samedi 16 août 2014

En voiture avec une femme qui a perdu ses bras



Nous sommes sur la plage dans une petite baie entourée de montagnes et nous voulons nous baigner. Mais en regardant vers l’horizon, je vois un nuage de sable qui se dirige vers nous. C’est comme une tempête du désert. Des grands foulards de soie colorés et diaphanes autour de la tête, nous les rabattons sur notre visage pour ne pas s’étouffer avec le sable. Mais les grains de poussière se faufilent dans les moindres interstices. 

C’est sur cette plage que je trouve un ange de glace à tous les matins, une belle sculpture d’ange qui dort, blanc et opalin, couché sur le sable. Vers la fin du jour il est presque tout fondu, méconnaissable, il n’en reste presque rien. 

Nous partons en voiture avec une femme qui a perdu ses bras. Elle conduit avec ses orteils. Chaque doigt de pied est attaché sur la touche d’un petit clavier qui produit aussi de la musique quand elle conduit. Elle nous amène près d’un petit lac qui est à l’envers, comme si la gravité était inversée à cet endroit. Au lieu d’être plat jusqu’à l’horizon, l’eau monte vers le ciel comme si elle s’enfonçait dans le sol. J’ai l’impression d’avoir les pieds collés au plafond au lieu d’êtres rivés au sol. J’ai peur de tomber vers le ciel. Dans les eaux du lac s’élèvent de long filament d’algues en tricotin multicolores.


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