dimanche 22 janvier 2012

Dans le monde de Meringua



Dans le monde de Meringua, tout est multicolore. Les femmes sont vêtues comme Marie-Antoinette, de perruques poudrées et de crinolines à panier. On ne voit jamais Meringua mais deux gros amérindiens la cherchent pour la manger. Ils sont décorés de peintures de guerre abstraites en cercles jaunes, triangles verts et carrés rouges. Meringua appartient au peuple pâtissier. C’est une artiste, la meilleure. Elle fait des gâteaux pour le garden party du roi. Les indiens vont à la réception dans l’espoir de la trouver. Ils croient voir son reflet au travers des gigantesques boules de cristal qui sont installées pour la décoration. Mais ce n’est jamais elle, seulement des dames de qualité plutôt laides. Ils finissent par tomber dans le bassin et des limules géants les attrapent, ce qui fait rire tout le monde de l’assemblée.

C’est une émission jeunesse et à la fin un pâtissier montre aux enfants une de ses recettes de gâteau. C’est une pizza dans un pain pita roulé et cuit au four. Il y a aussi des kouign amann, des Fatayers et Kebbeh sucrés et fris dans le beurre. Ma mère veut absolument l’aider et elle va prendre les pâtisseries chaudes pour les mettre dans le four à mains nues. Le pâtissier est un peu ennuyé.

Nous allons ensuite assister au gigantesque banquet du roi. Mais comme il n’y a que des pâtisseries et que j’ai la maladie cœliaque, je ne peux rien manger sauf quelques petits fruits. Les gens se moquent de moi car ils pensent que je surveille ma ligne et fais ma difficile. Pourtant je leur jure que c’est ce que je préférais avant d’être malade, les biscuits et les gâteaux. Une demoiselle décide de me faire un gros muffin sans gluten trempé dans le sucre. Il ressemble à un grand champignon qu’elle va ensuite recouvrir de crémage de toutes les couleurs avec des motifs bariolés comme un œuf de pâque. C’est presque trop beau pour le manger.

À la sortie du monde de Meringua, les acteurs nous reconduisent dans le stationnement où on attend qu’on vienne nous chercher en voiture. Je m’assois dans le gazon et je cherche un trèfle à quatre feuilles car j’ai perdu le mien quand on m’a volé mon portefeuille. Deux acteurs viennent me courtiser. L’un d’eux est tellement timide qu’il vient s’asseoir à côté de moi et n’ose pas parler. L’autre est plus expansif. Ils ne m’intéressent pas mais je suis gentille avec eux.

lundi 16 janvier 2012

La vie, pour la vie, pour le corps



Un grand vaisseau spatial en carton ondulé se promène dans la ville sur ses longues pattes. Je suis parvenue à m’évader mais le président est toujours prisonnier. Je veux rattraper le vaisseau mais je ne cours pas assez vite. Si seulement je parvenais à trouver un vélo. J’aimerais en voler un car je suis convaincue de l’importance de ma mission mais d’un autre côté, je ne vais pas le faire car la personne qui ne retrouverait pas sa bicyclette ignorerait les raisons de sa disparition et concevrait une frustration bien compréhensible. Finalement je croise un groupe de jeunes adolescents qui font du vélo acrobatique et de la planche à roulette sur des structures de béton. Je les convaincs de poursuivre le vaisseau et de m’amener avec eux. Ensuite je peux remonter dans le vaisseau en passant par le trou des toilettes. Je sais que l’eau aura diluée le carton du plancher et que ce sera facile d’y ménager un trou pour retourner dans le vaisseau et y poser une bombe.

Notre vaisseau spatial s’échoue sur une planète où on ne voit jamais le soleil. Tout es toujours bleu, la nuit comme le jour, il n’y a pas d’étoiles. Le jour est à peine plus clair que la nuit. Nous dormons à la belle étoile dans une vallée au creux des montagnes, pendant que d’autres font le guet. Nos matelas de yoga sont placés en rangs bien ordonnés, à chacun sa place. Nul ne veut boire de l’eau et s’abriter dans les grottes car il s’y trouve une force qui nous transformerait. Mais nous n’aurons pas le choix pour survivre car le vaisseau ne viendra jamais nous chercher. Et plusieurs d’entre nous mourrons.

Ral est un garçon agressif, ni satyre ni serpent mais un peu des deux. Il a des sabots aux pieds et une grande queue recouverte d’aiguilles effilées. Sa bouche est pleine de crocs, comme ses doigts qui se terminent par des griffes. Pour survivre dans ce monde dangereux, il doit être cruel. Et Beryl, la belle et pâle jeune fille aux cheveux bleus, a peur de lui. Elle est si douce et gentille que Ral doit la protéger et sa violence la terrifie. Malgré tout, sans Ral elle ne pourrait survivre. Peut-être qu’elle ne désire pas vivre dans un monde où l’on doit devenir méchant pour trouver sa place. Ral recherche ses racines. Il croit que son peuple descend des dieux et il suivra l’eau du changement jusqu’au plateau où elle prend sa source. Il y retrouve la demeure de la magicienne, belle comme Beryl. Mais quand celle-ci plonge dans le lac, elle devient une créature de fiel, aigue et ridée, pleine d’aspérités coupantes et tranchantes. C’est la mère de Ral et elle cache ses membres décharnés sous une ample robe bleue qui recouvre la trace de ses pas jonchées d’ossements. La créature retourne vers un vaisseau spatial échoué à demi enseveli dans le sol qui constitue sa demeure. Ral comprend que son peuple provient d’une ancienne colonie d’humains échoués sur la planète et perdus à jamais.

Je suis dans le niveau vitré tout de cristal au centre d’un immense gratte-ciel. Je suis mal vêtu, je porte mon linge d’atelier et je suis nue bas. Je me demande si les gens ne seront pas insultés de me voir ainsi. Mais d’un autre côté ça ne me dérange pas vraiment car personne ne fait attention à moi. Pourtant, je viens de sauver la vie du président et nous attendons la cérémonie célébrant son retour. En attendant, c’est plein de touristes et je m’embête. Je veux aller me promener au niveau inférieur mais il est terriblement plus bas et les escalators descendants ne fonctionnent pas. Je dois me résoudre à descendre à pied et j’arrive dans une gigantesque librairie. Sur les présentoirs des produits vedette je trouve la trilogie de Ral et Beryl. Il y a de très belles illustrations presque à chaque page et c’est une histoire pour public adolescent. Le premier volume s’intitule : La vie. Le second : Pour la vie. Et le dernier : Pour le corps.

Je comprends que pour vivre, il faut aimer la vie. Et pour aimer la vie, il faut aimer son corps, ce qui me surprend un peu. J’aurais cru que le plus important serait d’avoir un esprit en santé. Je réalise alors qu’un esprit sain aimant son corps aimera aussi la vie.

mercredi 4 janvier 2012

Tatanka Buddha


Huile sur toile
juin 2011
16" X 20"

Une peinture inspirée par ce rêve. Une fusion des mythologies avec des chakras.