On va s’attabler dans un café pour relaxer un
peu en pleine nuit. Une armée de nains déguisés en lapin de pâque de toutes les
couleurs pastelles débarquent et envahissent le commerce. Ils nous tirent dessus
avec des pistolets à clou.
Cela ne me fait pas peur car, étant une artiste, je
suis de toutes les révoltes et donc je m’imagine que je suis de leur bord. Du
moins, ça me semble logique. Mais ils me tirent dessus. Même qu’ils me tirent
beaucoup dessus. Au final, je suis la plus touchée et j’ai le corps couvert de
clous. Ils ne sont pas enfoncés très
profondément dans la peau alors je commence à les enlever pour les mettre
devant moi sur la table.
Quelqu’un me fait remarquer que ce ne sont pas des
clous mais des piercings et que je dois aussi enlever la bille qui est restée
prise sous la peau. J’extrais les billes en poussant avec mes doigts comme on
pète un bouton ou qu’on extrait une tique. C’est plus compliqué et ça fait un
peu plus mal mais je sais que ça ne sert à rien d’aller à l’hôpital parce que
je suis pauvre, ils ne vont pas s’occuper de moi.
Bientôt j’ai tout un tas de
piercing différents et maculés de sang devant moi sur la table du café. Et je
suis plutôt contente d’avoir tous ces bijoux. Je vais pouvoir les vendre. J’en aurai bien
gardé un ou deux sur mon corps mais comme je n’en ai aucun sur le visage et que
ce n’est pas pratique un piercing sur l’épaule ou dans le dos, je vais tous les
enlever. J’en ai un très gros dans le ventre avec une bille gigantesque, grosse
comme un oignon et couverte de moutarde qui va rejoindre les autres sur la
table, c’est vraiment dégueulasse.
La fille qui fait la barista derrière le
comptoir du commerce est dégoûtée, elle ressemble à Betty Page avec un look
retro rockabilly. Elle appelle la police pour leur signaler la présence d’une
psychotique instable en pleine crise maniaque et demande qu’on vienne lui
donner une amende de 10 000$. Je comprends qu’elle parle de moi et je
m’enfuis en courant avec les bijoux dans mes poches qui font gling! Gling!
Je
grimpe une passerelle qui enjambe une autoroute. Mais ce n’est pas une
passerelle, c’est une grande sculpture en forme de pieuvre pas très solide. Une patte se brise quand je passe de l’autre
côté. Je la prends, la roule et la met dans ma poche, pour qu’on ne sache pas
que c’est moi qui aie vandalisé l’œuvre publique. Je ne trouve pas de poubelle
pour m’en débarrasser et en plus quelqu’un m'a vu.
Je suis
poursuivis jusque dans un immeuble gouvernemental ou il faut que je monte jusqu’aux
derniers étages pour me sauver. Mais à chaque pallier, la sécurité du bâtiment
arrête ou inverse les escalateurs pour que je ne puisse pas continuer. Ça ne me
dérange pas parce que je prends les escaliers. Par contre les gens me
bloquent le passage en prenant leur temps dans les escaliers et ça m’ennuie vraiment. En plus, je dois souvent
m’arrêter pour prendre des photos d’enfant avec mon smartphone car les
applications de reconnaissance faciale et de localisation les identifies comme
étant les miens.
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