samedi 26 juillet 2014

Les combustibles




Les extra-terrestres ont envahit la terre. Je me suis infiltrée dans un de leurs hôpitaux, à la recherche de ma famille. Je me retrouve dans une grande salle vitrée au bord de la falaise où il y a un damier des pierres synthétiques, opalescentes et irrégulières qui dessinent une trajectoire en  forme de continent. Quand on en touche le bord, elles émettent une note de violon et au centre c’est un timbre digital imitant une cloche. Si je parviens à faire sonner les pierres dans le bon ordre, la porte s’ouvrira et je pourrai sortir. Mais un extra-terrestre hiératique dans une robe majestueuse portant une hallebarde vient inspecter la pièce. Je me couche à plat-ventre parmi les pierres en respirant à peine et j’espère être aussi plate qu’elles. Mais il m’a vu. Il appelle le docteur, un homme a tête de chat, télépathe. Il s’accroupit près de moi pour sonder mon esprit et il découvre que ma famille est morte donc il décide de me faire sortir. Il fait le parcours de pierres à ma place pour m’ouvrir la porte. Il faut sauter d’une pierre à l’autre pour bien toucher le centre et dans le bon ordre mais il se trompe souvent.

Je m’en vais à vélo et je passe par un parc carré que je ne peux pas contourner. Il est délimité par un petit muret de pierre et une rangée de sans-abris dorment, cordés comme les notes d’un piano, tirant une ligne parfaite au centre du carré. Les sacs de vidanges noirs qu’ils ont pris pour se tenir au chaud les recouvrent par-dessus la tête. On dirait qu’ils sont morts.

Je me rends jusqu’à une île boisée au cœur de la forêt, au centre d’une rivière brune et limpide. C’est l’été.  Nous flânons dans des chaises Adirondack  de couleur rousse quand une moufette approche, nous sentons son odeur. Mais cela ressemble davantage à un vison car elle est toute petite et sans rayures. Je dis que nous devons vite s’en débarrasser car sinon elle va nous empoisonner avec son odeur. Il faut la tuer en l’écrasant avec le pied. Mais cela fait revivre les oiseaux morts. Ils deviennent des petits ptérodactyles féroces avec des griffes et des dents acérées et ils nous attaquent. Le seul moyen de les neutraliser est de les attraper à mains nues et ensuite de les frapper plusieurs fois sur le sol pour les assommer. Et dès qu’il y en a un de mort, un autre apparaît. Cela ne peut pas les tuer, ils vont se réveiller et revivre comme avant. Pour les détruire pour de bon, nous devons les faire griller sur le feu et les manger. Une boite de livre en carton corrugué flotte sur l’eau. Les livres sont le seul combustible dont nous disposons pour allumer un feu, et ils sont tous humides.


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