dimanche 11 septembre 2011

Côtelette de Savoie



La Terre est détruite. Tout est gris, sale et vide. Il n’y a presque plus d’humains sur la planète. Je suis seule et j’erre sans but. Je souhaite peut-être trouver d’autres hommes, cesser d’avoir faim et froid, je ne sais pas trop. Il semble qu’il n’y ait plus rien à espérer.

Je traverse un pont parsemé d’embuches et de pièges que je parviens tous à détecter. À l’issu de celui-ci, des gens m’attendent. J’ignore si je dois leur faire confiance mais, à la fin, la solitude m’est devenu si lourde que je décide de les suivre jusqu’à leur ville souterraine.

C’est plus ou moins une prison. Ici, il faut brûler les ordures à la main, après les avoir triées. Elles nous parviennent du monde extérieur. On fait le ménage de la Terre, table rase, on détruit tout ce que la civilisation humaine a laissée derrière elle, sans exception. Jusqu’à ce que le monde soit vide, nu et entièrement recouvert par les cendres de ce que nous aurons brûlé. Les détritus sont classés dans plusieurs entrepôts et notre parcours est bien délimité. Il ne faut jamais dépasser la ligne orange de l’an 2000 sinon les gardes obèses nous auront. Je ne sais pas ce qu’ils font de nous, mais il ne faut pas le savoir non plus.

Nous avons un grand plan des villes de la surface tracée à l’aide de détecteurs de mouvements qui nous informent quand les plates-formes de déchets nous parviennent de l’extérieur avec une nouvelle livraison. La saleté est évacuée dans des conteneurs scellés que nous poussons comme des chariots dans une mine de charbon. L’odeur est si épouvantable que je vomi.

On m’envoie me nettoyer dans les salles d’O2 ionisé. Ce sont des grands bassins de lumière bleue délimités par des canalisations. Les esclaves, comme moi, s’y lavent. Et la lumière fait apparaitre des aura autours de nos têtes. Des empreintes de circuits intégrés s’y dessinent car nous sommes tous programmés pour notre tâche.

En voulant ensuite rejoindre les entrepôts, j’entre ensuite par erreur dans une grande piscine bleue éclatante de lumières et de couleurs. Des gens riches et gras font la belle vie sans soucies. Ils vivent parmi nous.

Pour s’en sortir, il faut apprendre à sauter très haut, 50 mètres. Nous avons un gymnase dans lequel nous entraîner, avec des gros coussins bleus pour amortir notre chute. Les hommes font une très haute tour pyramidale en se tenant debout sur les épaules les uns des autres et le dernier doit sauter jusqu’au sommet. Il y a une jeune fille mince qui court plus vite que tout le monde. On croit tous qu’elle va réussir à sauter le 50 mètre mais elle atterrie trop loin et rate le coussin.

On raconte qu’il y a aussi le miroir pour sortir d’ici. Des gens disent qu’il est possible de le voir sur le plan des caméras de surveillance. Certains racontent que je l’ai déjà vu. Et je le crois moi aussi. Mais on ignore ce que c’est. Moi-même je ne saurais pas comment m’en servir. Serait-ce une porte?

2 commentaires:

anonyme a dit…

Tout à fait un rêve. Je ne dirais pas un cauchemar, car on part de bien bas, et il y a cette issue. C'est plutôt un très bon présage. Au Yi Jing, ça le serait, en tous cas.
La porte est toujours un bon symbole..

Adeline Lamarre a dit…

Oui, c’est un rêve comme je les aime, avec une belle histoire.
J’avais l’impression d’être dans un univers qui mélange The Road (Cormac McCarthy) et Le Miroir de Cassandre (Bernard Werber).
J’aimerais vivre chaque jour comme si je construisais le dernier monde avant la fin des temps.