samedi 24 octobre 2015

Ça me fait vraiment chier d’être arrangée comme une pitoune



Je vais travailler comme peintre scénique sur une production cinématographique. Il faut aller à la nage sur le plateau, et je suis tout habillée. Je me cramponne sur un flotteur de ski nautique. Des cadavres surnagent entre deux eaux et sont retenus par des chaines fixées au fond. Ils bougent quand je passe près d’eux, on dirait qu’ils sont vivants et même qu’ils ouvrent les yeux. L’un d’eux est une fillette, mais c’est un robot. Son corps est coupé en deux sur le sens longitudinal et le derrière est absent, on ne voit que son devant. L’intérieur est rempli de mousse isolante à l’uréthane rigide sur lequel la fillette qui habitait ce corps à écrit plusieurs fois, à quelques années d'interval, que son père l’abusait.

Finalement, le réalisateur me demande d’être figurante. Je dois pousser un chariot présentant des échantillons de cosmétique en minaudant. Je n’ai pas de linge sec et les gens me disent de transformer en pantalon la chemise rose que je porte, ce que je trouve absurde. Ils me tondent le corps, me maquillent, me peigne et je dois porter du linge très féminin avec des talons hauts. Je me sens vraiment transformée en quelque chose qui n'est pas moi et j’ai l’impression que maintenant les gens me remarquent. Et d’un autre côté ça me fait vraiment chier d’être arrangée comme une pitoune. Sauf que finalement, ils n’ont plus besoin de moi, donc j’ai encore été payé pour ne rien faire toute la journée.

Aucun commentaire: