Une très vieille femme émaciée qui posait nue
pour des photos artistique fait mouler son propre buste et on lui en donne un
tirage, tout blanc, pour souligner l’ampleur de sa carrière. J’entre chez elle
car la porte est ouverte. C’est tout rose. Elle dit que ce n’est pas vrai, elle
n’est pas sénile, il est impossible qu’elle ait oublié de refermer la porte, je
n’ai rien à faire chez elle. Je vais sur sa barge flottante toute en or pour me
baigner dans sa piscine. Mais son système de sécurité ne me reconnait pas comme
sa maîtresse alors l’eau devient empoisonnée. Je sors tout de suite de l’eau
pour retourner sur le bac volant. Une grosse fleur verte tombe des nues pour
venir me prendre prisonnière dans sa corole mais je saute de côté juste à temps
et je m’agrippe sur les pétales. Étant trop lourde pour qu’elle puisse me
porter, la fleur me fait souplement descendre jusqu’au sol.
Je suis dans un
grand jardin verdoyant plein de lianes et de saules pleureurs. Je suis vêtue
d’oiseaux blancs et de fleurs bleues. Je suis poursuivit par des oiseaux automates: un colibri et un autre hybride entre le geai bleu et l’épervier. Mais je
réussis à faire en sorte que le rapace attrape l’oiseau mouche. Un vieil homme
m’accompagne et me conduit jusqu’à la maison des habitants du parc. C’est un
champignon géant où vivent deux grands garçons très maigres aux cheveux longs
vêtus de combinaisons moulantes et bariolées. Mon hôte me demande qui je suis
et son acolyte lit ma démarche artistique telle que je l’ai écrite dans mon
mémoire de maîtrise. Il demande ensuite quel serait mon son. En même temps, un
projecteur diffuse sur un écran une image de ma texture. Le vieillard qui est
avec moi lit ma BD Mandragora de sa voix grave et rocailleuse. C’est cela mon
bruit. Mais je trouve qu’il y manque quelque chose comme un chœur de femmes stridulant qui font des
vocalises dans le lointain. Et ma couleur ressemble à la surface d’une planche
de bois au grain clair et verdâtre avec des petits nœuds d’une teinte de
rouille.
L’acolyte de l’esprit sylvestre va tuer des
gens dans un vaisseau spatial. Comme il ne sait pas quoi faire avec les
cadavres, il va les enfermer dans les caissons d’hibernation. Quand l’équipage
va s’y coucher pour un long voyage, un astronaute se rend compte que son voisin
est mort et que son cadavre est momifié. La momie se lève et commence à vomir
ses paroles comme une soupe aux pois jaunâtre dans un bol. La mixture révèle les informations
concernant son meurtre et son assassin. Mais nul ne peut arrêter le processus
de cryogénisation automatisé par l’ordinateur de bord du vaisseau et le voyage
commence. Nous sommes plongé dans un sommeil tellement profond et tellement
long que nous perdons toute notion d’humanité. Nos corps se transforment en
planètes aplaties par la force de gravité à laquelle est soumise le vaisseau.
Je me vois revenir dans le passé, au moment où j’ai gagné une course de char
contre Athéné, en passant sous une arche gigantesque en forme d’éléphant blanc
décoré de dorures.
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