vendredi 25 avril 2014

Qu’est-ce que j’aimerais voir de beau?





Deux athlètes font des épreuves sportives extrêmes en téléréalité. Ce sont deux très belles jeunes filles. L’une est mulâtresse et l’autre est blonde. L’épreuve en cours consiste à aller chercher l’autre fille tout en haut d’une échelle blanche dressée à la verticale et qui fait 30 pieds de hauteur. C’est la fille noire qui monte la première pour aller se suspendre en haut. Avec le vent et l’échelle qui oscille, elle semble avoir de la difficulté à atteindre le sommet. Pourtant la jeune fille blonde, mince et gracile comme une gymnaste, n'éprouve aucune misère à ramener l’autre jusqu’au sol en la portant sur son épaule. Elle descend l’échelle avec assurance et rapidité. Les deux athlètes portent des one-piece commandité qui leur recouvre entièrement le corps et même une capuche sur la tête. Cette performance terminée, elles font ensuite des échauffements en suivant une chorégraphie rythmés et harmonisé comme des nageuses synchronisées.

Elles présentent ensuite chacune un projet en arts visuels. La mulâtresse a fait une sculpture que je n’ai pas vue. Et la blonde a construit une gigantesque installation qui se parcoure comme un labyrinthe. Elle doit y accompagner les visiteurs un à la fois. Cela se présente comme une succession de pièces dans laquelle elle recrée des ambiances. 

Comme je sais que je rêve, j’en profite pour voler et transformer ses œuvres en décors superbes. Je me pose la question :  «  qu’est-ce que j’aimerais voir de beau? » Et je le crée ou le transforme. Les petites lianes en bouchons de liège fabriquées par l’artiste deviennent une vaste forêt de bambous jaunes à perte de vue. Et je vole ensuite au dessus d’un vaste plateau recouvert de gigantesques gemmes bleu comme de l’eau et parsemé de prismes opaques noirs et blancs. Les pierres se transforment peu à peu en océan turquoise cristallin au travers duquel je vois d’immenses tunnels parfaitement circulaires recouverts d’algues qui ressemblent à des petits tentacules vivants. 

J’arrive sur la plage et je veux plonger mes mains dans le sable chaud. Mais une vague glaciale vient me fouetter de son écume. Je remonte sur la plage apique mais la marée est si rapide qu’elle me poursuit. Et le sable blanc qui est dur devant moi devient tout mou quand l’eau me rejoint. Je grimpe et je grimpe mais l’eau est toujours sur le point de me recouvrir. Et j’arrive finalement jusqu’à une cuvette. Les vagues me laissent un peu tranquille et je peux me coucher pour regarder le ciel nu et chaud. La vallée se remplit de mousse pour devenir une clairière. Une forêt claire et verdoyante marche jusqu’à moi et m’entoure. Un jeune homme vêtu comme un français de l’époque des mousquetaires passe devant moi à une vitesse inouïe pour disparaître dans la futaie car il chausse des bottes de sept lieux.

Je reviens dans la réalité, à la fin de l’installation de l’athlète blonde. Il y a une sculpture de laine verte comme de la mousse mais infiniment douce, imitant une peau de lion. D’autres personnes font la file pour visiter l’installation et on se plaint que cela prend trop de temps, 45 minutes par rapport à 15 minutes pour regarder la sculpture de la fille noire. C'est pour ça que la blonde a perdu.

samedi 19 avril 2014

Les algues ne me laisseront pas peindre





Je mets des plantes aquatiques dans mon atelier. Il y a un grand bassin. Elles poussent très vite en faisant un réseau de rhizomes qui remplissent tout le volume d’eau disponible. Une des mes amie est émerveillée et elle en veut elle aussi. Je lui donne quelques pousses. Les plantes envahissent la cuve et leurs longues feuilles grasses qui flottent à la surface de l’eau sont si denses que je peux marcher dessus. Comme mon eau stagne et qu’elle pue, je veux enlever la végétation. Je sais que pour m’en débarrasser définitivement je devrai tout arracher et creuser profondément dans la vase pour ensuite tout brûler. Et les algues ne se laisseront pas faire.

Je dois faire une murale sur le garde fou en fer forgé d’un balcon au dixième étage. Mais j’ai le vertige et je ne veux pas voir en bas. Alors un de mes amis colle un grand papier sur le grillage pour me masquer la vue pendant que je peins. Mais c’est plus fort que moi, je dois voir. Je me dis qu’une fois que je saurai et je n’aurai plus envie de regarder et je pourrai peindre en paix. Mais le vent est si fort qu’il m’aspire et me colle contre la rambarde, je n’arrive pas à peindre.

Je retourner dans mon atelier pour aller chercher mon matériel mais les algues veulent s’emparer de moi. Je parviens à prendre l’essentiel avant que les algues ne m’attrapent. Je leur lance des roulettes de ruban adhésif pour les éloigner, du scotch tape et du tape électrique, et elles retournent se cacher dans l’eau. J’écris une lettre et j’espère qu’on la retrouvera après ma disparition, dans laquelle j’écris qu’il faut brûler les plantes pour les détruire.

Il y a aussi un lac dans la seconde partie de mon atelier et je dois passer par là pour sortir, mais il ne semble pas y avoir de plantes. Je marche dans l’eau qui monte jusqu’à ma poitrine. J’ai des petites toiles entreposées ici que je veux aller chercher avant de partir. Elles sont inachevées et certaines ont des motifs horribles, je veux les recommencer. Mais les plantes parviennent à me saisir sous l’eau et m’aspirent vers le fond, même si je ne les vois pas. Je suis bloquée, je ne peux plus avancer. Je suis entraînée vers les profondeurs et je disparais dans mes peintures. 

Plus tard, lorsque des peintres regarderont mes œuvres, ils pourront me voir à l’intérieur et il me sera possible de leur parler de ma technique et de mes secrets.

dimanche 13 avril 2014

Un futur d’après la bombe





On va dormir à la belle étoile mais un vol de pigeons passe au-dessus de nous. Ils sont tellement nombreux, on dirait qu’ils sont des milliards et si dense qu’ils forment des nuages dans le ciel. Et ils nous chient dessus, ça tombe comme de la pluie et à la fin on est tous recouverts d’une croûte immonde.

C’est un futur d’après la bombe. Il n’y a plus personne à l’extérieur. Tout est pâle, détruit et poussiéreux, recouvert de nombreux tags en peinture aérosol de toutes les couleurs. Le ciel est sans nuage et le soleil plombe cruellement. Il n’y a même pas de vent et la chaleur est insupportable. Les gens riches vivent dans une ville souterraine climatisée qui est un luxueux centre commercial.

Je voudrais aller au cinéma. Comme ascenseur, il est possible de prendre des accoudoirs en tissus sur l’extrémité de laquelle des boutons (comme dans les avions) nous permettent d’identifier le niveau que l’on souhait atteindre. Mais il est impossible de monter plus d’un étage à la fois. C’est un mode d’ascension assez dangereux car ce n’est après tout qu’un espère de coussin long qu’on agrippe sous le bras et qui nous transporte dans les airs. J’ai atrocement le vertige mais je préfère prendre ça, j’ai l’impression de voler. Au dessous de moi, je ne vois pas le sol tellement il est loin. Je trouve un accoudoir dont le moteur anti-gravité ne fonctionne plus et je l’amène à l’hôtesse de l’accueil pour qu’il soit réparé car c’est dangereux. En effet, pour activer le moteur qui nous fait flotter, il faut d’abord se jeter dans le vide. Donc si le moteur est brisé, la seule façon de le savoir est virtuellement de s’écraser avec. 

Je vais voir un bar laitier où ils servent des milk shake et des smoothies à la crème glacé. Il y en a aux guimauves, au chocolat, caramel etc. Cela semble très populaire puisque tout le monde en a. Mais ce n’est clairement pas pour moi car je n’ai absolument pas les moyens de m’en payer un. Et à la fois je suis sidérée par tout cet étalage de luxe. 

Je retourne jusqu’au stationnement, dans les niveaux extérieurs et je sors à l’extérieur. Mon copain et moi entrons dans un vieil immeuble tout pourri. Il n’y a qu’un vieux bonhomme qui l’habite et il dit qu’il m’a connu dans le passé bien que je n’en ai absolument aucun souvenir. On lui montre nos trouvailles et il nous dit qu’il pourrait nous les échanger contre un filtre à eau perpétuel qui ressemble à une longue barbe en laine d’acier. Pour la faire fonctionner, on trempe une extrémité dans l’eau et on aspire par l’autre. 

Pendant que mon copain va la tester dehors dans des flaques d’eau, le vieillard me dit de regarder les films enregistrés par ses caméras de surveillance. Je devrais m’y voir plus jeune et m’entendre crier. Et j’ai un peu peur de ce que je vais trouver. Le film montre les couloirs de la bâtisse qui sont dégueux, la peinture écaillée, la moisissure qui grimpe, les murs décolorés et recouverts d’écritures malhabiles. Un groupe d’enfants déguisés pour l’halloween circule dans les corridors. Déguisés… c’est vite dit. Ils se sont enveloppés dans des gros papiers blanc attachés par des ceintures de tissus colorés. Ils ressemblent au mieux à des gros hot-dog ou des sandwiches roulés. L’une d’elle, la chef, s’est fabriqué une forme d’uniforme de ninja qui ressemble à un habit de Taekwondo avec une ceinture bleue. Elle porte des tresses, comme moi et elle me ressemble mais ce n’est pas moi.

 Un de nos amis, qui vient d’ailleurs, dit qu’il n’irait pas dans le sous-sol. Et justement on décide d’y pousser le débile de la gang. Il est tout enroulé dans du papier comme Leto le vers des sables. Il déboule les marches jusqu’en bas. C’est sombre, il n’y a pas de lumière et les murs sont encore barbouillés de tags. Il entend des pas lourd et une respiration rauque derrière lui. Il réussit à remonter l’escalier avec des petits cris aigus, la bête est derrière lui, dans l’ombre mais on ne la voit pas, pas encore. C’est une histoire de Stephen King et c’est normal qu’on ne voit pas la bête tout de suite. Je crois que certains enfants l’ont vue par contre. Mais pas moi. Pourtant, le vieillard m’a dit que je m’entendrais crier sur la vidéo. 

Je retrouve mon copain qui teste la barbe pour filtrer l’eau dans les ruines désertes d’un ancien magasin à rayons. Il y a encore des vieilles poupées Barbies dans leur emballage. Il est optimiste que ça va finir par fonctionner mais j’en doute. Jusqu’à présent, il n’a réussit qu’à humidifier un petit bout de la barbe. 

Quand je sors dehors, je vois un beau chat bleu pâle au poil lisse et soyeux. C’est un cyclope. Sur son front, son œil unique est rose.

mardi 8 avril 2014

C'est ça quié ça

La biére de Montréal
Collage et gouache sur panneau
9" x 9"
Avril 2014

Une autre oeuvre que j'ai fait pour notre exposition sur le thème de la nourriture au Repaire des 100 talents.

jeudi 3 avril 2014

L’un des vampires tue ma sœur


Je suis dans un autobus scolaire qui roule en plein désert sous un soleil de midi. Ma sœur et deux vampires m’accompagnent. Je suis entièrement vêtue de rouge vibrant style élisabéthain, avec une volumineuse perruque frisée et le visage fardé très blanc. 

L’un des vampires tue ma sœur et se nourrit de son sang. Comme on s’y attend, il semble rajeunir. Il veut ensuite me tuer moi mais son collègue lui dit de m’épargner. Il lui offre à la place de tuer ses deux frères à lui, qui sont deux tortues géantes à tête de chien, un peu comme la « mock turtle » d’Alice au pays des merveilles.