dimanche 23 novembre 2008

La possibilité d’une île

Michel Houellebecq

Voyager dans les limbes
Dans un premier temps, j’ai trouvé ce livre déprimant. Ensuite, plus je lisais plus je le trouvais nombriliste et mélancolique. À un certain moment, j’ai presque eu la tentation de l’abandonner tant il m’est devenu intolérable de machisme. Mais vers la fin, j’ai compris la détresse d’une cruelle solitude. La haine de l’autre pour repousser la destruction de soi, qui semble inéluctable et sans espoir.

Ce livre est une île perdue dans l’œil du cyclone. Elle-même ne peut avoir conscience de son existence. Elle a cessé de s’aimer dans le regard de l’autre. C’est le roman qui m’a accompagné durant mon voyage en France. Il m’a aussi ramené jusqu’à chez moi. Je l’avais troqué à un de mes amis, Jérôme, senior Kalamarès, contre un Michel Tournier. Qui sait ce qu’il m’apportera en me quittant? Puisse-t-il traverser les océans encore de nombreuses fois.

En définitive, je ne sais pas si j’ai aimé ou détesté. Mais il ne m’a pas laissé indifférente. Et je ne saurais trop dire s’il me donne l’envie de lire d’autres livres de cet auteur, mais je serais curieuse de voir le film.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Personnellement j'ai pas été capable de le continuer! Le film, sorti à l'automne, a plus ou moins été un échec. Le meilleur de l'auteur est à mon avis son premier, "Extension du domain de la lutte", qui n'est pas sans humour.

Adeline Lamarre a dit…

Mouais...
Tu sais Guy, la seule personne qui a réussit à me dire du bien de ce livre est celle qui me l'a fourgué.
En fait, même si je trouve que Michel Tournier aussi est un misogyne, au moins il n'est pas tant désabusé.

Anonyme a dit…

Je sais pas trop mais somme toute, M. Houellebecq est parvenu à se faire un nom incroyable, se comparant lui-même à Balzac, simplement en disant des trucs pour choquer les bien-pensants de gauche de la société française -- on parle des bobos sous un régime socialiste. Ma théorie à moi est que maintenant que la France est sous un régime de droite, il n'a plus vraiment sa place et il devra renouveller son discours.

Adeline Lamarre a dit…

Ah, c'est une observation intéressante, qui ne manque pas de bon sens.
La question que je me suis surtout posée en rapport à cela c'est:
est-ce que l'éditeur voulait vraiment publier un roman ou alors un auteur?
Si c'est le premier cas qui prime, je me demande vraiment qu'est-ce qui leur a passé par la tête pour publier ça. Ou alors le directeur éditorial venait de se faire larguer par une "pétasse". Et s'ils ne voulaient que publier un auteur, eh bien ils ne se sont pas cassé la tête à lire son roman.

Anonyme a dit…

La deuxième option, sans l'ombre d'un doute. En fait ce bouquin consacrait aussi je crois la passage de l'auteur à Grasset, changement d'éditeur qui a été très fructueux pour Houellebecq il me semble. Mais là, après La possibilité d'une île, il a sorti un film qui a fait un bide atroce, et apparemment son dernier bouquin, une correspondance avec Bernard Henry Lévy, aurait elle aussi eu un succès mitigé.

Et toi Adeline, à quand ton prochain pour que tu me fasses une belle autographe?

Adeline Lamarre a dit…

Hé! Hé!
Merci bien Guy.
Pour la suite de Chimeris, faudra attendre un certain moment je crois. Mais d'ici là, j'ai quelques projets intermédiaires.
Par exemple mon livre sur St-Malo, dont je viens tout juste de faire le dépôt légal. Mais c'est un peu un livre d'artiste, avec un très petit tirage, donc assez dispendieux. Ensuite, il y a aussi les "papillons" qui sont entièrement des livres d'artistes fait avec mes modèles vivants. Je n'en parle pas beaucoup ici, mais ça viendra. Sinon, je vais devoir faire une réédition de Evagruss et je prévois aussi l'édition d'un intégrale avec les 4 tomes de Mandragora.
Bon, et voilà le programme pour le moment ;-)