En revenant du stade olympique la semaine dernière, avec Arka, par un temps particulièrement doux, j’ai entendu ceci :
Une française (reconnaissable à son accent) demandait en ces termes à son copain québécois (reconnaissable pour la même raison) si le purgatoire allait s’éterniser encore longtemps :
-J’en ai assez, dit-elle, je t’en pris, je t’en supplie, dis-moi que l’hiver est fini, vraiment terminée, et pour de vrai!
Bien qu’on se doute de ce qu’il va dire, mais juste pour le plaisir de voir comment il allait le lui traduire, on ralentit le pas pour ne rien manquer de sa réponse.
-Non. laisse-t-il tomber simplement.
Autour de nous la glace fondait à grand torrent, créant de superbes pains de sucres sur le toit du stade, ou pendant comme des épées de Damoclès.
Fiancée avec l’hiver, ensevelie dans un trop lourd sommeil
De temps en temps elle s’éveille pour remonter sa couverture de glace
Parfois elle y pense et elle se rendort
Un jour elle en aura assez
C’est bientôt l’heure du divorce
Sauf que… il va peut-être lui manquer
Il est si doux, si calme, si vaste dans son austérité
On peut tout lui dire, quand il fond, il l’emporte avec lui
En attendant, l’étau se resserre pour une dernière étreinte
Mais au bout de ses doigts, l’eau s’écoule déjà
Juste assez, pour laisser tomber un minuscule anneau d’or.
Illustration pour le Fanzine Horrifique. La nouvelle «Silence marital» par Véronique Carron.
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4 commentaires:
J'adore ce texte.
Ajd justement j'étais au stade. Monstre de béton. Il m'a inspiré des histoires jadis ce ridicule objet de béton.
Vous savez pourquoi le toît se fend? Cela défie les calculs des ingénieurs de Lavallin. Mais moi, j'ai trouvé la raison..........
Ce que je vais dire vaut des millions de dollars, mais juste quelques observations simples m'ont permis de résoudre la question........
Ils ont oublié de calculer l'effet de pression d'air, l'appel d'air du métro. Ça c'est nos ingénieurs québécois dont les ponts s'écroulent hahaha.
Ah ben ça alors...
Les piscines sont juste en dessous du grand mât en plus. En t.k., j'espère juste pas être là quand il va tomber.
C'est sûr que l'hiver est un facteur d'usure à calculer aussi. Mais de toute façon, ici, au Québec, c'est bien connu, on a jamais de budget pour rien. Sauf quand il s'agit de construire des centrales énergétiques pour les américains.
Une superbe illustration ;-))
Merci Encre...
Mais un peu macabre tout de même. C'est la dernières des illustrations que j'ai fait pour Horrifique l'été dernier. J'avoue avoir eu un certain mal à lui trouver un contexte pour la placer sur mon blog.
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