mercredi 14 août 2013

Une pause à la base




C’est un camionneur. Son camion est rouge et, dans le moment, il n’a pas de remorque. On lui demande de faire une pause à la base. Son patron sort une sorte de livre en bois fait de deux planches de contre-plaqué reliées par une charnière. Dans un trou creusé entre les pages se cache un chip de location GPS. Le camionneur demande à son patron, un gars de la mafia : « Vous voulez changer le protocole? »

Le camionneur n’est pas d’accord.  Le détour n’était pas sur son itinéraire, il a enfreint la règle pour aller le rencontrer. Ses véritables patrons ignorent que les livraisons de marchandise sont contrôlées par le crime organisé. Pendant qu’il est arrêté, des gens cachent un gros baril d’eau oxygénée, H2O2, dans son camion.

Il s’en va et sa route croise une pente descendante très escarpée. La maîtrise de son engin lui échappe et il dérape. Il s’aperçoit qu’on a dissimulé un baril d’eau oxygénée dans son véhicule. Il n’y a que des camions sur la route. Il dérape et roule dans tous les sens, fait des embardées et termine la descente par une série de tonneaux qui l’emmène jusqu’à la façade d’une maison de campagne isolée.

Le fermier et sa femme sortent avec précipitation pour aller délivrer le conducteur de son camion. Mais celui-ci n’explose pas. Une femme vêtue d’une robe en tissus pastel rose et lilas, la peau alourdie de fard blanc qui se craquelle sur ses rides, dont les yeux gris sont tellement pâles qu’ils en semblent vitreux, cerclés d’une fine ligne noire autour de l’iris et aux cheveux noirs parsemé d’argent coupés au carré; s’illumine en voyant le visage de l’accidenté. Elle demande qu’on l’amène dans son atelier.

Beaucoup plus tard, l’homme s’éveille à l’hôpital. Il a de multiples contusions mais il s’en remettra. La femme aux yeux gris lui montre des œuvres de son fils. Ce sont des pièces de bois découpées en formes d’animaux, un oiseau blanc, ou des nuages et un arc-en-ciel, un soleil et peint avec le visage du monsieur. Le conducteur sait que ces gens l’ont soigné et qu’ils ont prit des grands risques pour le sauver car son camion aurait pu exploser n’importe quand. Alors il dit à la dame : « Ce sont les peintures de votre fils. Il était parti et maintenant il est revenu. » (Mais ce n’est pas vrai, ce n’est pas lui, il dit cela simplement pour lui faire plaisir).

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