jeudi 23 juillet 2015

Étude clinique




Une dame qui vit dans le ciel se nomme Ellie. Elle a deux filles jumelles : Elire et Ella.

Nous participons à un sondage de consommateurs.

Les chercheurs nous présentent des bouteilles de liquide froid déposées sur une table où il fait chaud et humide. Les contenants font de la condensation et dégoulinent sur le bois du meuble. Il nous faut indiquer la bouteille qui nous émeut le plus et à quoi elle nous fait penser.
Par exemple, nous avons une bouteille de savon, une bouteille de lait, une autre de sang et une dernière d’alcool isopropylique.
Les larmes de condensation sur la bouteille de sang me font penser à la guerre et à un enfant qui pleure. Je vois des vaches amaigries dans des champs et des bêtes à l’abattoir quand je regarde la bouteille de lait et l’alcool à friction projette sur moi une image de pollution et d’océans remplis de plastique. Le savon par contre ne m’évoque rien d’autre que l’idée de laver mon linge sale.

dimanche 19 juillet 2015

Il est dans un gros sac ziploc



Je suis dans une classe, à l’école et on nous demande de faire un test pour savoir quelle est notre couleur de magie. Je fais le test et ça me donne jaune. Je suis déçue, je ne raffole pas du jaune. Il me semble que j’aurais préféré bleu. Je me réconcilie à l’idée en pensant que je suis comme le roi de jaune vêtu. Je voudrais dessiner la magicienne jaune mais notre professeur ne veut pas. Il demande que nous écrivions son histoire à la place.

Un ami arrive et détruit toute mes choses, ça me dégoûte et j’ai juste envie de m’en aller. Mon copain vient me chercher. C’est le printemps, il y a de la slush dehors et le ciel est gris. Je suis vêtue comme une métis, avec un manteau à franges et des mukluks. L'autobus nous amène dans le vieux Québec. 

Nath*, mon copain, donne un cours de moulage. Mais il n’a pas de méthode alors ça mélange tout le monde. Ça fait beaucoup de théorie et les gens ne suivent pas. Je lui dis d’appliquer la méthode scientifique à son enseignement, comme ce sont des ingénieurs qui suivent son cours, ils comprendront mieux.
C’est ça les cours de magie.

Avec deux de ses élèves qui sont particulièrement doués, nous faisons des tableaux pour classifier tous les plastiques, caoutchouc et résines utilisées en moulages. Nous identifions les colonnes : « pot life », « curing time », duretée, élasticité, catalyseur…

Ces deux élèves ont un ordinateur qui se nomme « Magus ». et un fils qui étudie avec nous. 
 
Bien des années plus tard, nous sommes maintenant installés dans le dernier étage d’une bâtisse commerciale. C’est la nuit et nous attendons le fils au rez-de-chaussée. C’est inquiétant car nous voyons que les gens sont devenus des zombies. Ils s’approchent, et le fils n’arrive toujours pas. 

Quelqu’un vient enfin nous le porter. Il est dans un gros sac ziploc à poignées. Mais la personne qui l'amenait est restée pris dehors et nous avons tout juste le temps de fermer les portes coupe-feu. Sauf que ça ne sert à rien. Les zombies réussissent quand même à entrer. Nous montons les escaliers en courant et à chaque étage nous refermons les portes isolantes sur le pallier. Mais les zombies nous suivent toujours. Ils nous talonnent de près. Nous traînons toujours le fils dans le sac, jusqu’au dernier étage de la bâtisse. 

L’ordinateur Magus est devenu tellement grand qu’il couvre l’étage au complet. Il a plein de périphériques, imprimantes, scanners… Je grimpe dessus et je saute d’une machine à l’autre pour échapper aux morts-vivants. Quand je dis adieu à l’ordinateur. Il me répond avec une voix mécanique qui semble faible et fatiguée. J’ai dû l’abimer en sautant dessus. 

Juste avant d’atteindre l’escalier qui mène sur le toit, où une navette m’attend, j’entend mon collègue qui dit que quelque chose n’est pas normal. Le sac est trop léger et au travers on voit les yeux du fils. Ils sont tout noirs et fixes, comme s’il était mort. J’ouvre le sac et, à ma grande terreur, je vois qu’il n’y a qu’une tête dedans. Je suis aussi triste et déçue car je vois maintenant que leur fils n’atteindra jamais le huitième niveau de magie, le niveau nucléaire.

*Ce n’est pas son vrai nom, mais c’est un rêve alors on s’en fout.

vendredi 17 juillet 2015

Ça ressemble à un soleil qui va neiger



Nous sommes un groupe de pèlerins un peu éparpillés et marchons tous vers la même direction dans un désert dessiné avec le style de Mœbius. Au début il y a quelques traces de végétation et un aéroport. 

Un petit garçon noir refuse d’obéir à ses parents, Il boude dans un bosquet. Ses parents tentent d’aller le chercher mais il se sauve en prenant sa sœur par le bras et il court tellement vite qu’elle vole derrière lui. C’est impressionnant de voir une telle force car le petit garçon est tellement maigre, on dirait un enfant du tiers monde sous alimenté, et il lui manque un bras. Je le pointe du doigt et je dis « stop ». Il s’arrête net. Son petit frère, un roux, vient m’embrasser et me dire merci. Ils ne sont pas une vraie famille. Ce sont des extra-terrestres.

Nous marchons toujours dans un désert de plus en plus vide et plat, parsemé de temples dessinés aux architectures fantastiques et  d'animaux chimériques dans le style de Caza, Druillet. Chaque créature possède un reflet attaché à son visage comme une ombre, dessiné de la même façon. Chaque chose, en même temps que leur double, commencent à s’effacer par le bout jusqu’à ce qu’il ne reste que le milieu, comme deux têtes qui s’embrassent. Et hop! On bascule dans l’univers du reflet, on passe de l’autre côté. 

Marge Simpson marche avec nous. Elle regarde le ciel et elle dit : « On dirait que c’est comme quand on regarde le bol de toilette et que ça ressemble à un soleil qui va neiger. » Des visages nous regardent dans le ciel. Il y en a de toutes les couleurs. Chaque figure en bougeant laisse une trajectoire de tête derrière qui lui font une trainée annelée comme un ver (imaginez une brosse d'un logiciel de dessin). Et Marge dit (en parlant des visages dans le ciel) : « Ils n’étaient pas là dans l’univers d’où l’ont vient » Ce qui semble très important.

mercredi 15 juillet 2015

L'oiseau de l'espace

Voici les illustrations que j'ai fait pour le poème: L'oiseau de l'espace
Par Madeleine Hébert
Aux éditions du Vert Polis
ISBN 978-2-9811339-8-4