Je
suis dans une classe, à l’école et on nous demande de faire un
test pour savoir quelle est notre couleur de magie. Je fais le test
et ça me donne jaune. Je suis déçue, je ne raffole pas du jaune. Il me semble que j’aurais préféré bleu. Je me
réconcilie à l’idée en pensant que je suis comme le roi de jaune
vêtu. Je voudrais dessiner la magicienne jaune mais notre professeur
ne veut pas. Il demande que nous écrivions son histoire à la place.
Un ami
arrive et détruit toute mes choses, ça me dégoûte et j’ai juste envie de m’en
aller. Mon copain vient me chercher. C’est le printemps, il y a de
la slush dehors et le ciel est gris. Je suis vêtue comme une métis,
avec un manteau à franges et des mukluks. L'autobus nous amène dans le vieux Québec.
Nath*, mon copain, donne un cours
de moulage. Mais il n’a pas de méthode alors ça mélange tout le
monde. Ça fait beaucoup de théorie et les gens ne suivent pas. Je
lui dis d’appliquer la méthode scientifique à son enseignement,
comme ce sont des ingénieurs qui suivent son cours, ils comprendront
mieux.
C’est
ça les cours de magie.
Avec
deux de ses élèves qui sont particulièrement doués, nous faisons
des tableaux pour classifier tous les plastiques, caoutchouc et
résines utilisées en moulages. Nous identifions les colonnes :
« pot life », « curing time », duretée,
élasticité, catalyseur…
Ces
deux élèves ont un ordinateur qui se nomme « Magus ». et un fils qui étudie avec nous.
Bien
des années plus tard, nous sommes maintenant installés dans le
dernier étage d’une bâtisse commerciale. C’est la nuit et nous
attendons le fils au rez-de-chaussée. C’est inquiétant car nous
voyons que les gens sont devenus des zombies. Ils s’approchent, et
le fils n’arrive toujours pas.
Quelqu’un vient enfin nous le
porter. Il est dans un gros sac ziploc à poignées. Mais la personne
qui l'amenait est restée pris dehors et nous avons tout juste le
temps de fermer les portes coupe-feu. Sauf que ça ne sert à rien.
Les zombies réussissent quand même à entrer. Nous montons les
escaliers en courant et à chaque étage nous refermons les portes
isolantes sur le pallier. Mais les zombies nous suivent toujours. Ils
nous talonnent de près. Nous traînons toujours le fils dans le sac,
jusqu’au dernier étage de la bâtisse.
L’ordinateur Magus est
devenu tellement grand qu’il couvre l’étage au complet. Il a
plein de périphériques, imprimantes, scanners… Je grimpe dessus
et je saute d’une machine à l’autre pour échapper aux morts-vivants. Quand je dis adieu à l’ordinateur. Il me répond avec une voix
mécanique qui semble faible et fatiguée. J’ai dû l’abimer en
sautant dessus.
Juste avant d’atteindre l’escalier qui mène sur
le toit, où une navette m’attend, j’entend mon collègue qui dit
que quelque chose n’est pas normal. Le sac est trop léger et au
travers on voit les yeux du fils. Ils sont tout noirs et fixes, comme
s’il était mort. J’ouvre le sac et, à ma grande terreur, je
vois qu’il n’y a qu’une tête dedans. Je suis aussi triste et
déçue car je vois maintenant que leur fils n’atteindra jamais le
huitième niveau de magie, le niveau nucléaire.
*Ce
n’est pas son vrai nom, mais c’est un rêve alors on s’en fout.
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