On va dormir à la belle étoile mais un vol de
pigeons passe au-dessus de nous. Ils sont tellement nombreux, on dirait qu’ils
sont des milliards et si dense qu’ils forment des nuages dans le ciel. Et ils
nous chient dessus, ça tombe comme de la pluie et à la fin on est tous
recouverts d’une croûte immonde.
C’est un futur d’après la bombe. Il n’y a plus
personne à l’extérieur. Tout est pâle, détruit et poussiéreux, recouvert de
nombreux tags en peinture aérosol de toutes les couleurs. Le ciel est sans
nuage et le soleil plombe cruellement. Il n’y a même pas de vent et la chaleur
est insupportable. Les gens riches vivent dans une ville souterraine
climatisée qui est un luxueux centre commercial.
Je voudrais aller au cinéma.
Comme ascenseur, il est possible de prendre des accoudoirs en tissus sur
l’extrémité de laquelle des boutons (comme dans les avions) nous permettent
d’identifier le niveau que l’on souhait atteindre. Mais il est impossible de
monter plus d’un étage à la fois. C’est un mode d’ascension assez dangereux car
ce n’est après tout qu’un espère de coussin long qu’on agrippe sous le bras et
qui nous transporte dans les airs. J’ai atrocement le vertige mais je préfère
prendre ça, j’ai l’impression de voler. Au dessous de moi, je ne vois pas le
sol tellement il est loin. Je trouve un accoudoir dont le moteur anti-gravité
ne fonctionne plus et je l’amène à l’hôtesse de l’accueil pour qu’il soit
réparé car c’est dangereux. En effet, pour activer le moteur qui nous fait
flotter, il faut d’abord se jeter dans le vide. Donc si le moteur est brisé, la
seule façon de le savoir est virtuellement de s’écraser avec.
Je vais voir un
bar laitier où ils servent des milk shake et des smoothies à la crème glacé. Il
y en a aux guimauves, au chocolat, caramel etc. Cela semble très populaire
puisque tout le monde en a. Mais ce n’est clairement pas pour moi car je n’ai
absolument pas les moyens de m’en payer un. Et à la fois je suis sidérée par
tout cet étalage de luxe.
Je retourne jusqu’au stationnement, dans les niveaux
extérieurs et je sors à l’extérieur. Mon copain et moi entrons dans un vieil
immeuble tout pourri. Il n’y a qu’un vieux bonhomme qui l’habite et il dit
qu’il m’a connu dans le passé bien que je n’en ai absolument aucun souvenir. On
lui montre nos trouvailles et il nous dit qu’il pourrait nous les échanger
contre un filtre à eau perpétuel qui ressemble à une longue barbe en laine
d’acier. Pour la faire fonctionner, on trempe une extrémité dans l’eau et on
aspire par l’autre.
Pendant que mon copain va la tester dehors dans des flaques
d’eau, le vieillard me dit de regarder les films enregistrés par ses caméras de
surveillance. Je devrais m’y voir plus jeune et m’entendre crier. Et j’ai un
peu peur de ce que je vais trouver. Le film montre les couloirs de la bâtisse
qui sont dégueux, la peinture écaillée, la moisissure qui grimpe, les murs
décolorés et recouverts d’écritures malhabiles. Un groupe d’enfants déguisés
pour l’halloween circule dans les corridors. Déguisés… c’est vite dit. Ils se
sont enveloppés dans des gros papiers blanc attachés par des ceintures de
tissus colorés. Ils ressemblent au mieux à des gros hot-dog ou des sandwiches
roulés. L’une d’elle, la chef, s’est fabriqué une forme d’uniforme de ninja qui
ressemble à un habit de Taekwondo avec une ceinture bleue. Elle porte des
tresses, comme moi et elle me ressemble mais ce n’est pas moi.
Un de nos amis,
qui vient d’ailleurs, dit qu’il n’irait pas dans le sous-sol. Et justement on
décide d’y pousser le débile de la gang. Il est tout enroulé dans du papier
comme Leto le vers des sables. Il déboule les marches jusqu’en bas. C’est
sombre, il n’y a pas de lumière et les murs sont encore barbouillés de tags. Il
entend des pas lourd et une respiration rauque derrière lui. Il réussit à
remonter l’escalier avec des petits cris aigus, la bête est derrière lui, dans
l’ombre mais on ne la voit pas, pas encore. C’est une histoire de Stephen King
et c’est normal qu’on ne voit pas la bête tout de suite. Je crois que certains enfants
l’ont vue par contre. Mais pas moi. Pourtant, le vieillard m’a dit que je
m’entendrais crier sur la vidéo.
Je retrouve mon copain qui teste la barbe pour
filtrer l’eau dans les ruines désertes d’un ancien magasin à rayons. Il y a
encore des vieilles poupées Barbies dans leur emballage. Il est optimiste que
ça va finir par fonctionner mais j’en doute. Jusqu’à présent, il n’a réussit
qu’à humidifier un petit bout de la barbe.
Quand je sors dehors, je vois un
beau chat bleu pâle au poil lisse et soyeux. C’est un cyclope. Sur son front,
son œil unique est rose.
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