Les murs du couloir sont en deux couleurs. La
moitié supérieure en blanc C1-F1, et l’autre partie inférieure en gris C2-F2. Pour faire
entrer les enfants dans un monde Lovecraftien, les prêtres les regroupent sur
des grandes plaques de forme trapézoïde en treillis métallique, comme des
bouches d’égout. Et ils chantent en piétinant sur la rythmique du thème des
orcs dans le dessin-animé du seigneur des anneaux de Ralph Bakshi. Les plaques
entrent en résonnance et le sol s’écarte pour dévoiler un corridor au niveau
inférieur.
Le prêtre dit qu’il aura besoin de deux enfants. Deux garçons se portent
volontaires et s’approchent avec enthousiasme en demandant si on va leur donner
des pouvoirs spéciaux. Non. On leur montre deux grands pals aux pieds desquels
sont lovés plusieurs cadavres infantiles. On va les sacrifier pour payer le
passage des enfants esclave au royaume des profondeurs.
J’arrive jusqu’à une
énorme voûte souterraine en suivant une passerelle très étroite en verre dépoli qui longe une falaise. La
lumière ici est si éclatante qu’on la dirait émise par un petit soleil
intérieur d’un jaune froid presque vert. Une foule énorme d’esclaves glabres et
basanés s’agitent plusieurs dizaines de mètres sous mes pieds. Leur peau
baignée de sueur reluit d’un camaïeu absinthe tellement la lueur est forte. Je
ne me souviens pas ce qu’ils font mais il y a des gigantesques structures
cristallines. Et je suis étourdit car je
ne parviens pas à croire que mon rêve puisse avoir l’air si vrai tout en étant si
étrange. Je ne peux pas me convaincre qu’un tel endroit n’existe que dans mon
imagination. Je me dis que ça doit être réel tout en sachant que ça ne l’est
pas et cela me donne le vertige. Et c’est aussi la raison pour laquelle je veux
y demeurer car, même si cet univers est terrible, il est merveilleux et le fait
de savoir que je rêve me garantit que je saurai déjouer toute stratégie qui
pourrait me faire du mal.
J’arrive jusqu’à un château construit en équilibre
sur une gigantesque sphère de métal dans une grotte qui ressemble à l’intérieur
d’une géode de souffre. Un couloir de lumière à la texture plastique se forme
dans les airs pour me conduire jusqu’à la porte principale du château. Il faut
faire vite pour le traverser car il ne dure pas longtemps. Et le château
projette un rayon laser rouge qui nous pulvérise si on reste immobile plus de 5
secondes. Le pont ne m’inspire pas confiance mais je me dis que puisque je suis
dans un rêve, je peux glisser sur la lumière. Rendue jusqu’au château, je
m’arrête. Je bouge juste à temps pour que le laser tire derrière moi. Et ainsi
de suite, je l’attire jusqu’en dessous du château. Il tire sur la boule et elle
explose.
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