mercredi 10 juin 2009

Anna et l’impérissable

Méditation sur la nature observée. Imagination d’une trace libre évoquant un visage. S’immerger dans un trait spontané où l’œil, comprenant l’idée du vide le comblera fort mal, doutant d’être une sonde assez fine. Mais la pensée préalable installe un certain confort, une habitude, comme un regret : c’est Anna. Et le roi, c’est tout le reste, car il ne dort jamais.



Je suis en train de lire un livre très intéressant de Tzvetan Todorov : « Éloge de l’individu –Essais sur la peinture flamande de la Renaissance–. »
Voici quelques citations intéressantes :

p.41 : « Le christianisme primitif privilégiait l’individu, en n’imposant aucun intermédiaire entre Dieu et lui; le christianisme institutionnalisé favorise la fonction et le rang à l’intérieur d’une hiérarchie, au détriment de l’individu. »
Et à propos de l’hérésie iconoclaste :
« Le monde visible ne mérite pas qu’on s’y attarde, il n’a aucune dignité propre. Tout lien entre le haut et le bas est rompu : le ciel ne communique pas avec la terre. »

Un peu plus loin on aborde la philosophie de Guillaume d’Occam comme une apologie presque involontaire du portrait. On lui prête ce principe théologique de la « liberté absolu de Dieu » selon lequel notre monde serait bien trop ordinaire pour représenter en lui seul l’éventail des possibilité de Dieu. Et voici les conclusions étonnantes qu’il a donc tiré d’un tel principe :
p.44 : « Puisque le monde humain n’est pas une simple continuation du monde divin, il n’y a aucune raison de vouloir le gouverner selon les commandements de Dieu. »
p.45 : « La connaissance n’a pas besoin de Dieu. »

Guillaume d’Occam … un penseur éclairé du moyen-âge.
Des fois, j’ai l’impression que l’histoire recule vers le futur.

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