samedi 31 août 2013

Mon son et ma texture


Une très vieille femme émaciée qui posait nue pour des photos artistique fait mouler son propre buste et on lui en donne un tirage, tout blanc, pour souligner l’ampleur de sa carrière. J’entre chez elle car la porte est ouverte. C’est tout rose. Elle dit que ce n’est pas vrai, elle n’est pas sénile, il est impossible qu’elle ait oublié de refermer la porte, je n’ai rien à faire chez elle. Je vais sur sa barge flottante toute en or pour me baigner dans sa piscine. Mais son système de sécurité ne me reconnait pas comme sa maîtresse alors l’eau devient empoisonnée. Je sors tout de suite de l’eau pour retourner sur le bac volant. Une grosse fleur verte tombe des nues pour venir me prendre prisonnière dans sa corole mais je saute de côté juste à temps et je m’agrippe sur les pétales. Étant trop lourde pour qu’elle puisse me porter, la fleur me fait souplement descendre jusqu’au sol.

Je suis dans un grand jardin verdoyant plein de lianes et de saules pleureurs. Je suis vêtue d’oiseaux blancs et de fleurs bleues. Je suis poursuivit par des oiseaux automates: un colibri et un autre hybride entre le geai bleu et l’épervier. Mais je réussis à faire en sorte que le rapace attrape l’oiseau mouche. Un vieil homme m’accompagne et me conduit jusqu’à la maison des habitants du parc. C’est un champignon géant où vivent deux grands garçons très maigres aux cheveux longs vêtus de combinaisons moulantes et bariolées. Mon hôte me demande qui je suis et son acolyte lit ma démarche artistique telle que je l’ai écrite dans mon mémoire de maîtrise. Il demande ensuite quel serait mon son. En même temps, un projecteur diffuse sur un écran une image de ma texture. Le vieillard qui est avec moi lit ma BD Mandragora de sa voix grave et rocailleuse. C’est cela mon bruit. Mais je trouve qu’il y manque quelque chose comme  un chœur de femmes stridulant qui font des vocalises dans le lointain. Et ma couleur ressemble à la surface d’une planche de bois au grain clair et verdâtre avec des petits nœuds d’une teinte de rouille.

L’acolyte de l’esprit sylvestre va tuer des gens dans un vaisseau spatial. Comme il ne sait pas quoi faire avec les cadavres, il va les enfermer dans les caissons d’hibernation. Quand l’équipage va s’y coucher pour un long voyage, un astronaute se rend compte que son voisin est mort et que son cadavre est momifié. La momie se lève et commence à vomir ses paroles comme une soupe aux pois jaunâtre dans un bol. La mixture révèle les informations concernant son meurtre et son assassin. Mais nul ne peut arrêter le processus de cryogénisation automatisé par l’ordinateur de bord du vaisseau et le voyage commence. Nous sommes plongé dans un sommeil tellement profond et tellement long que nous perdons toute notion d’humanité. Nos corps se transforment en planètes aplaties par la force de gravité à laquelle est soumise le vaisseau. Je me vois revenir dans le passé, au moment où j’ai gagné une course de char contre Athéné, en passant sous une arche gigantesque en forme d’éléphant blanc décoré de dorures.

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