lundi 17 janvier 2011

La vie ne tient qu’à un fil

J’ai parfois l’impression d’être suspendue les pieds dans le vide au bout d’un cordon qui serait attaché au sommet de ma tête. La plupart des gens ne s’en rendent même pas compte. Ils se balancent sur leur amarre jusqu’à finir par oublier qu’ils ont des membres. Leurs bras s’atrophient de ne jamais servir et leurs jambes aussi. Ils sont comme des petites boules toutes pareilles. Des fois, ils s’entremêlent sur le fil des autres, ou ils se collent ensemble et ne savent plus se déprendre. Il y en aura toujours un pour dire : « C’est moi le chef. » Et un autre pour répondre : « On est tous pris ensemble de toute façon. »



Moi, au lieu d’utiliser ma corde pour me pendre, j’ai décidé de grimper dessus. Je ne suis pas la seule. Nous sommes beaucoup comme ça. Mais c’est très difficile de grimper. Je ne peux pas lâcher. Si je laisse tout aller et que je retombe au même niveau que les autres, le choc sera trop brutal, je risque d’en perdre la tête. Alors je continue, toujours vers le haut. Parfois, je croise une corde seule, avec un crochet au bout. Je peux enfin l’accrocher sur ma tête et me reposer un peu. Je pourrais en rester là. La vue est déjà bien mieux ici. Et ça me fait une sauvegarde : je ne retomberai jamais plus bas que cette étape, à moins de vraiment le vouloir.



Plus je monte, plus ça devient difficile, mais plus il y a de crochets. Un jour, j’espère franchir la barrière de nuage pour arriver jusqu’aux étoiles. Je pourrais monter encore plus haut. Ce sera de plus en plus ardu de grimper : il fera froid, il n’y aura pas d’air. Mais à chaque millimètre de gagné, ce seront des milliards d’étoiles de plus qui se rajouteront à mon ciel. Jusqu’à ce que je sois parvenue aussi haut et que je devienne l’une d’elles.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

tu brilles déjà comme une étoile dans la nuit... merci pour tout