mercredi 21 décembre 2011

La visite virtuelle



Nous passons lentement à travers la membrane médiatique. Il faut faire des gestes fluides pour entrer tout en douceur, sans la percer. Elle nous mène jusqu’à un univers virtuel. Un nouveau monde, sauvage et inexploré.

Il est possible d’y rencontrer des gens qui seraient trop éloignées géographiquement pour que nous puissions les voir, et de leur parler face-à-face. En pénétrant dans la membrane, nous acquerront une identité virtuelle que nous ne pouvons pas contrôler. Elle se modèle selon notre culture, nos actions, qui nous sommes et comment nous agissons… Je suis un homme roux, mature, barbu, en habit gris et cravate bleue. Mon client a l'apparence d'une jeune femme blonde vêtue de blanc (mais dans le fond je sais que c'est un homme asiatique).

Elle se fait attaquer par l’un des « feeding animal ». Mais ces animaux ne sont pas supposés être méchants. Ils n’ont été programmés dans cet univers que pour nous tenir compagnie. Nous devrions leurs donner à manger pour nous distraire. Sauf que nous n’avons rien pour lui.

C’est un gigantesque squelette de tyrannosaure qui crache du feu. Soudainement, je suis vêtu de peaux de bêtes, comme un homme des cavernes, et la femme est nue.

Elle déroule le rebord de son verre à café pour en nourrir le monstre. Son café est bleu. Peine perdue, l’animal n’est pas intéressé et les lambeaux de cartons tombent sur le sol. Elle lui tend une branche d'arbre portant des baies et un nid d'oiseau avec un oeuf sur lequel le dinosaure crache du feu. J’arrive par derrière la bête, comme un sauvage, et je l’abas avec ma massue.

Nous mangeons l’œuf cuit par les flammes en réalisant qu’il serait possible de vivre dans cet univers. Nous devenons les premiers colons du monde virtuel, les créateurs d’un nouveau peuple qui ne tardera pas à venir nous rejoindre.

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