samedi 1 août 2015

Celui qui n’a pas de nom n’existe pas


Le serviteur a revêtu le linge du prince. Il se fait de nombreuses entailles dans la peau avec une longue épée à lame très effilée. Si bien que son corps est couvert de sang et ses paumes sont toutes rouges. Le prince comprend que son serviteur agit ainsi pour faire croire que le prince s’est battu avec l’épée. 

Une femme sauvage vole l’arme et s’enfuit avec. Elle se fait tuer par des bandits dans une forêt d’arbres si grands qu’on ne voit que les troncs immenses qui disparaissent dans la voûte du ciel. Les premières branches portant des feuilles sont si hautes qu’elles sont recouvertes par les nuages. La lumière blanche et grise, froide comme un reflet d’argent, nous montre que c’est l’hiver. La voleuse morte, sa main se pose doucement contre l’épée tombée au sol, parmi des ronces brunes. Sa main délicate est blanche avec de longs doigts. Son corps retournera à la déesse car les oiseaux vont le manger.

Celui qui n’a pas de nom n’existe pas. Car Belenos sait le nom de tout ce qui a existé depuis la création et de tout ce qui existera.

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