Cela
se passe en Nouvelle Zélande dans un village dont les maisons, en forme de
bloc Tetris, sont à moitié immergées dans la mer. Ces habitations ne sont
construites qu'avec des branches attachées ensemble par des cordes. Ce n'est
pas moderne mais plutôt dans le style d'une tribus primitive.
Leur rituel matrimonial est orchestré par un jeu aux règles bien déterminées. Ils
tracent des dessins aux angles droits et cubiques, comme leurs maisons,
avec le bout d'un bâton sur le sable de la plage. À tour de rôle,
les hommes de la tribus vont placer des petites pierres noires à
facette qui ressemble à du jais ou du charbon, aux angles du
polyèdre. Quand l'un des joueurs est prêts, il prend une pierre
dans sa bouche, entre ses lèvres et il doit prédire l'endroit précis où il lancera sa petite bille noire, c'est-à-dire sur quelle pierre et sur quelle arrête il tombera. Comme il y a beaucoup moins de femmes que d'hommes dans
ce village, certains hommes seront malheureux car même s'ils jouent
au jeu toute leur vie, ils ne trouveront jamais de femme.
Ce
village possède aussi la pierre du mal. Et ça ne ressemble pas à
quelque chose de mauvais car c'est un gros cristal bleu luminescent
qui a vaguement l'apparence d'un gros bloc de sel mal dégrossit mais
clair comme de l'eau. Mon copain y touche. C'est un jeune garçon aux
cheveux bleus et aux grands yeux en amandes comme dans une animation
de Tim Burton. Et moi je ressemble à Sally la poupée de chiffon.
Quand il touche la pierre, il se transforme en rideau d'écriture
arable lumineux. Et moi aussi je deviens comme ça. Quand on parle,
notre symbole étincelle. La pierre a disparue, elle est devenue une
partie de nous. Et nous avons aussi perdu une partie de notre
humanité puisque, quand nous redevenons tangibles, nous sommes
maintenant des sirènes.
Je me rappelle avoir pensé que ce sera
ainsi plus pratique pour nous, et nous pourrons mieux aider les gens
du village immergé.
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