vendredi 16 novembre 2012

Le maître du monde


Nous grimpons au sommet d’une tour carrée pour sortir de prison. Au centre de l’escalier, il y a un grand trou qu’on ne voit pas. On peut y accéder à chaque niveau par une porte fermée avec des grands panneaux de cartons. Ce qu’il y a dans le centre, c’est le maître : la bureaucratie. Ce sont des papiers, de la paperasse, des factures, des comptes, des formulaires, toute la paperasse du monde.

Je continue à monter pour aller entendre le maître et chaque fois que je croise une porte, j’enlève le carton pour que le maître nous voit, nous, et qu’il reçoive la lumière et la chaleur du soleil. On nous dit qu’il ne faut pas enlever ces portes parce que la paperasse va s’envoler et envahir le monde. Si je continue à monter, je ne pourrai plus sortir de la tour, car en haut, il n’y a pas d’issue. Alors je commence à redescendre à contre-courant, car tout le monde monte. Et je remarque que quelqu’un a remit les cartons après mon passage donc je les enlève à nouveau. Mais un gardien me voit. Il veut m’avertir, m’arrêter et me punir. Je dois me sauver mais le seul endroit où aller, c’est au centre de la tour, dans les papiers.

Alors j’entre par la porte et je ne vois que du vide. Il y a une petite corniche d’à peine un pied de large qui longe le bord de la cheminé. Le gouffre noir plonge dans les abîme jusqu’au fond duquel il y a un petit point rougeoyant, c’est un incinérateur qui brûle tous les papiers. C’est ça le maître. Il y a deux trapézistes en costume de cirque vert et brillant qui imite les feuilles des arbres. Ils font leur spectacle suspendus dans les airs. Ils me disent qu’ils peuvent me donner leur costume pour que je puisse faire le spectacle à leur place et je pourrai m’évader. Je ne suis pas convaincue. Ils vivent sur le bord du trou avec une aisance naturelle. Et je demande ce qu’ils vont devenir si je prends leur costume.

La femme dit qu’elle est enceinte et qu’elle ne veut plus faire le trapèze. L’homme est chanteur et désire se retirer pour se consacrer à son art. Ils m’emmènent dans une chambre sur la paroi de la falaise où je pourrai me changer pour mettre le costume. C’est très étroit, j’ai juste assez de place pour rentrer de côté, pas de face et les deux murs sont des miroirs dont je vois les réflexions infinies. Je mets le costume et ensuite, avec le trapèze, je devrais pouvoir voler jusqu’à une porte qui me permettra de sortir.

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