dimanche 5 avril 2009

Adieu un peu

La nuit dernière j’ai rêvé…

Dans un futur très très lointain…
Il ne reste presque plus rien de l’humanité. Les seuls spécimens encore viables représentent un patrimoine génétique extrêmement instable. Nous vivons tous dans un milieu expérimental contrôlé par des robots qui supportent nos organismes défaillants. Les androïdes (pour la plupart, sinon ce serait trop déprimant) qui veillent sur nous et conduisent les recherches, ont une vie plus humaine. De maîtres, nous sommes devenus cobayes, dans le but de sauver l’espèce.

Mais les cuves aseptisées m’ennuient profondément. J’en ai plus qu’assez de l’existence contrainte et stérile qui est la mienne, je veux vivre comme un robot. Je réussis à atteindre les dortoirs de cyborgs dotés de consciences artificielles et de personnalités (un peu comme les moravecs de Dan Simmons). Je parviens ensuite à attendrir l’un d’eux sur mon sort et je me cache dans sa garde-robe sous une pile de linge.

Mais le robot-gardien qui me recherche est moins sophistiqué, justement pour ne pas que je puisse l’embobiner, et il me retrouve assez vite. Il s’assure que je ne sois pas endommagée :
-«Spécimen toujours viable, ses réactions sont en ordre.»

Il s’en va pour aller chercher l’équipe de récupération.
Je n’ai nulle part où fuir et ils le savent. Je sors par la fenêtre et je grimpe sur le toit.
C’est une nuit sans étoiles. Je m’agrippe de toutes mes forces sur les tuiles, un vent spectaculaire menace à tout moment de me faire chuter. Tout autour de moi n’est que murs froids, parfois semés de fenêtres et de précipices vertigineux.

Je me retourne sur le dos, je regarde le ciel noir, je suis bien.
Par la fenêtre qui diffuse une chaude lumière rassurante, les deux robots m’observent.
Le gardien constate que : «Ses réactions physiologiques sont toujours sous contrôle.»

Quand je serai de retour aux cuves, ils remarqueront que mon escapade aura rendu mon système plus fort.

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