mercredi 15 octobre 2008

L’attribution des heures

6h00
Douche froide.
Un matin de baignoire à reluire.
Ombre aquatique.
Le reflet du miroir émerge pour te saisir.


9h00
Café noir, noir de monde.
Lianes des forêts humides.
Pour l’amour d’une faune, y perdre sa raison.
Daphné et le serpolet.



11h00
Danoise aux pommes glacée au miel.
C’est toi ou moi, la fée friandises.
J’essuie la table avec un conte de noël.



13h00
Meeting au sommet.
Haleine de charbon et chevelure rousse : la secrétaire tousse.
Bouquet de safran.
Quenouilles confites, comme un jonc dans le vent.



14h00
Ascenseur
J’ai perdu ma montre.
Mais qu’importe, nous sommes deux.
Devine à qui je pense?
L'inutile itinéraire d'un songe.



16h00
Aller à la bibliothèque.
Dos de chagrin, lis contre moi.



18h00
Souper
Épuisée, la reine balayeuse s’endort.



20h00
Le temps des infos.
Hot dog contre une van, il n’avait aucune chance.
J’ai toujours su que la petite serveuse du coin était vierge.
Allons nous coucher, ta peau me brûle.



21h00
Les beaux dimanches.
Tendre vieillesse.
Lèvres closes.
Le menuet des écailles douces.


Merci à Luce et Vicky, qui ont posé pour nous aux ateliers de modèle vivant en duo de l'espace Ars Longa.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Certains corps sont très réussis. Une sensualité se dégage de ces croquis croqués sur le vif.

Anonyme a dit…

Ah oui, je suis tout à fait d'accord! Elles sont vraiment alanguies à souhait, le dessin est fluide, les couleurs choisies contribent bien à évoquer l'opulence des formes. J'aime particulièrement les mariages de sienne brûlé/gris de payne/outremer!
De superbes dessins et le texte est d'un beauté!!!! Tu as toujours écrit, toi, ça paraît!
Ça fait combien de temps que tu en fais des nus auqarellés à ce rythme d'exécution?

Adeline Lamarre a dit…

Hum... je triche ces temps-ci. Je retouche un peu mes dessins quand je suis de retour chez moi. Mais j'ai commencé à faire de l'aquarelle en modèle vivant pas plus tard que cet automne.
Je trouve que je m'en viens déjà trop confortable dans cette technique. Et, comme on dit: "Il est des habitudes qui sont sans remèdes." Alors avant de m'enfoncer dans une pratique systématique, j'ai décidé de changer. Vous allez voir les prochains nus, je retourne au bas de l'échelle.

Et j'adore écrire. Mais je n'ai pas trop confiance en ma plume. En fait je me suis longtemps demandé si je voulais être écrivaine ou illustratrice. Et finalement j'ai opté pour la bd.

callingyou a dit…

Le hasard n'existe pas...je suis "tombée", en me faisant une bosse, sur votre blog en cherchant sur google une illustation de l'expression" je n'ai plus du tout l'estomac dans les talons", pour réconforter une amie souffrant des sérieux bleus à l'ame, mes yeux sourient encore quelques heures plus tard, j'espère que les siens aussi...
La création ne s'engendre que dans la douleur et dans les cris ( ..l'écrit..), je souhaite qu'elle vous laisse quelques instants de répit pour vous abreuver de bonheur.

Adeline Lamarre a dit…

Merci callingyou.
En fait, j'ai fais mienne cette phrase de Léo Ferré: "En poésie, on apprend pas, on se bat!"

Les victoires remportées sont le plus grand des trésors.