Je me promène dans le vieux port sur le bord
du fleuve. Je vois les eaux peu-profondes, sombres et opaques à cet endroit car
le sol de vase est soulevé par les vagues. Il y a des dauphins noirs qui se
promènent dans les hauts-fonds. Ce sont des dauphins préhistoriques, les ancêtres.
Ils ont peine à nager puisqu’il y a si peu d’eau. Ils cherchent des homards comme
nourriture. L’eau devient plus claire car maintenant on voit le fond de
rocaille colorés et les homards qui s’y promènent. Mais elle reste quand même
noire car c’est la nuit. Je saute à l’eau et les dauphins m’emmènent dans un
autre monde.
C’est une île, un gros monticule de pierre avec une grotte entre
les rochers. Les dauphins me disent d’entrer à l’intérieur et de me diriger
toujours vers la droite. Une grande amazone musclée et émaciée, à la peau
brûlée par le soleil, me poursuit. Elle me capture et son peuple décide de nous
sacrifier toutes les deux. Moi, car je suis une étrangère et elle car elle m’a
touché, elle est donc impure.
On nous ligote sur des planches de pierre au bord
d’un lac souterrain. Leur idole, un monstre marin, va venir nous dévorer. Fébrilement,
avec toute la force de ma volonté, je parviens à libérer mes mains, pour aller
chercher l’x-acto que j’ai dans ma poche et qui me permettra de couper les
liens qui m’attachent les jambes. J’offre à la guerrière de l’aider mais, par
fierté, elle refuse. D’ailleurs, elle n’en a pas besoin et parvient à se
délivrer d’elle-même.
On se sauve toutes les deux. Puisque nous sommes parvenus
à nous échapper, nous avons gagné notre liberté. Ils ne sont pas sensés nous
poursuivre. Mais ils ne voudront pas que je quitte leur île. L’amazone va me
montrer par où sortir. On arrive jusqu’à un bassin d’eau claire et turquoise
qui rejoint la mer et là où se jette une cascade d’eau pure entre les rochers.
Une belle écume blanche et douce comme le lait mousse autour des pierres
coupantes comme des coquillages. On y baigne les concubines du roi dans une
cage immergée. Elles ont les mains liées à un bâton tenu par un soldat vêtu
comme un militaire grec de l’antiquité. Il immerge le pieux au rythme des
vagues et fait plonger les femmes à chaque fois. Je demande à mon amie s’il
veut les noyer. Elle me répond que non, c’est un rite de purification. Elles
doivent rêver à des poissons rouges.
Elle me dit que leur cage ne va pas jusqu’au
fond de l’eau et que je pourrais nager en dessous pour sortir.
Je plonge dans l’eau et je nage à travers
elles. Les dauphins m’attendent au-delà de la cage. Ils sont au moins une
dizaine et me font grimper sur leur dos pour que je sorte de l’eau car elle est
froide. Ils se forment pour me faire une chaise de leur corps sur laquelle ils
me portent en nageant autour de moi. Les archers n’osent pas me tirer dessus
pour ne pas blesser les dauphins, qui me ramènent chez moi. L’amazone m’avait
demandé si j’allais revenir mais je ne peux pas. Ma vie ne sera plus jamais
pareille après ce voyage.
Je vais aller voir la première de « La
noble maison » car les acteurs seront dans notre ville. Et l’actrice Bing
Bing Li y sera. Je pourrai être avec elle pour voir le film, car c’était elle
l’amazone.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire