mercredi 21 décembre 2011

La visite virtuelle



Nous passons lentement à travers la membrane médiatique. Il faut faire des gestes fluides pour entrer tout en douceur, sans la percer. Elle nous mène jusqu’à un univers virtuel. Un nouveau monde, sauvage et inexploré.

Il est possible d’y rencontrer des gens qui seraient trop éloignées géographiquement pour que nous puissions les voir, et de leur parler face-à-face. En pénétrant dans la membrane, nous acquerront une identité virtuelle que nous ne pouvons pas contrôler. Elle se modèle selon notre culture, nos actions, qui nous sommes et comment nous agissons… Je suis un homme roux, mature, barbu, en habit gris et cravate bleue. Mon client a l'apparence d'une jeune femme blonde vêtue de blanc (mais dans le fond je sais que c'est un homme asiatique).

Elle se fait attaquer par l’un des « feeding animal ». Mais ces animaux ne sont pas supposés être méchants. Ils n’ont été programmés dans cet univers que pour nous tenir compagnie. Nous devrions leurs donner à manger pour nous distraire. Sauf que nous n’avons rien pour lui.

C’est un gigantesque squelette de tyrannosaure qui crache du feu. Soudainement, je suis vêtu de peaux de bêtes, comme un homme des cavernes, et la femme est nue.

Elle déroule le rebord de son verre à café pour en nourrir le monstre. Son café est bleu. Peine perdue, l’animal n’est pas intéressé et les lambeaux de cartons tombent sur le sol. Elle lui tend une branche d'arbre portant des baies et un nid d'oiseau avec un oeuf sur lequel le dinosaure crache du feu. J’arrive par derrière la bête, comme un sauvage, et je l’abas avec ma massue.

Nous mangeons l’œuf cuit par les flammes en réalisant qu’il serait possible de vivre dans cet univers. Nous devenons les premiers colons du monde virtuel, les créateurs d’un nouveau peuple qui ne tardera pas à venir nous rejoindre.

dimanche 18 décembre 2011

Décover #14

Je suis très fière de vous annoncer que j’ai réalisé un de mes rêves en étant publiée dans la revue Décover. Vous retrouverez mes peintures dans le numéro 14.
Et voici quelques photos de notre performance de peinture en direct lors du vernissage.
(Les photos sont de Jean Chaîney, merci beaucoup)





Le vernissage a eu lieu vendredi le 16 décembre au restaurant Soupçon Cochon 5427 St-Laurent, Montreal.
L'exposition se poursuivra jusqu'à Noël.

mercredi 14 décembre 2011

Nu caustique



Je découvre une nouvelle technique de peinture et je m’amuse beaucoup. D’ailleurs (me direz-vous), c’est une chance que je m’amuse parce que sinon…

Trêve de fausse modestie, je suis assez fière de ce premier résultat et c’est bien la raison pour laquelle je vous le montre. Mais j’ai l’intention de faire encore mieux, dans un futur rapproché.

C’est de l’encaustique, de la peinture à la cire. J’utilise les blocs préparés chez Kama Pigment, c'est-à-dire qu’ils sont composés de cire d’abeille et de résine dammar. J’ai donc acheté ces deux simples ingrédient pour fabriquer ma propre peinture car sinon c’est assez dispendieux.

J’ai commencé avec deux outils dont nous disposons tous : un pistolet à colle chaude et un séchoir à cheveux. Mais j’aurais aussi pu utiliser un fer à repasser ordinaire pour fusionner les couches. Et c’est bien d’avoir une plaque chauffante quand on travaille avec des plus grandes quantités.
Je dispose maintenant de l’outil parfait pour l’encaustique, c'est-à-dire un mini fer à repasser à plusieurs embouts. Et j’attends un fusil à décaper comme cadeau de noël :-p

Sur cette petite peinture, je me suis inspirée à mon insu de la technique de Philippe Cognée. Mais c’est un papier ciré que j’ai déposé sur la peinture avant de la fusionner avec un séchoir à cheveux, car je n'ai pas l'intention d'arracher de la peinture dans ce processus. Et ensuite un peu de retouche avec un stylet pour la gravure à linoléum.

J’ai décidé de me mettre à l’encaustique premièrement parce que je suis fasciné par les techniques de peintures ancestrales et que j’adore manipuler la peinture elle-même afin de davantage la connaître et pouvoir mieux la plier à mes exigences. J’ai aussi entendu dire que l’acrylique ne semblait pas tenir ses promesses en ce qui a trait à la permanence, j’ai donc cherché quelque chose qui pouvait la remplacer sans utiliser de solvants toxiques (comme la peinture à l’huile). Mais je n’abandonne pas l’acrylique pour autant, ça c’est sûr.

Et ici je m’adresse à tout ceux qui aiment faire de la peinture à l’huile parce qu’ils aiment l’odeur de l’huile. Personnellement je préfère, et de beaucoup, le parfum de la cire d’abeille à celui de l’huile. Pour une fois, ça sent très bon dans mon atelier.

Je viens de découvrir quelque chose que j’aime beaucoup.

mardi 13 décembre 2011

Ver bouteille



C’est quand il fait mauvais que j’ai envie de ressortir mes dessins de vacances.
Souvenirs des beaux jours où le temps qu’il fait dehors ne représente pas une menace dont il faut se protéger. Quand s’asseoir sur une chaise et regarder la platitude du lac se mirer dans les silhouettes cristallines dont je m’abreuve constitue le seul programme. J’ai voulu l’emporter avec moi pour pouvoir m’y réfugier plus tard, quand le soleil brille tellement loin qu’on n’arrive même plus à imaginer la couleur du ciel.

vendredi 9 décembre 2011

I never draw, I make colors



Un bébé avec une grosse couronne de papier rose dessine un autoportrait dans un cahier à dessin plus grand que lui, posé sur un chevalet. C’est assez réussit.
On lui dit « Chapeau! ».
Son père nous répond : « He’s not an amateur ! ».
Alors on rétorque : « Nous non plus! »
Et le bébé demande la permission de découper son portrait, d’en faire un masque et de le coller sur sa couronne pour jouer avec.

mercredi 7 décembre 2011

Un portepluie



C’est pour supporter la pluie et éviter qu’elle ne tombe.
Car on déteste l’eau qui tombe.
Mais sinon, d’ordinaire, on aime bien.

lundi 5 décembre 2011

Alice

Alice au pays des merveilles
De l’autre côté du miroir
Lewis Carroll
Hachette
ISBN : 2-01-009458.1



p. 232 : « Il avait crié si fort qu’Alice ne put s’empêcher de dire : «Chut!» Vous allez le [le Roi rouge] réveiller si vous faites tant de bruit.
- Allons, vous ne risquez pas de le réveilles, dit Twideldom, quand vous n’êtes qu’un des objets figurant dans son rêve. Vous savez bien que vous n’êtes pas réelle.
- Ce n’est pas vrai! Je suis réelle! Protesta Alice en fondant en larmes.
- Il n’y a pas lieu de pleurer, fit remarque Twideldie : cela ne vous rendra pas plus réelle. »

p.242 : « - Je suis sûre que ma mémoire, à moi, ne travaille que dans un seul sens, repartit Alice. Je ne peux pas, voyez-vous, me souvenir de ce qui ne s’est pas encore produit.
- C’est une bien piètre mémoire que celle qui ne regarde qu’en arrière, fit remarquer la Reine [la Reine blanche]. »