lundi 5 mai 2008

Les compagnons de l’inquiétude

Le promeneur est revenu sur ses pas.


Sur le sentier d’un village sans nom, les sentinelles l’observent, tenant dans leur bec, un hommage nocturne; le cri d’une comète noire. Des lambeaux de toiles grises s’accrochent aux branches des arbres morts. Elles suivent le vent comme de vieilles mains disent salut et s’attachent à son linge pour le retenir. Il ne veut pas les entendre car leur voix lui rappelle qu’il a oublié quelqu’un derrière lui.


Mais elle n’est plus là. Un corps souriant s’est effondré sur la meule. Quand il le touche, sa peau s’écarte en nuées d’insectes. Ils sont tous morts, et leur souvenirs avec. Cet oiseau lui fait un clin d’œil de sa paupière cousue : « Tu le savais pourtant, tu aurais dû revenir, tu serais toujours resté. »

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