samedi 28 juillet 2012

Le feu du changement




Quand on fait cuire notre nourriture sur le feu du changement, elle nous transforme.
Je l’ai fait deux fois. La plupart des gens ne le font qu’une seule fois et deviennent difformes. On dirait qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent être.
Moi, je suis en train de me métamorphoser en oiseau bleu. Étrangement, j’ai des branchies et je ressemble plutôt à une raie. Et même si mes bras sont en train de se changer en ailes et ne ressemblent plus à rien, je peux encore utiliser mes mains.

dimanche 22 juillet 2012

AWOL, SQUARE FOOT SHOW 2012



Les oiseaux de la colère
12" x 12"
acrylique sur panneau de bois
juillet 2012


 

docteur peste apothicaire
12" x 12"
acrylique sur panneau de bois
juillet 2012


 

docteur peste sortant le soir
12" x 12"
acrylique sur panneau de bois
juillet 2012


 AWOL Gallery
76 Ossington Ave., Toronto, ON
(416) 535-5637

Du 4 au 19 août 2012
Horaire de la galerie:
Mercredi au samedi: 12h à 19h
Dimanche: 12h à 17h

Lieu d'exposition:
Twist Gallery, 1100 Queen Street West (à l'ouest de Dovercourt)

dimanche 8 juillet 2012

Les gros chats mangent des carottes



La fille mécanique est une petite humaine de la nouvelle génération. Son corps est comme un gros moniteur d’ordinateur et elle chasse les pirates informatiques en remontant à la source de leurs virus. Sa mère lui a donné naissance dans une piscine, après avoir été visité par la lumière des toiles de la nativité d’El Greco.

Maintenant, les humains sont tous minuscules car c’est plus économe pour les ressources naturelles. Il reste encore de grands humains comme nous mais ils sont vieux et c’est rare. Ils sont quand même utiles, parfois.

Une dame dans un vaisseau spatial dresse des gros chats persans de toutes les couleurs et à carreaux. Elle leur montre à sauter par-dessus une baguette en leur donnant des carottes. Et moi aussi je mange des carottes alors les gros chats sautent tout autour de moi.

dimanche 1 juillet 2012

Carci Shnibale

-(Le système carcéral des cannibales)-



Il y a un prince transformé en chauve-souris qui entre dans un restaurant. Il demande un steak de lion et ça fait fuir tous les clients.

On va souper et dormir chez des amis. Ils ont libéré tout l’étage au dessus de leur logement. Il n’y a plus rien, même pas de mur ni de meuble. Il y a seulement une portion de plancher qui se soulève là où c’est pourri.

Durant la nuit, ils me réveillent, terrorisé par ce qu’on peut apercevoir par la fenêtre. Je vais voir et cela me fait peur à moi aussi. C’est un gigantesque nuage de cendre qui recouvre une partie du ciel et qui semble provenir du sol, comme une irruption volcanique. En son centre, il est vraiment sombre. Nous savons que c’est provoqué par l’atterrissage d’un vaisseau extra-terrestre car il y a d’autres signes. Juste devant la fenêtre, un oiseau est suspendu dans l’air, la tête vers le bas, les ailes déployé. Il lévite, immobile. Il est mort.

Des soldats de l’armé passent devant chez nous. Les bâtons qu’ils portent sur leurs épaules sont attirés par le nuage. Je sais ce que tout cela signifie. Il arrive que les oiseaux soient frappés par le champ de force étrange qui émane des navettes spatiales. Le même phénomène est aussi responsable du rayonnement qui attire certains objets. Je pose des questions aux soldats pour en savoir plus sur les visiteurs de l’autre monde. Trop de questions.

Le lendemain, une dame vient me voir pour me dire que je n’aurais pas dû savoir tout cela. Que les extra-terrestres désirent rester discrets et éviter que l’on reconnaisse les signes qui permettent de détecter leur présence. Mais je montre ma bibliothèque à la dame, où l’on trouve des livres d’alchimie, de physique quantique, de mathématique du chaos, théorie des cordes, dictionnaire des symboles et de mythologie, des contes, un Larousse médical de 1950, des livres d’arts de toutes sortes et, surtout, de la science fiction. Donc la dame cesse de s’en faire à mon propos.

Les extra-terrestres ont aussi perturbés le trafic aérien qui est très intense dans la région et un avion est tombé dans le lac juste en face de nous. Nous allons aider les gens à sortir de là. Sur la plage, il y a une foule qui manifeste à cause des avions et de l'occupation militaires. Une projection de soucoupe volante plane au-dessus de leur tête. Un gars déguisé en extra-terrestre typique (le visage vert et les gros yeux en amande) et habillé comme un policier fait son numéro. Il est présent à toutes les manifs, un peu comme Anonymous et Anarchopanda.

On va prendre le métro et une dame annonce dans le haut-parleur qu’il y a une panne sur la ligne verte. Et elle rajoute : « profitez-en pour aller prendre un bon bol d’air dans les espaces prévus à cet effet.» On s’éloigne un peu des rails de métro et je découvre une bibliothèque réservée aux usagers du métro. Sauf qu’ils n’offrent que des livres du domaine public et ce ne sont que des photocopies noir et blanc. Car grâce à la loi C-11, quiconque veut reproduire un document peut maintenant le faire sans payer de redevance de droits d’auteurs. Donc, à chaque fois que ces copies frauduleuses sont empruntées, l’auteur (et l’illustrateur) ne touchent absolument rien.

Je suis triste et profondément dégoûté par toute cette histoire, du début à la fin. Et je suis surtout frustrée par mon impuissance.