Nous allons souper dans un restaurant Russe.
C’est le soir et pour se rendre, il faut longer le mur d’une maison sur un
étroit trottoir de céramique qui tombe. Quelqu’un arrive en sens inverse et il
prend toute la place donc je dois reculer et débarquer pour le laisser passer.
C’est un homme qui fait son jogging en faisant du vélo avec les bras.
On arrive ensuite dans le restaurant et je
prends trois pains au sésame pour ma famille. Mais la vieille serveuse n’est
pas contente car elle dit que je vais gâcher mon appétit. Je n’aurais dû en
prendre que deux. Donc je ne garde que la croûte du troisième pain et lui donne
la mie. Je ne peux pas en manger de toute façon mais ils me font un pain sans
gluten plein de saveurs différentes juste pour moi. D’un côté il est à la
cannelle et ce sera mon dessert. L’autre extrémité est fourrée à la purée de pois
chiches. J’en grignote juste un peu avec l’intention d’en garder pour plus
tard. Mais quelqu’un qui est assis près de moi le mange presqu’au complet. Et
il est très saoul alors ça m’embête vraiment.
Le fils du propriétaire du restaurant me donne
une peluche en forme de clown arlequin noir et pourpre. Elle est très jolie
mais un peu étrange, style gothique, à la Tim Burton.
Ils nous montrent une image qui représente ce
qui est arrivé aux trois derniers clients du restaurant. C’était une mère et
ses deux enfants. La petite fille est parvenue à se sauver, il ne restait plus
que son garçon. Dans le sous-sol, un savant fou fait des expériences sur le
sérum sublime, qui transforme les gens en psychopathes raffinés. Il met sa
potion dans des fioles en forme de globe oculaire bleu pâle de la taille d’une
balle de softball, pourvue d’une aiguille pour l’injecter. La mère et ses deux
enfants portaient une cuillère velue sur le crâne par laquelle le docteur leur
a fourré la pâte de sa préparation pour leur remplir la tête de sérum. On voit
la mère qui tente ensuite de passer dans le trou d’une souris qui est trop
petit. Elle est morte étouffée alors que son fils lui lançait une balle de
sérum qui lui a crevé un œil.
Un message s’écrit sur le ventre de mon
toutou : « Il y a du sérum dans la bière. »
Et le gars ivre commence à devenir agressif.
Je me sauve et je trouve des chats. Il y a un
chat rose qui m’aime beaucoup et un chat tavelé comme un léopard avec des yeux
de paons sur sa fourrure. Il dit à son jumeau qui dort : « Le coin
gros gars qui dort, hein! »
Les chats viennent me voir, ils grimpent sur
moi et ils ronronnent. Il doit y en avoir une dizaine et ils forment un gros
monticule de chat tout autour de moi. Mais cela ne me protège pas de la machine
sublime. Elle injecte le sérum sublime et transforme les gens en dessin-animé.
Car ces personnages ont la peau froide et ne ressentent rien. Quand mon corps
est saturé, je deviens un hybride de créature animée. Mes cheveux sont mauves
et ma peau est en silicone. J’ai des tatouages de fleurs qui forment une
trajectoire de ma nuque jusqu’à mon cœur. Elles sont minuscules dans mon cou et
deviennent de plus en plus grosses jusqu’à ma poitrine. Mais elles on un trou
en leur centre. Et je suis fâché contre celui qui me les a fait, je l’accuse
d’avoir voulu me percer le cœur.
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