vendredi 27 mai 2011

Les Menvatts



Voici la couverture du numéro 29 de Brin d’éternité.

J’ai fait une peinture mettant à l’honneur une création de Michel J. Lévesque, afin de célébrer la parution d’une BD que j’ai illustrée selon une de ses histoires : « Crime, Menwatt et châtiment ». Cette BD fut réalisée en 2005, exclusivement pour Brin d’éternité. C’est dire si je suis heureuse de pouvoir enfin vous la présenter. Il sera possible la lire sur mon site web d’ici quelques mois, mais en attendant, il vous faut le fanzine.



La peinture sera exposée à L’USINE 106U (160 Roy est, Montréal) pour le mois de juin.
Peinture à l'huile, 36 X 24 pouces.

Voici quelques esquisses préparatoires.







Ainsi que des illustrations de Menvatts que j’ai aussi réalisé afin d’accompagner d’autres nouvelles.


(Archives 2006)


(Archives 2006)

jeudi 26 mai 2011

La civilisation Kappa

C’est une société pacifique, hédoniste, yogi et végétarienne.



Je reçois un nouvel exemplaire du fanzine Horrifique dans lequel un écrivain de mes amis a publié une nouvelle dont nous sommes les principaux protagonistes.

Il se nomme Spider et c’est un spécialiste des explosifs. Son contrat lui demande de faire éclater une montagne. Il place d’abords des tonnes de plastique dans des chambres souterraines séparées les unes des autres. L’amorce est ensuite répartit dans une cellule à un niveau supérieur. C’est préférable pour notre sécurité de séparer les charges.

Il me fait une place dans son habitacle et déclenche la détonation. La cellule protectrice est à peine assez grande pour nous deux. C’est un œuf de verre englobé d’un champ de force. L’explosion nous enveloppe dans un torrent de flammes mais nous sommes bien couverts. Les roches en fusions dessinent des tourbillons de lumière sur les parois transparentes.

lundi 23 mai 2011

Les chevaliers d’albâtre



C’est l’histoire du baron noir qui porte la moitié de son visage dans l’ombre et dont les mains sont en squelettes de métal. Il possède une bague en lion de pierre bleu. Par sa gueule béante, elle disperse un sortilège de sommeil en gaz d’outrenuit ultramarine.

La reine des forêts aux cheveux d’or, femme-biche vêtue de vert, consulte les seigneurs de sa cour pour savoir comment l’arrêter. S’y trouve l’elfe, la jeune-fille chèvre qui joue de la harpe d’écorce aux cordes d’airain cristallin. Tous ceux qui l’entendent chanter sont hypnotisés par la beauté de sa voix.

Elle envoie le messager au bonnet rouge, rouge comme une crête de coq. Avec ses pieds de poule, il court plus vite qu’on ne vole, pour avertir les gens du pays et des royaumes voisins de la menace.

Il doit retrouver les chevaliers-savons de pierres blanches, qui sont les seuls à pouvoir neutraliser le baron maléfique. Mais la princesse pêche à la robe de rose doit d’abords les éveiller.

Elle vit dans une barque qui vogue sur les eaux d’un lac de sirop d’érable dans les jaunes forêts de topaze et de souffre, à l’aube du monde, là où le soleil se lève toute la journée.

vendredi 20 mai 2011

jeudi 19 mai 2011

Un jardin terrassé de flœil



Un vieux lord aveugle est malade.

Il va bientôt mourir mais refuse de léguer sa fortune à sa femme acariâtre et criarde dont la voix suraigüe et éraillée est affreuse. Il veut tout donner à sa fille gentille à la voix douce. Mais la soubrette l’espionne et elle semble se douter de quelque chose.

Elle va tout raconter à sa femme qui lui promet une part de l’héritage en échange. Même si le maître soupçonne que jamais la châtelaine n’honorera son marché, il doit savoir ce que la servante connaît. Avec sa fille, ils l’attachent sur une chaise.

Ils vont la torturer avec un collier en bille de clou chauffé au rouge dans le feu de l’âtre qu’ils vont ensuite attacher à sa cheville.

lundi 16 mai 2011

Je ne sais pas par quoi commencer


Une esquisse pour la fille calamar. C’est aussi un portrait inspirée par une affiche célébrant les 20 ans de Tchernobyl.


Il fait noir partout autour de moi. Je suis plongée dans l’encre de chine. Je ne vois plus rien depuis le début. Et pourtant, tout va bien. J’attends des gens, mais je ne sais pas quoi leur montrer.

samedi 14 mai 2011

Fill this up to me, with me, up to 3 monsters



Je suis propriétaire d’un petit café-bistro-resto. J’ai de longs cheveux noirs et je ressemble un peu à une hindoue. Ce matin, je vais dans une épicerie où ils vendent en gros pour acheter les provisions de mon commerce
Quand je reviens chez moi, mon mari est sur le point de partir au travail. Je le vois pour la dernière fois car, ce jour-là, son édifice à bureau explose.

Les zombies se répandent dans le monde.

Un mois plus tard…

C’est l’hiver, il y a de la neige. Je suis coincée sur une route isolée dans mon auto. Mais au lieu de m’aventurer toute seule en forêt et risquer de me faire surprendre par la nuit, j’ai décidé de me cacher au fond de ma voiture pour attendre au lendemain. J’ai de la chance car un homme croise ma route avec son pickup noir et me ramasse en chemin.

Nous sommes maintenant en plein jour, sur un chemin de terre qui longe une rivière et c’est l’été. Un petit garçon nous accompagne et nous sommes à pieds. Un pickup rouge croise notre route et offre de nous ramasser mais il n’y a de la place que pour moi et le garçon. La valise de la voiture est remplie d’enfants. L’homme doit courir derrière. Les zombies le rattrape et le dévore.

L’enfant et moi sommes seuls à nouveaux. C’est l’hiver encore et nous grimpons une montagne dans la forêt couverte de neige. Une ribambelle de bambins nous surprends et nous encerclent. Ils ont des sacs à dos en forme de peluches d’animaux. Une grande femme aux cheveux courts est leur chef. Elle donne un toutou en forme de tigre au petit garçon blond qui m’accompagne. Elle veut garder le gamin et demande aux autre de me chasser ou sinon de me tuer si je ne veux pas partir. Nous parvenons à nous sauver, l’enfant et moi, pour arriver jusqu’à un quai donnant sur une large rivière, presque un fleuve.

Un bateau vient à notre rencontre et nous allons sur le quai pour embarquer mais c’est encore la femme aux cheveux courts. Je dois me battre avec elle en équilibre sur la jetée et je parviens à la débarquer à terre alors que nous montons dans le bateau à moteur. La rivière nous conduit bientôt dans une marina.

C’est le soir. Un hors-bord prend son corps-mort et les zombies dorment dans la cale alors que des gens font la fête sur le pont. Il y a des guirlandes de lumières suspendues sur les mâts. Nous avançon lentement le moteur au minimum pour ne pas faire de bruit. Un crevettier remonte ses filets pleins tandis qu’on s’appuie silencieusement sur ses défenses de bois.

Un refuge finit par nous accueillir. Le garçon qui nous reçoit me déteste instantanément. C’est un grand maigre aux cheveux blonds qui fume des joins. La communauté peace and love tente de cultiver les joies de la vie pour oublier les horreurs du dehors. Plusieurs personnes fument du pot. D’autres font de la crème-glacée dans d’anciens postes informatiques. Un homme me montre sa création qu’il appelle « vert zombie » car elle est vert pâle à saveur de coconut. Il se fait un cornet deux boules qu’il avale d’un seul coup.

Le chef de la communauté est un homme qui ressemble un peu à un singe, très gentil, souriant. Il a la peau très foncée et les cheveux crépus comme un aborigène. Une soupe blanche qu’il verse sur sa tête lui maquille la peau comme un guerrier. Il dresse ensuite ses cheveux avec application pour se faire un mohawk et le peindre en blanc avec des motifs zigzag tracés à la craie de cire jaune et bleu.

Il fait de la crème de poireau et de la crème de tomate. Mais il ne réchauffe que la crème dans laquelle il fait ensuite fondre des bouts de craies verte et rouge puisqu’ils n’ont pas de légumes.
Il m’embrasse, je l’aime beaucoup.

jeudi 12 mai 2011

The Road

De Cormac McCarthy
Random House, Inc., New York, 2006
ISBN: 978-0-307-38645-8



P.169: “How would you know if you were the last man on earth? he said.
I don’t guess you would know it. You’d just be it.
Nobody would know it.
It wouldn’t make any difference. When you die it’s the same as if everybody did too.”

Il y en a qui semblent reprocher à certains d’avoir une vision pessimiste, noire et grise du futur. C’est sans doute parce qu’ils ont oublié qu’il n’y a pas que ceux qui appartiennent à une classe privilégiée qu’on écoute. Il y a aussi ceux qui travaillent très fort. C’est donc une toute autre dynamique, nos histoires seront différentes car le chemin pour y parvenir est hostile.

McCarthy parle davantage ici de la liaison étroite et vitale entre deux âmes qui s’aiment profondément que des hommes qui auraient œuvrés à leur propre destruction. Il ne s’agit pas ici d’une vision du futur mais de maintenant. Parce que pour avoir un avenir, il faut avant tout vivre au présent. C’est ainsi qu’on dessine ce qui va advenir. En gardant l’espoir, il y aura un lendemain.

lundi 9 mai 2011

I hurt myself today



Je vais visiter une exposition de Mark Prent, avec une amie.
Dans une cathédrale gothique, les sculptures se rassemblent par trilogie, dans les chapelles attenantes.
Les gens sont figés dans des blocs de glaces. Des hommes et des femmes, vieux, jeunes, gros ou maigres, velus et glabres.
«Hurt» de Nine Inch Nails joue en boucle.

Les verres souvenirs de l’exposition sont hauts et étroit. Une prison de verre dans leur pied massif reproduit les sculptures en miniatures.
Dans un coin plus sombre, vers la sortie, nous trouvons des coiffeuses garnis d’un nombre improbables de petits tiroirs, à peine assez gros pour mettre des bijoux, des cravates ou des gants. Sauf qu’ils sont vides. Et les miroirs ne montrent pas de reflet.

À l’extérieure, il n’y a pas de chemin, à peine un peu de ciel bleu. Les murs de la cathédrale se referment sur les arcs-boutants dans un cimetière couvert de mousse et d’arbres tordus dont les racines chevauchent les ruines.
Une tombe est creusée. La fosse est vide. Une rangée de pupitres sur lesquels s’ouvrent des livres de partitions font chorale autour du trou. Il n’y a personne. Parfois, le vent tourne les pages ou s’empare d’une feuille qu’il emporte jusqu’au ciel.

samedi 7 mai 2011

La nuit répondra trois fois



Nous sommes devant la porte des enfers, par laquelle nous devons entrer. Une tranchée de feu nous sépare de ses doubles battants de bois pétrifié cloutés de fer.
La troïka de l'Erèbe veille sur les portails, la sculpture de trois chevaux de fer qui tirent le chariot de Nyx volubile (règne des cauchemars). Ils sont là pour nous servir mais il faut savoir comment le faire.

Avec une chaîne et un grappin que je lance en tourbillonnant, j’attrape l’un des pompons de métal qui en composent le harnais, au niveau de la bride. En tirant la chaîne jusqu’à moi, je fais glisser l’ornement dans un grand bruit d’engrenage de ferrailles rouillées. Et je l’amène de plus en plus près. Il devient la corne-panache de la première monture, composant une étrange licorne fourchue.

En me balançant sur la chaîne comme tarzan, je parviens à prendre un élan qui me propulse jusqu’aux portes, de l’autre côté des flammes. Et je parviens jusqu’à une arrête à peine large comme ma main qui longe le mur pour parvenir à la lourde porte ferrée. Je parviens à l’ouvrir et j’entre aux enfers.

Mes amis, Abe Sapien et Hellboy, sont déjà là. Il n’y a pas d’air respirable dans le Tartare, qu’un miasme de souffre et de cyanure qui nous brûle les poumons. Abe est plongé dans un trou d’eau. Ce n’est pas de l’eau. C’est du pétrole bouillant sur lequel surnage du mercure. Je dois pourtant aller le rejoindre. Mais comme je suis l’âme du feu, ça ne fait pas de différence. C’est comme de l’eau pour moi.

jeudi 5 mai 2011

Poisson- pétrole



Avec de l’encre de calmar.
Exposé à l’USINE 106U (160 Roy est, Montréal) en mai.

Et le rêve que l’a inspiré :

Je veux montrer à mon copain le film d’une amie qui fait du Bharata natyam.
Elles exécutent des figures de groupe entièrement recouvertes d’un liquide visqueux et noir, comme de l’encre de chine ou du pétrole; afin d’imiter des statuettes d’ébène aux ornements dorés.
Les danseuses tournent en équilibre les unes sur les autres dans les airs pour retirent le liquide qui les enduit, ainsi que leurs vêtements jusqu’à ce qu’elles soient presque nues. L’une des chorégraphes, en se roulant sur ses partenaires, ramasse toutes les hardes souillée dont on la ligote comme une momie. Elle s’alourdit tellement qu’elle ne peut plus bouger et tombe à plat ventre sur le sol.

lundi 2 mai 2011

Squid-girl in squid ink


Exposée à l’USINE 106U (160 Roy est, Montréal) en mai. Oui, avec de l’encre de calmar.

Et un rêve qui à bien rapport :

J’habite dans un grand chalet en bois rond en forme de yourte avec une grosse poutre au milieu. Au rez-de-chaussée, il y a une exposition de peinture avec plein d’œuvres de mes amis, ainsi que les miennes.
À l’intérieur, la lumière chaude et ambrée se reflète sur les billes de bois nues calfeutrées d’étoupe. Les gens sont heureux et souriants.

À l’extérieur, il fait nuit. C’est un marécage inquiétant, la crinière du diable. Des orcs armés d’arcs et de flèches chassent et tuent tout ce qui bouge. Il y a des cadavres et des squelettes ensevelis dans les tourbières. Je dois me cacher sous l’eau avec eux si je ne veux pas me faire capturer ou encore pire. C’est une eau glauque et trouble.

Un de mes amis ramasse ces crânes que l’on trouve dans l’eau pour en faire des œuvres d’art et les vendre. J’aime bien ce qu’il fait, c’est très beau, même si d’habitude ce n’est pas mon genre de chose.

Je rentre chez moi dans notre yourte en bois rond et nous allons dormir. Mes amis ont construit un gigantesque grenier circulaire plein de lits à étages. Le plancher n’est pas très droit mais il y a de la place pour tout le monde et il fait bon.