jeudi 27 décembre 2012

Marcher dans le vide




Il y a une tribu primitive qui habite sur les parois d’u trou profond d’une centaine de mètres. C’est l’hiver et ils circulent en traineau à chien ou en troïka sur les bords, en haut de la cavité. J’ai l’impression qu’ils fuient quelque chose et qu’ils ne me laisseront pas me rendre jusqu’à la paroi.

Au fond du trou, ils se prosternent en prière et recouvrent tout l’espace disponible tellement ils sont collés les uns sur les autres. J’approche d’une femme avec des dreads. Ses lèvres sont pourpres et charnue. Je trouve qu’elle est habilement sculptée et bien peinte, comme une figurine. Je veux leur montrer à marcher dans le vide. Ce sera plus pratique pour eux, puisqu’ils vivent dans une fosse.  Je cherche à atteindre une étroite langue de terre qui s’avance au dessus de l’abîme comme le début d’une passerelle. Ils ne me laissent pas rejoindre le bord du précipice, de peur que je ne tombe et écrase les leurs qui sont en bas.

J’y vais en courant et parvenue au bout du pont, je commence à tomber. Je sais que je peux chuter jusqu’en bas sans me faire mal, car je suis dans un rêve, mais ce n’est pas ce que je veux faire. Je ne veux pas tomber. Je peux aussi devenir géante et toucher au fond en marchant sur les orteils, pour n’écraser personne, tout en donnant aux gens qui sont au dessus l’impression de ne pas être plus grande car c’est un autre niveau. Il m’est aussi possible de faire l’inverse et de remonter le sol encavé jusqu’en haut, pour marcher dessus, mais en gardant la même perspective visuelle dû à l’éloignement, ce qui veut dire que les fidèle deviennent tout petits par rapport à moi. Mais c’est la même chose, c’est encore tricher, c’est trop facile. Je veux marcher dans le vide, comme si c’était solide. J’imagine un pont que je ne vois pas qui enjambe le trou et je marche dessus, en ligne droit, jusqu’à l’autre côté. Et je réussis.

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