samedi 20 mars 2010

Soubrette secrète


(Archives, métro 2007)
Je suis une femme de chambre agent-double dans un hôtel de luxe. Je dois surmonter plusieurs épreuves pour réussir ma mission. La première est de recevoir un appel téléphonique sans être localisée. Mais je ne trouve jamais d’endroit pour me dissimuler. Il n’y a même pas de toilettes privées. On me transmet une petite musique électronique par mon cellulaire et je dois trouver une semblable mélodie pour l’envoyer en réponse. Des enfants jouent au Game boy dans un couloir, c’est la trame sonore de leur jeu. Je l’enregistre avec mon téléphone. Mais on m’a déjà repéré. Je tente d’aller aux toilettes pour recevoir les autres appels mais elles sont toutes crottées et une autre femme de chambre vient la nettoyer pendant que je suis assise sur la bol. Cela ne fonctionne pas, je suis congédiée des services secrets.



(Archives, Souzannah 2004)
Mon patron m’envoi un colis en guise de lettre de renvoi. Il y a des messages que je refuse de lire, des chapelets en verre avec la croix cassée et un chapelet de plomb avec une croix double. Des masques Nô mortuaires dont le nom des parents est inscrit sur les yeux, sur le nez le nom du frère ou de la sœur et la bouche porte le nom du mort. Et une petite maison de carton. Moi aussi je dois faire une petite maison en l’honneur de ma mort symbolique mais je ne veux pas.



(Archives, dessin automatique 2005)
Les femmes de chambres et moi dormons tous dans un placard sur des planches à repasser. Mes co-chambrières me font leurs adieux. L’une d’elle, une blonde française a une maison de porcelaine dans laquelle elle conserve des flacons de parfum. Elle refuse qu’on l’ouvre pour voir ce qu’il y a dedans. Mais avant de partir, j’ose fouiner. Je prends la plus vieille bouteille, dorée avec un bouton poussoir de satin rose Je l’ouvre pour la sentir mais sans oser en vaporiser. L’odeur est raffinée et très subtile. Sa propriétaire me surprend. À prime abord elle est très fâchée mais elle me pardonne quand elle comprend que je n’ai même pas osé m’en servir car je n’ignore pas la valeur que ces trésors ont pour elle. Elle me fait donc visiter ce qu’elle appelle sa boîte à odeur. Pour bien apprécier l’arôme de l’essence dans la fiole dorée, elle me dit que je dois aiguiser mon nez avec d’autre chose avant, comme du papier d’Arménie, des encens et des épices qu’elle conserve dans son coffre.



(Archives, dessin automatique 2005)
Je dois maintenant quitter l’hôtel mais on m’a trouvé un autre métier. Je vais être serveuse chez McDo. Comme je proviens d’un établissement 5 étoiles, mes collègues de travail me méprisent. Mais dans le fond, je me sens plus à mon aise dans ce milieu simple. Je ne tarderai pas à nouer de meilleures amitiés et à m’apercevoir qu’ils sont tous des espions eux aussi. Notre première mission se déroule dans un hôpital où nous sommes tous en chaise roulante avec une jambe dans le plâtre.

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