dimanche 28 février 2010

MANDRAGORA

I, la Mandragore, Soblevsky et Anathéness sont sans doute des personnages que je vais trainer toute ma vie. Je raconte leur histoire dans Mandragora, une BD en quatre volumes que j’ai publiés successivement entre les années 2002 et 2004. Madragora tome I est en fait le résumé du Nocte-O-Dragore, une BD de 75 planches que je vais aussi bientôt mettre sur mon site web. J’aurais pu commencer Chimeris en résumant Le Note-O-Dragore et Mandragora mais… ça commence à être long. Ce n’est pas nécessaire pour comprendre Chimeris. Mais si ça vous intéresse, c’est maintenant disponible dans la section MANDRAGORA de mon site web.



Voici ma planche préférée de Mandragora. J’aurais aimé en mettre une avec I, la Mandragore, Soblevsky et Anathéness mais je me suis rendue compte qu’ils ne sont jamais ensemble tous les 4… et c’est sans doute la raison pour laquelle ils ne réussissent pas à bien s’entendre.

vendredi 26 février 2010

Corneille en échelle

Je suis en chine dans une file de réfugiés qui attendent à l’entrée de la cité interdite. Une punk chauve et diabétique est toute bleuit, les lèvres noires, gravement malade. Elle est allergique à l’insuline. Une infirmière vient rapidement lui faire une piqûre avec une autre sorte d’insuline hypo-allergène et elle guérit miraculeusement.

(Dessin automatique 2005)


Dans le grand temple, on me donne une fleure blanche, des perles et de l’encens que je dois apporter au temple Tao Lao Nittle pour célébrer la mémoire de mes morts. Je me perds dans une ville-boutique chinoises tentaculaires et emmêlées. Les vendeurs ne veulent où ne peuvent m’aider à trouver le temple, ne parlant pas anglais pour la plupart. On finit par tomber sur une vendeuse au visage couvert de poil et de crème à barbe qui accepte de nous indiquer le temple si on la rase. Ne sachant pas le faire, je le demande à mon amie japonaise. Pour nous remercier, la vendeuse donne un costume de plumes noires et des échasses à mon amie, ainsi qu’un fusil déchargé en forme d’éléphant hindou.

(Dessin automatique 2005)

Mon amie, qui ne sait pas marcher avec les échasses, le fait quand même dans l’espoir de trouver notre temple. Mais on nous indique qu’il est juste derrière nous. C’est un parcours de sculptures musicales, un labyrinthe pour les enfants afin qu’ils puissent apprivoiser leur deuil par le jeu. Je vais à la sculpture en forme de château où j’agite des billes et des cloches en brûlant mon encens, et je prie pour mes défunts. J’y trouve un dinosaure en peluche laissé par un enfant pour son petit frère afin qu’il puisse jouer avec dans l’au-delà.

(Dessin automatique 2005)

dimanche 21 février 2010

Ermeleuterpe



C’est la nymphe Mélatonis, une petite muse mineure des musiques inférieures. La camériste d’une nymphe alcoolique et du troisième œil. Ou synesthète des débordements de patente. Celle qui fut peinte sur les fresques mésozoïques durant les bacchanales chtoniennes. On la retrouve notamment dans les traditions saturniennes des chœurs pictographes. Un tropisme édulcoré d’expressionisme compulsif.
Une chanson d'automne pour un hiver perdu.

vendredi 19 février 2010

Rouski Yazik -V















Modèles vivants à l'AIIQ, le mardi soir de 19h30 à 22h30. Merci aux modèles.

mercredi 17 février 2010

Castiglionatz Rafonhtelone



Je suis dans un gigantesque champ de quenouilles. Elles poussent bien ordonnées dans des canaux qui se croisent et s’entres-croisent, créant un vaste réseau circulable. Les sentiers sont bornés par des autels et des idoles hindous s’élèvent à chaque carrefour. Il fait chaud et humide. Certaines zones sont soufflées, les quenouilles sont couchées sur le sol et il est possible de voir les rhizomes.

Une femme hindoue et sa fille se promènent avec un oiseau gigantesque aux grandes ailes de plumes bariolées. Sa tête et son cou sont bleues comme un paon. Elle a des dents et des griffes acérées. C’est une sorte d’oie. Elle vient vers moi et me parle, me dit qu’elle se nomme Sophia-Noma et pose sa tête contre mon cou. J’ai peur un peu au début mais nous nous apprivoisons.

Un groupe de touristes chinois vient nous prendre en photo. Parmi eux il y a une femme avec une tête d’enfant bonze qui porte une robe en pétales de fleurs blanches et roses. Un chinois dépose un lézard joufflu blanc aux pointes roses sur ma tête. Cela fait peur à l’oiseau. Il choisit de faire le mort et m’entraine sur le sol en tombant.

Les touristes s’en vont. L’oiseau court blottir sa tête sur les genoux de la femme hindou, je crois qu'il m’en veut. Je demande à la femme ce qu’elle fait dans ce temps-là. Elle secoue la tête en disant qu’on ne veut jamais la prendre en photo.

samedi 13 février 2010

Voyage temporaire

-Estelle Stelelle-

Un petit garçon de l’époque de la nouvelle France voudrait être grand tout de suite car il aime beaucoup sa maîtresse d’école. Elle est très douce avec lui. Il est assez doué. Il voudrait bien qu’elle l’embrasse mais elle lui rend son livre d’école avec une bonne note. Tout timide et très triste, il lui donne son trésor : des papiers de bonbon brillants, avant de se sauver pour devenir coureur des bois.

(Archive 2007)


On construit un refuge pour les indiens qui deviendra l’hôpital Ste-Victoire. Ce sont des arches, des armatures et des murs déconnectés suspendus dans des arbres. Et les indiens nous méprisent car ils croient qu’on se moque d’eux. Je dois me m’abriter dans cette réserve qu’on vient de leur construire car c’est la guerre. Mais les soldats coupent les arbres pour alimenter leurs fournaises à vapeur. Le feuillage, s’il me cache des avions, ne me protège pas des balles.

(Archive 2007)

mercredi 10 février 2010

Violetta Iranawhe



Il lui disait : «Regarde, elle fait ton portrait. C’est parce que tu es jolie.»

dimanche 7 février 2010

Aporie du sommeil

-études de contrastes de couleur (acrylique)-

Il y en a qui jettent des bouteilles à la mer, avec un message. D’autres abandonnent des bouteilles dans le désert, avec un fusil dedans ou une main coupée. Un de mes amis les collectionne. Pour les ouvrir, il tranche le goulot avec une lame de rasoir.

Archives 2005 contraste chaud/froid


On a l’impression que notre héros pourrait jouer pour nous mais c’est impossible car il est prisonnier du lit pliant jaune. Nous chevauchons des billots et la maladie nous a rejoints. On ne peut rien y faire, c’est impossible de trouver les toilettes, je crois qu’elles n’existent plus.

Archives 2005 contraste de complémentaires


Notre voisin est étrange. Nous ne voyons de lui que son nez, ses yeux et la bouche. C’est un homme dimensionnel, il existe dans une dimension plus vaste que la notre, nous ne pouvons pas le voir complètement.

Archives 2005 contraste de quantité et qualité


Ces trois dessins sont en fait des petites reproductions (exécutées en une nuit) d’un devoir terminé une première fois à la gouache sur des feuilles d’environ 11’’X14’’ et qui ont été volées en 2005… avec le très beau portfolio de cuir qui les contenait. Si vous reconnaissez ces œuvres, essayez-donc de vous faire pardonner!

mardi 2 février 2010

Le cylindre de confinement et la rose du cœur qui pleure



Je suis en moto sur l’autoroute. À chaque fois que je croise un camion 10 roues, j’ai peur d’être soufflée en dessous. Un fourgon perd sa grosse toile de jute qui vole jusque dans le terre-plein. Une police lui donne une contravention mais le camionneur va le piquer dans le ventre avant de cacher son corps sous la toile.

J’ai tout vu. Le policier poignardé appel du renfort et ils me poursuivent pour me tuer. Ils doivent éliminer le témoin que je suis. Je me sauve et je panique, où trouver refuge?

J’arrive jusque dans un centre scientifique d’études spatiales où on expérimente la vie en isolement dans le but de savoir comment vivre sur des planètes inhospitalières. Ils m’accueillent comme sujet d’expérience. Je ne pourrai plus jamais sortir de toute façon puisque ma vie est en danger à l’extérieur, je suis pourchassé. Mais je ne sais pas si je vais être capable de vivre dans de telles conditions, même avec le secours de l’art.

Le scientifique en tête du programme me dit que je serai la troisième femme à tenter l’expérience. Notre habitation est un grand cylindre télescopique dans une atmosphère confiné. Il y fait des expériences sur les implants cervicaux et sous-cutanés micro-informatique pour nous aider à contrôler nos sensations.

La grosse voisine nous appelle et laisse un message sur le répondeur téléphonique. C’est la fête des fleurs. Tous les enfants de la guerre et du tiers-monde sont invités à dessiner une fleur et à l’accrocher sur les murs. Je veux faire une fleur moi aussi, même si je ne suis plus une enfant. Je dessine une rose qui pleure dont le cœur a la forme d’une bouche qui hurle un grand cri de souffrance. Mais je n’ose pas la mettre sur le mur. Je la garde dans ma poche et j’ai honte.