mardi 28 janvier 2014

Les chiens en vagues de sang déferlent sur la plage



 

Il y a un jeu de Tetris dont les blocs sont des petits personnages. Mais c’est très difficile et je ne suis pas très douée. Passé un certain niveau, on entre dans un tableau bonus où il faut créer et faire exploser une bombe (un peu comme dans "Incredible machine"). Plus la bombe sera complète, plus l’explosion sera belle. 

Le jeu est dans un univers 3d où on ne contrôle qu’une seule direction : par en avant. Et on se promène dans une décharge incolore et nappée de brume. La bombe est un robot "Pizza worm" qui se promène en flottant (et qui dit "miom!")  auquel on doit ajouter de plus en plus de pièces en les pigeant dans les détritus. Le serpent s’agrandit et ne doit toucher à rien ni à lui-même comme dans "Nibbles". Je ne pourrai le faire exploser que lorsqu'il aura atteint le maximum de sa grandeur, pas avant. Je suis bien certaine de n’avoir rien oublié mais je ne trouve pas la touche sur le clavier pour appuyer sur son nez. Alors j’y vais moi-même. 

Mon explosion crée un grand nuage de fumée blanche qui prend la forme d’un torse de femme, lequel se déchire pour laisser apparaître un grand Ibis verdâtre. L’oiseau s’ouvre et dans son sein se trouve une flèche ensanglantée. Et les gouttes de sang en tombant sur le sol créent une vaste mer turquoise dont les chiens en vagues de sang déferlent sur la plage.

mercredi 22 janvier 2014

Les créatures hors-champs de l'hôtel


C’est la nuit et je fuis dans un marécage gelé, recouvert d’une fine couche de glace. Je suis poursuivit dans la forêt par un sorcier chevauchant un oiseau géant. Une ombre me protège et me prend dans ses bras pour me cacher.

J’entre dans un hôtel victorien inquiétant où tout est sombre. Il semble hanté. Le maître d’hôtel me montre la sonnette d’urgence qui n’est pas dans ma chambre mais sur le palier, sous la main courante de la rampe d’escalier. Et elle ne communique pas à la réception mais à une autre chambre. J’essaie pour voir et ça fonctionne, le locataire me répond. Je sonne une seconde fois pour lui demander s’il pourra m’aider au cas où j’ai un problème, il m’assure que oui. Je réalise que j’ai oublié de lui demander quel est le numéro de sa chambre mais je n’ose pas rappeler une troisième fois. 

Je soupçonne l’intendante de vouloir transformer ma petite sœur en loup-garou. En fait, je l’ai vue le faire. Mais elle se transformait plutôt en larve immense et toute sèche comme si elle était congelée, et orange comme une nouille frite. La nuit j’entends un bébé qui pleur mais quand je sors dans le couloir, je ne vois que le purificateur d’air et je me demande si ce n’est pas ça qui émet les bruits inquiétants. Je trouve que ma sœur a des drôles de symptômes et les gens dans l’hôtel sont étranges. 

Je vois un homme minuscule de dos, la tête tournée par en arrière mais le visage tout noir et inexistant, comme s’il était lyophilisé. Trois personnes le touchent en même temps et il regagne sa taille en donnant de l’énergie aux gens. Je remarque que ma sœur aussi est immobile. Je vais la toucher et la même chose se produit pour moi, j’ai beaucoup plus de force. 

Je sors dans la rue pour trouver des gens à qui je pourrais demander de l’aide. Je vois un groupe de garçons qui veulent jouer à des jeux vidéo. Je sais qu’ils sont déjà allés à l’hôtel mais je ne parviens pas à les aborder. Ils entrent dans une arcade et je vais sur une terrasse manger de la crème glacée fondue au fudge avec des gros morceaux de chocolat. C’est très bon mais ils viennent me dire que je ne dois pas trop en manger car ensuite je n’aurai plus faim. Mais ça m’est égal car je n’ai pas l’intention de manger d’autre chose. 

À côté de moi, il y a un grand écran sur lequel est projeté le jeu vidéo de l’hôtel. L’image est figée sur le gros plan d’une foule. Il me dit que les créatures hors-champs sont les plus inquiétantes de l’univers du jeu par ordinateur. Et il s’en va. Je me rends compte que j’étais comme figée et muette, je n’ai pas pu lui demander son aide.

jeudi 16 janvier 2014

Mauve



Je suis mariée à un vieux Tchétchène et j’habite dans une yourte. C’est la nuit. Je crie et je me débats mais je ne parviens pas à m’enfuir. J’ai le vague sentiment que je ne le veux pas assez et cela me frustre autant que ma captivité.

Je vais voir mes voisins pour qu’ils m’aident à  m’enfuir. C’est Nadezhda Tolokonnikova des Pussy Riot avec une cagoule, et sa fille. Elle me dit que je devrais changer mon nom pour un de mes pseudonymes que j’utilise sur internet. Et je n’en ai pas vraiment envie. Je ne peux pas « unliker » mon mari sur facebook car il m’a fait signer un étrange contrat de mariage composé par lui stipulant qu’en mon nom il m’était interdit de mettre fin à notre relation sur internet.

Je me sauve et je vais traverser les murailles pour sortir du pays. C’est complexe. Il y a pleins de cosaques mais ils me laissent passer. Les couloirs pour traverser le mur sont des labyrinthes alambiqués où il faut glisser, marcher à genoux et parfois dans une gouttière un pied à la fois. Je parviens à traverser et les gardes ne font presque pas attention à moi. On me donne un passeport découpé en rond se dépliant comme un accordéon et un café expresso dans une minuscule tasse de carton toute molle, avec un couvercle et de la mousse.

Je vole au dessus d’un paysage de collines vertes et le soleil est éclatant dans un ciel bleu sans nuages. Mais comme c’est un jour férié, une fête, le ciel est plein d’avions et d’hélicoptères qui trainent des banderoles avec des slogans publicitaires et des QR codes. Il y en a tellement que je me demande comment elles font pour ne pas se rentrer dedans et s’emmêler dans les bannières de autres. Leur ballet complexe me laisse à peine de la place pour manœuvrer et je décide d’atterrir. Je me couche sur le dos dans l’herbe pour me laisser dorer par le soleil qui est tellement fort que je tends ma main devant mon visage pour ne pas m’aveugler et je sens avec délice la chaleur du soleil sur ma paume.

Mais je ne dois pas rester là car quand mon mari s’apercevra de mon absence, il me poursuivra avec des cosaques. Je me lève brusquement et je commence à courir vraiment vite. 

samedi 11 janvier 2014

L'extra-terrestre qui vend des champigons qui explosent




Un homme vient sur notre planète pour nous vendre des champignons qui explosent.

C’est un champignon brun et velouté comme l’intérieur d’une vesse de loup à maturité. Il ne prend que leurs chapeaux qu’il met en tas et sur lequel il lance l’anneau qu’on retrouve sur le pédoncule. La force de l’explosion dépend du nombre de chapeaux et d’anneaux utilisés.

Je suis contre ces champignons mais je suis la seule. J’essaie d’expliquer que l’énergie nucléaire n’est pas nécessairement mauvaise en soit mais qu’il ne faut pas en faire des bombes. Alors les gens m'abandonnent seule pour aller assister aux démonstrations de l’extra-terrestre avec ses champignons.  Mais ils finissent tous par être tellement écœurés par le bruit des explosions qu’ils viennent rejoindre mon camp.

Le capitaine me prend par la main et nous courrons à une vitesse folle sur la piste cyclable qui longe la rue des carrières pour aller jusqu’à la quincaillerie arrêter le gars avec ses champignons. Mais quand nous arrivons sur place, on nous dit qu’il est  à la pointe de l’île. Et comme il a déjà semé plein de champignons à Montréal, au fil de ses démonstrations, il faut les détruire. Le seul moyen de s’en débarrasser est de les faire exploser.

J’essais en déposant doucement l’anneau sur les chapeaux pour qu'ils explosent peu mais ça ne fonctionne pas. Il faut lancer fortement l’anneau pour qu’il y ait  un choc.

Le capitaine mange les champignons et je n’ose pas lui dire qu’il ne faut pas faire ça car les spores vont se répandre. Les champignons poussent dans les arbres comme des fruits et s’il n’y a personne pour les cueillir, ils tombent sur le sol et font tout exploser. Cela va détruire notre planète.

Dans le fond, l’extra-terrestre veut cultiver les champignons  sur notre planète pour la détruire et en faire un grand champ de champignons explosif. Car ils en ont besoin pour faire leur guerre et ne veulent pas les cultiver sur leur propre monde. 

samedi 4 janvier 2014

La pauvre moufette voguait vers la mort




Il y a un dépotoir dans la cour de la maison où je suis et une rivière où il se déverse continuellement pour disparaître vers la mer. Je demande l’heure à l’homme qui habite là. Il compte le temps en regardant des tasses tomber dans l’eau et d'autres débris hétéroclites qui sont suspendus sur une corde à linge.

Il y a une moufette et elle m’arrose dans le dos. Ils veulent se débarrasser de l’animal mais elle ne veut pas s’en aller. Alors ils l’aspergent avec un boyau contenant de l’eau sous pression. Mais la moufette n’attaque plus. Et le vieil homme va mettre la moufette dans une barge d’immondice qui se dirige vers la mer. Je regarde tristement la pauvre moufette voguer vers la mort.

Le vieil homme me demande de l’accompagner sur la mer car il a besoin d’aide pour aller chercher des calmars. Je vois une gigantesque falaise devant nous sur l’eau, vertigineusement haute et disparaissant sous l’horizon dans toutes les directions. Il m’explique que ce sont les côtes de la France car ce pays est situé bien plus haut que le niveau de l’océan.

Il cherche un calmar blanc d’une grosseur bien précise et c’est dégueulasse car il y a des pieuvres partout, l’eau en est saturée, on pourrait presque marcher dessus sans couler. Le vieil homme est en colère car je ne lui suis pas très utile. J’ai égaré son calmar et je le cherche partout autour de moi. Il me demande de me retourner et le calmar est collé dans mon dos. Il est tout écrasé en mille miettes comme si je m’étais couchée dessus. C’est dégueulasse.