jeudi 30 décembre 2010
Le verbe froid français
Je l’avais sur mes lèvres au réveil. Il goûte le feutre humide.
Les hommes poissons ont pris le contrôle de l’usine de jouets. Ils ont des scaphandres pour respirer de l’eau à air libre. Leurs têtes sont de toutes les formes, il y avait un narval, un esturgeon, des rorquals, le poisson-lune et pleins d’autres bleus que je ne sais pas identifier.
Les envahisseurs ont pris nos cartes d’employés. Mais nous n’avions pas nos vraies photos dessus. C’était comme des profils anonymes. Et ils nous ont mis en rang pour nous servir la soupe. Au plafond, des gens virevoltaient sur les trapèzes. Et je crois que l’un d’eux aurait dû tomber dans le chaudron. Mais ils ne l’ont pas fait.
L’entrepôt de l’usine a la forme d’un trapèze rectangle. La surface du toit est inférieure à celle du plancher. Il est orange au plafond, rose sur les murs et pêche très pâle sur le sol. Des poutres en structures de métal noir soutiennent l’architecture comme des pattes d’insecte. Des empilements de caisses disparates et des machines vétustes s’accumulent dans tous les coins. Il y a un incendie dans l’entrepôt de tissus.
Je dois voler au travers des poutres, et ce n’est pas évident. Le pire c'est que je dois traîner Patrick, et il est devenu gros. D’autant plus que je me demande vraiment pourquoi je dois l’amener, lui. Je vais davantage sauter d’un obstacle à l’autre et planer entre les caisses. Et les murs prennent feu. De la poudre iridescente s’échappe des tuyaux qui éclatent. L’usine se fend, crève et se dégonfle comme un fruit de pierre. Nous sortons avec un torrent de sable dans le désert, sous un ciel nu.
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