mercredi 18 mars 2009

Suis-je ce que je vois?

Le modèle vivant est une performance sans spectateur. L’esprit de l’artiste participe à la scène pendant que sa main travaille.


Un lien profond se crée entre le modèle et l’artiste, une communication au-delà des mots d’une grande honnêteté. Plus que l’apparence physique, c’est la personnalité d’un modèle qui détermine la préférence des peintres.


Un corps nu, c’est bien davantage qu’une simple peau. C’est une frontière imperméable, d’autre fois non, une membrane osmotique, une enveloppe qui abrite des sentiments, des habitudes, des tics, des passions et des hantises…. La peau transpire ou frissonne, elle est flasque ou ferme, émaciée, brune ou rose, c’est la peau formelle, celle qui s’observe et se dessine.


Les jambes deviennent des lignes, des courbes, des hachures, de simples traits. Le cerveau ne perçoit plus de corps, la main trace sans avoir aucune idée de ce qu’elle fait, les yeux projettent une vision sur la feuille.

La forme prend corps.
Le corps d’un autre.
Celui que j’observe … traverse mon corps.
Je suis un instrument.
Je prends plaisir à ma fonction.
Est-ce que je me dessine sous le corps d’un autre?
Dans ce cas, qui est vraiment sur la feuille?


Merci à Julie et Yannick qui ont posés pour nous ce soir là chez Claude.

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