«-Lampernisse? C’est mon nom… Lampernisse, Couleurs et vernis. Cela se trouvait au-dessus de la porte, en belles lettres de trois teintes. Je vendais toutes les couleurs, toutes…, des mèches soufrées, de l’huile siccative, de l’huile de schiste, du mastic gris et blanc, de l’ocre, du vernis blanc et brun, du blanc de zinc et de plomb, gras comme crèmes, du talc et des acides mordants. Je me nomme Lampernisse et je jouissais des couleurs. Maintenant, on m’a mit dans le noir. Autrefois j’ai vendu du noir animal et du noir de charbon, mais je n’ai jamais servi le noir de la nuit à personne. Je suis Lampernisse, je suis bon et l’on m’a mis au fond de la nuit, avec quelqu’un qui éteint toujours les lampes.»
Malpertuis (Jean Ray) p.27
C’est un passage que j’ai toujours aimé. Même lorsque j’ai découvert le livre il y a plus de quinze. Je l’ai lu trois autres fois depuis et si maintenant tous les termes de cette énumération n’ont plus le mystère de jadis, j’apprécie pourtant encore davantage cette citation. C’est sans conteste l’un des livres que je classe au sommet de mon top ten personnel.
J’ai fait ce dessin pour illustrer une nouvelle d’Horrifique, «La coupe de ton regard» par Denis Labbé. Mais tout le long je pensais aussi à «Malpertuis».
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2 commentaires:
J'ai dejà lu ce bouquin. Moi qui croyais être seul au monde...
Le film est pas mal bon aussi.
Mais assez difficile à trouver.
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