Je suis avec Passe-montagne à la fin du dernier jour d’école et les élèves viennent lui donner des cadeaux. Le soir venu, il y a des zombies dans les rues et je suis contaminée. Je fuis avec eux jusqu’au Parc Maisonneuve.
Entre nous les zombies, nous formons une société presque civilisée, nous pouvons même parler. C’est quand les humains se mêlent à nous que nous ne savons plus contrôler notre avidité.L’un des morts-vivants pêche un gigantesque poisson zombifié dans un petit lac de pluie du parc. Je mange sa chair rouge en sashimi. Le poisson me permet de calmer ma faim et de restreindre ma voracité.
Je peux même rester calme et lucide face à des humains normaux, sans avoir la pulsion de me jeter sur eux pour leur dévorer le cerveau, comme mes congénères. C’est aussi parce que, dans mon autre vie, j’étais végétarienne. Je sors du parc pour aller voir à la station de métro en étant certaine de me confronter à un charnier. Je suis surprise de voir qu’on a établi un périmètre de sécurité qui empêche les zombies de sortir du parc.
Je vais parler aux gardiens en dossards jaunes qui me reconnaissent à peine comme morte-vivante malgré mon teint grisâtre. Je leur raconte mon histoire et je leur demande du matériel pour dessiner. Ils n’ont pas trop le temps de s’occuper de moi mais me donnent un stylo à bille rouge et je trouve des pamphlets sur le sol.
À force de manger du poisson, nous guérissons tous. Je peux enfin recommencer à travailler et à manger des fruits. Je vais à l’épicerie pour en acheter avant d’aller au travail à la galerie d’art mais je ne trouve que des friandises de Noël. J’entre dans une confiserie où les vaches tricotent des barres de chocolat sur des pâturages verticaux. Elles ne peuvent pas marcher à l’horizontal car elles s’enfoncent dans le sol. Par erreur, elles donnent le mauvais livre en cadeau à une petite fille très malheureuse. Il s’intitule « stupid cow » et raconte l’histoire de vaches qui deviennent stupide à force de ne plus manger. Il était destiné à une vieille dame acariâtre pour la punir de sa mesquinerie. Depuis ce temps, la petite fille ne veut plus manger car elle croit que c’est tout ce qu’elle mérite puisque ses parents de l’aiment pas. Tandis que la rombière se gave de magnifiques gâteaux en images avant de s’endormir sous sa courtepointe multicolore.
Je fais des longueurs de piscine entre les rayons de l’épicerie. Au bout de mon couloir, il y a quatre poissons combattants en train de s’asphyxier dans un aquarium presque vide d'eau. Je regrette d’avoir un poisson dans mes cheveux. J’en prends un bleu, qui manque d'oxygène, et je place dans un autre bocal qui contient déjà tout juste assez d’eau pour le rouge qui y est déjà. Et je suis surprise de voir que le rouge s’occupe aussitôt de son ami et le caresse de ses nageoires pour le réconforter.
2 commentaires:
Cette madame-là est top.
Trop cool en effet, merci!
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