Je suis en vacance dans les tropiques et je
cours sur une longue et large enfilade de quais qui se prolonge sur l’océan
turquoise. Ce ne sont pas des quais flottants mais plutôt des passerelles sur
pilotis construit bien au-dessus des eaux.
C’est l’aube, le ciel est de
couleurs douces, rose et or et il fait chaud. Je me sens calme et enivrée.
J’arrive jusqu’au bout des quais qui se terminent en montant avec une plus ou
moins grande déclivité car ils deviennent des murs d’escalade. Les prises sont
des petites pyramides de toutes les couleurs et de toutes les grosseurs.
J’essais de me hisser avec mes bras sur une petite prise mais cela me fait mal
à la main et je n’ai pas assez de force. Je lâche aussitôt car je me dis que,
de toute façon, je ne devrais pas faire ça si je suis toute seule et sans
assistance ni surveillance.
Une navette passe sur l’eau, suivit par plusieurs
bateaux qui ressemblent à des remorqueurs, tout blanc avec des
vitres roses de teintes différentes. Mais Ils s'en vont car ils ont peur de moi.
En revenant sur mes pas, je passe par un endroit d'où je ne me souviens pas être
déjà allé et cela me surprend car il n’y a qu’un seul chemin. C’est une portion
de la route qui s'immerge dans l'eau en descendant sous les quais. Si j’étais
déjà passé par là, j’aurais eu les pieds mouillés et ce n’est pas le cas.
Des indigènes vivent dans des huttes de branchages, là où il fait sombre sous les
quais. Ils s’éclairent avec des petites bougies et des lanternes colorées à
l’éclat chiche. Des vieilles mères et des épouses veillent leur fils, morts ou
gravement malades, étendus à même le sol les uns à côtés des autres, enveloppés
dans des linges colorés et les pieds nus. Ce sont des soldats qui se sont
battus pour l’indépendance de leur pays, contre la dictature et l’exploitation.
Les femmes me regardent avec haine et crainte. Je leur fait peur mais elles
n’oseront pas m’attaquer, de peur de représailles car elles me détestent
puisque je suis une touriste occidentale, le symbole de leur oppression.
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