses années. Et bien sûr plusieurs autres romanciers comme Edgar Allan Poe (Le Masque de la Mort Rouge) et Stephen King, pour ne nommer que les plus connus.

Comme l'un des propos de notre exposition est de prouver que des oeuvres d'art font de très belles couvertures de romans, j'ai forgé une fausse couverture d'une maison d'édition qu'on croirait presque reconnaître.




mercredi 6 novembre 2013

Sweatshop




Un homme termine l’école des cordonniers et s’en va faire son compagnonnage chez un artisan très pauvre. Il gagne 19 shillings et 5 pence par semaine. Le local où il travail est très sombre et il n’y a qu’une petite fenêtre sale qui s’ouvre sur une ruelle ombreuse. Ils ont très peu de courant électrique et ne peuvent alimenter qu’une seule petite ampoule pour s’éclairer. Sa femme lui fait la lecture pendant qu’il travail car ses tâches sont très répétitives. Elle lit un manuel technique qui parle des appareils industriel de moulage par injection de silicone. Elle en est au passage qui parle de l’engorgement au niveau de la jonction où le silicone se mélange au catalyseur et qui montre quoi faire lorsque les filets du boyau sont maculés de plastique et impossible à ajuster.

À ce moment, l’apprenti doit faire fonctionner la ponceuse à bande pour faire la finition d’une chaussure et il fait sauter les plombs. La pièce plonge dans le noir. Il jure en disant : « Heretic dick! ». Un agent de police qui passait à ce moment dans la ruelle l’entend s’exclamer ainsi et le met à l’amende pour usage de langage ordurier. Il doit payer une amende de 19 shillings et 5 pence. Comme il vient tout juste de commencer son travail, il n’a même pas encore reçu sa première paye. Et en plus il doit acheter un nouveau fusible. Il n’a pas d’argent.

Toutefois, l’histoire raconte qu’à force de travail acharné et d’intelligence pratique utilisée à bon escient, l’assistant permettra au cordonnier de prospérer et de s’agrandir. Le maître, qui était déjà vieux lorsque le jeune homme et sa femme sont entrés à son service, va mourir dans l’opulence et céder son atelier à son apprenti, qui sera devenu son associé. Et sous la direction de celui-ci, l’entreprise va encore s’enrichir.

samedi 2 novembre 2013

L'esprit du corbeau

Une dernière petite oeuvre pour notre exposition sur le thème d'Edgar Allan Poe au Repaire des 100 talents en novembre 2013.

L'esprit du corbeau
Acrylique sur plâtre et papier mâché
11'' X 5'' X 8''
Octobre 2013