Deux athlètes font des épreuves sportives
extrêmes en téléréalité. Ce sont deux très belles jeunes filles. L’une est
mulâtresse et l’autre est blonde. L’épreuve en cours consiste à aller chercher
l’autre fille tout en haut d’une échelle blanche dressée à la verticale et qui
fait 30 pieds de hauteur. C’est la fille noire qui monte la première pour aller
se suspendre en haut. Avec le vent et l’échelle qui oscille, elle semble avoir
de la difficulté à atteindre le sommet. Pourtant la jeune fille blonde, mince
et gracile comme une gymnaste, n'éprouve aucune misère à ramener
l’autre jusqu’au sol en la portant sur son épaule. Elle descend l’échelle avec
assurance et rapidité. Les deux athlètes portent des one-piece commandité qui
leur recouvre entièrement le corps et même une capuche sur la tête. Cette
performance terminée, elles font ensuite des échauffements en suivant une
chorégraphie rythmés et harmonisé comme des nageuses synchronisées.
Elles présentent ensuite chacune un projet en
arts visuels. La mulâtresse a fait une sculpture que je n’ai pas vue. Et la
blonde a construit une gigantesque installation qui se parcoure comme un labyrinthe.
Elle doit y accompagner les visiteurs un à la fois. Cela se présente comme une
succession de pièces dans laquelle elle recrée des ambiances.
Comme je sais que
je rêve, j’en profite pour voler et transformer ses œuvres en décors superbes.
Je me pose la question : « qu’est-ce que j’aimerais voir de
beau? » Et je le crée ou le transforme. Les petites lianes en bouchons de
liège fabriquées par l’artiste deviennent une vaste forêt de bambous jaunes à
perte de vue. Et je vole ensuite au dessus d’un vaste plateau recouvert de
gigantesques gemmes bleu comme de l’eau et parsemé de prismes opaques noirs et
blancs. Les pierres se transforment peu à peu en océan turquoise cristallin au
travers duquel je vois d’immenses tunnels parfaitement circulaires recouverts
d’algues qui ressemblent à des petits tentacules vivants.
J’arrive sur la plage
et je veux plonger mes mains dans le sable chaud. Mais une vague glaciale vient
me fouetter de son écume. Je remonte sur la plage apique mais la marée est si
rapide qu’elle me poursuit. Et le sable blanc qui est dur devant moi devient
tout mou quand l’eau me rejoint. Je grimpe et je grimpe mais l’eau est toujours
sur le point de me recouvrir. Et j’arrive finalement jusqu’à une cuvette. Les
vagues me laissent un peu tranquille et je peux me coucher pour regarder le
ciel nu et chaud. La vallée se remplit de mousse pour devenir une clairière.
Une forêt claire et verdoyante marche jusqu’à moi et m’entoure. Un jeune homme
vêtu comme un français de l’époque des mousquetaires passe devant moi à une
vitesse inouïe pour disparaître dans la futaie car il chausse des bottes de
sept lieux.
Je reviens dans la réalité, à la fin de
l’installation de l’athlète blonde. Il y a une sculpture de laine verte comme
de la mousse mais infiniment douce, imitant une peau de lion. D’autres
personnes font la file pour visiter l’installation et on se plaint que cela
prend trop de temps, 45 minutes par rapport à 15 minutes pour regarder la
sculpture de la fille noire. C'est pour ça que la blonde a perdu.