Je
vais travailler comme peintre scénique sur une production
cinématographique. Il faut aller à la nage sur le plateau, et je
suis tout habillée. Je me cramponne sur un flotteur de ski nautique.
Des cadavres surnagent entre deux eaux et sont retenus par des
chaines fixées au fond. Ils bougent quand je passe près d’eux, on
dirait qu’ils sont vivants et même qu’ils ouvrent les yeux. L’un
d’eux est une fillette, mais c’est un robot. Son corps est coupé
en deux sur le sens longitudinal et le derrière est absent, on ne
voit que son devant. L’intérieur est rempli de mousse isolante à
l’uréthane rigide sur lequel la fillette qui habitait ce corps à
écrit plusieurs fois, à quelques années d'interval, que son père
l’abusait.
Finalement,
le réalisateur me demande d’être figurante. Je dois pousser un
chariot présentant des échantillons de cosmétique en minaudant. Je
n’ai pas de linge sec et les gens me disent de transformer en
pantalon la chemise rose que je porte, ce que je trouve absurde. Ils
me tondent le corps, me maquillent, me peigne et je dois porter du
linge très féminin avec des talons hauts. Je me sens vraiment
transformée en quelque chose qui n'est pas moi et j’ai
l’impression que maintenant les gens me remarquent. Et d’un autre
côté ça me fait vraiment chier d’être arrangée comme une
pitoune. Sauf que finalement, ils n’ont plus besoin de moi, donc
j’ai encore été payé pour ne rien faire toute la journée.