mardi 19 août 2008

Droit d’auteur

J’écris, je me liquéfie.
J’aime nager.
Première longueur, je fends les vagues.
Virage, culbute et vrille en deux coups de main.
Je nage la bouche ouverte.

Je dessine, je m’essouffle.
Dixième longueurs.
Mes bras s’alourdissent.
Virage, culbute, j’avale de l’eau.

Je peins, je ne sens plus mes bras.
Trentième longueur, je plane.
Virage, décollage.
Je ne pense à rien.

Je me vois comme une autre.
Cinquante longueurs, je suis un poisson.
Virage… déjà terminé?
À demain ma chérie!



Le sport, c’est très sain pour la création.
Le but étant de dessiner le plus longtemps possible.
Ça m’évitera de finir dans l’encrier comme un reste humain.
Je revendique le droit, à tout auteur et tout artiste, de ne pas s’enfoncer dans sa propre incertitude.

C’est aussi pour redonner un peu de tonus à mon bras qui m’a fait fausse route la semaine dernière. Ça fonctionne, je recommence à dessiner de plus en plus.

Cette image a été réalisé pour le fanzine Horrifique, dans la volonté d’illustrer une nouvelle de Romano Vlad Janulewicz. Quelque chose de nettement plus macabre que mes histoires de piscine.

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