samedi 28 février 2009

Qu’est-ce qu’on peut bien faire le samedi soir ?

J’ai l’âme à la lune, car je n’ai plus rien à faire.
Hier je suis entrée dans mon atelier à 7 heures du matin, ressortit vers minuit.
(Avec quelques breaks, mais pas assez)
Je voulais m’engloutir dans le travail.
J’avais quelque chose à oublier.
Ou j’aurais voulu qu’on m’oublie.
C’est-ce qui va arriver, moi, je conserverai la honte.




Et ce soir ? Samedi soir ?
Je vais faire du modèle vivant et ensuite je retourne m’enterrer dans mon atelier, plancher sur ma BD.


Dessin inspiré de l’univers de Cadelo.
Je l’ai fait quand la Maison Hantée a fermé ses portes et que je me suis retrouvée désoeuvrée le samedi soir.

dimanche 22 février 2009

vendredi 20 février 2009

Bal combattant

Étoile vaincue, pourtant tu redresses les épaules
Tous les astres n’ont pas de nom
Tu voudrais leur donner le tien
Anonyme en ta demeure



Immobile, geste ou éclat
Trop de surprise dans un seul mouvement
Comme s’il désirait l’absence
Moi je recueillerai vos restes



À l’abris dans un cœur troublant
Elle s’est éteinte avant l’aube
Pour peu que l’on reconnaisse sa trace
Ce n’est pas une heure de bitume



L’oublie prendra ton visage
Un reflet disparu
Ou peut-être un tiers amoureux
Et le reste avec toi




Je ne suis pas parti
Vois comme les repos s’étirent
À l’ombre d’une jambe pendante
Au pied du vide



Les métamorphoses s’accumulent
Mais nous n’iront point
Quand il faut perdre son chemin
Pour retrouver la chimère.


Merci à Martin et Karsten qui ont posés pour nous à l'atelier de modèles vivants en duo à l'espace Ars Longa.

lundi 16 février 2009

Destination

Quand la nuit ils m’éveillent
Par le fracas des étoiles
Pleures et merveilles
S’écoule comme le sang d’une plaie



J’aurai tout donné jusqu’ici
Dans l’espoir de trouver
J’aurai surtout voulu durer
Ou au moins survivre

Mais la route est longue
Et le but est distant
Certes il est.

dimanche 15 février 2009

Spitwhite



Il est si beau de s’écouter
Parler de l’air du temps
Parce qu’on a rien d’autre à dire
A la télévision
Nous sommes un peuple aveugle
Qui renie sa propre culture
Quand il achète une reproduction entoilée de Manet ou Renoir
Et la même musique qu’on entend partout.
Spit White
Crachez sur les artistes
Crachez bien
Crachez blanc
Car nous ne sommes que des rêveurs
Parlez SRAS, Virus du Nil, Listériose
Que ce soit la peur de l’autre
La peur de l’homme
Parlez-nous de la crise, du terrorisme
Nous sommes un peuple peureux
Mais fort capable d’apprécier l’importance des whippets
Ou de Star Academy
Spit White surtout
Car vous êtes notre salaire
Spit White vraiment
Puisqu’il faut détester son travail pour être payé
Spit White all over
Pour tous les artistes jaloux du succès des autres
Crachez sur nous
Car nous ne travaillons pas
Traitez-nous de contre productifs
Dites-nous qu’on pue
Spit White
Car vous êtes beaux
Vous êtes forts
Vous êtes ordinaires
Tous pareils
Vous crachez tous de la même couleur
Crachez pur
Propre
Payant
Peut-être bien même en français
Mais comme tout le monde, au moins.
Ah !
Spit White
C’est ça qui est ça
Juste pour vous dire
L’éternité d’un jour sans pain
Voir le soleil se coucher dans l’atelier
Où on l’a vu se lever
Entendre rugir la louve
Et crier avec elle
Vous raconter, peut-être
Que vous pourriez êtres heureux
C’est votre choix
Vivez donc sans couleurs
Si c’est ce qui vous importe tant
Moi
J’irai cracher sur vos tombes.

Merci Michèle Lalonde et tout les autres dont je me suis inspirée.

samedi 14 février 2009

Je ne sais pas

Je ne sais plus
Je m’emporte
(Ou/Où)
Tu m’emporteras



La baigneuse me regardait sous la douche, avec ses lunettes.
J’ai vu son ventre qui portait dix milles visages.
Jusqu’à ses cuisses fleuries d’opaline.



J’ai rajouté la jupe en mettant mon manteau.
Comme un gros sac orange plein de feuilles mortes.
Il pleuvait tant que mon habit de neige est devenu transparent.



Quand la glace tombe du toit jusqu’au mois de juillet.
Il y aura une tempête de neige au mois de mai.
J’ai hâte de sortir mon vélo.



Courir ou couler, suivre les bulles jusqu’aux oiseaux d’ors.
Ceux qui dansent du ciel sur les vagues.
Quand l’œil remonte jusqu’à la surface.



Froide comme une chair de poule qui goûte le chlore.
Seule comme un noyé nage sur le dos.
Et si… tu pouvais me tendre une serviette.

Merci à tout ceux qui m’accompagnent.

Séance de modèle vivant à l’AIIQ. Merci à Julie qui a posé pour nous.

dimanche 8 février 2009

L’œil voyeur

Quand je dis aux gens que je vais dessiner des modèles vivants au moins une fois par semaine depuis bientôt dix ans, on me regarde toujours avec un petit air salace.
Quand je dis que je pose nue aussi parfois, les propositions fusent…

Finalement, je ne le dis pas.
Le corps humain est une merveille de beauté, peu importe sa forme.

Est-ce qu’on est vraiment jugé davantage en dessous de nos vêtements que sans eux ?
Voici mon corps, il est comme ça, et c’est le mien. Vous le prenez tel qu’il est. Si vous ne voulez pas le voir, c’est simple, regardez ailleurs.
Oui mais…
Mon regard est attiré par…
Par…



Par quoi donc ?
Ne manquez pas notre exposition érotique à l’USINE 106U pour tout le mois de février.
Cette peinture est ma pièce maîtresse (3 X 4 pieds).

vendredi 6 février 2009

3 ans sur le dos d’une tortue

J’ai fais ce rêve l’autre jour…

C’était la fin de l’hiver dans une ville détruite du moyen-âge. On y voyait que des bancs de neige fondue, grise, sale et lourde. De la glace, de la slush, du calcium et du sable partout.
Une lumière glauque diffusée par un plafond de nuage uniformément terne. Aucune habitation encore sur pieds. Seulement quelques poutres fendues émergeant des monticules enneigés. Un défilé festif parcourt les rues malgré le froid. Une dame joue d’une flûte de fer. Mais son instrument est si froid qu’elle prend un mouchoir pour se protéger les doigts.



Nous désirons partir de cet endroit. J’ouvre une trappe dans le sol et nous sautons.
Arkvaender et moi sommes maintenant sur le dos d’une tortue. Autour de nous, c’est le vide sans fin. Pour parvenir jusqu’à la dimension supérieure, l’univers le plus proche, il nous faudra tomber trois ans dans ce vide. Que faire en attendant, tous les deux seuls sur le dos d’une tortue ? On a décidé de faire des enfants.

dimanche 1 février 2009

La cache miséricorde

C’est un étui de cuir doublé de soie que la sororité des épaves gardent contre leur sein. Elles contiennent la relique des cœurs noyés, ces larmes qu’on aurait tant voulu pleurer.
Recueillir la rosée des fleurs funéraires lorsqu’elles se fanent. Avec un peigne d’os sculpté à la base des cages thoraciques d’enfants mort-nés.




Elles auront sacrifié leurs mains pour des dentellières sourdes, à applaudir quand l’aiguille touche le cœur. Elles auront donné leurs corps aux hommes avides, simplement pour habiller le vide. Mais jamais, elles ne pourront aimer autant que moi, lorsque mes espoirs recherchent l’obscurité.